𝟺𝟾 - 𝙽𝚘𝚖 𝚍'𝚞𝚗 𝚌𝚑𝚊𝚝 !

3.2K 404 295
                                    

Rose.

Au Cosy Cat's & frenchies, je désigne une table à Titàn sur la terrasse pour qu'il pose tout son barda alimentaire. Je ne sais pas s'il me prend vraiment pour une Barbie, mais je n'ai pas eu le droit de porter plus de deux kilos de vivres.

— Finalement, ce n'était pas la peine que tu te fasses une séance de pompes et abdos au réveil sur mon balcon, Popeye.

—Non, surtout que j'ai eu une entracte cardio pas prévue qui a eu plus de bienfaits, riposte-t-il avec un clin d'œil.

Ne pas y repenser. Pas ici. Pas en public.

— Tu veux un café ?

— Si c'est toi qui me sers.

Macho man.

— Ok, bouge pas et ne mange personne, Hulk, je vais poser ça en cuisine et négocier quelques heures avec Iris.

— Bordel c'est quoi ça ?

Il bondit tout à coup de sa chaise comme s'il venait d'être brûlé. J'éclate de rire face à son air étonné. Le grand chat doit se demander ce qu'a cet humain, lui qui ne voulait qu'une petite caresse.

— Aristo ? Tu as eu peur d'Aristo ! Oh merde, Titàn... Le gros félin a eu peur d'un petit matou tout mignon. J'ai trouvé ton point faible, Achille !

— Putain Rose, arrête de te foutre de moi !

Il en a de bonnes, lui ! Sa réaction aurait mérité d'être filmée, pour la postérité.

Et me foutre de lui, évidemment.

— Tout doux Dracula, l'enseigne est en anglais, la pointé-je du doigt. Je vais vraiment finir par croire que tu ne sais pas...

— Termine cette phrase et tu ne pourras plus t'asseoir, Sawyer.

Bras tendus sur la table qui nous sépare et ses biceps roulant sous sa peau maintenant qu'il a retiré sa veste, il m'ordonne visuellement de ne pas m'engager sur ce chemin. Je ne suis jamais contre une petite bataille verbale avec lui, mais là, il va falloir remettre le jeu à plus tard. Et ailleurs. Les quelques clients déjà en train de siroter des smoothies colorés tout en nous prenant pour un soap-opera ont avec nous une animation gratuite.

— Du calme Christian Grey version Biker. Je te rappelle que je suis celle qui détient les menottes

— Rose, bordel !

— Oh ça va, personne ne comprend Barracuda. Quel rabat joie ! Allez, Aristo ne va pas te manger, ni aucun des autres chats, sois tranquille.

— Parce que y'en a d'autres ?

Oh putain !

Heureusement que j'ai mes caisses à soutenir, sinon je me tiendrais les côtes.

Je tourne les talons à la limite du fou-rire sous les grognements de l'homme des cavernes qui sort son téléphone de sa poche arrière, me demandant comment je pourrais bien me servir de cette info contre lui. Sarah me voit arriver et vient m'aider avec la porte. Il me faut un aller-retour supplémentaire pour tout apporter à Marion qui s'excuse sur six générations pour le problème de communication. En direction de son bureau où je pense qu'elle est à cette heure-ci pour gérer sa paperasse, je croise mon amie dans le couloir réservé au staff et sa bonne humeur légendaire. Elle me fait la bise et ne me laisse pas le temps d'en placer une :

— J'ai eu ton texto, désolée, Marion m'avait laissé un message sur mon bureau, mais c'était trop tard quand je l'ai vu. Tu aurais dû laisser le reste là-bas, je serais allée le récupérer dans l'après-midi. Comment tu as fait ? Tu as pris un Uber ? Je te dois combien ? Oh, il faut que je te raconte ma soirée d'hier, un désastre !

SAUVAGESWhere stories live. Discover now