Chapitre 19 : Nora

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La voiture garée après que Connor ait difficilement trouver une place, nous pouvons sortir du véhicule. Et j'ai à peine le temps de poser un pied dehors que tous mes sens sont agressées. Je fais un pas en arrière, plaquant une main sur mon nez et fermant presque totalement les yeux. Ma plus grande tristesse est de ne pas pouvoir me boucher les oreilles. Je n'avais pas réalisé à quel point l'habitacle nous protégeait de tous ces stimuli extérieur.

_ Calme toi, ça surprend mais ça fini par passer, me rassure Connor en arrivant à mes côtés.

Je me tourne vers lui en fronçant les sourcils, dérangée.

_ Pourquoi sont-ils aussi bruyants ? Et qu'est ce qui sent aussi fort ?

Son visage se peint alors d'une expression compatissante et il pose une main sur ma tête avant de se placer devant moi.

_ Ils sont des créatures étranges. Mais ils font aussi des choses intéressantes, c'est pour ça que nous sommes ici. Ils sont nombreux et ne sont pas les seuls à faire du bruit. Il y a les voitures et d'autres choses encore qui sont assez bruyant mais ça se calmera. Et pour l'odeur, ils ont la mauvaise habitude de se parfumer plus qu'ils n'en aient besoin. Respire, ça va passer.

Ces yeux lâchent les miens pour observer les environs quelques instant. Finalement son attention revient sur moi et sa main auparavant posée sur ma tête descend jusqu'à ma main toujours poser sur mon nez. Il l'attrape délicatement et le descend, de sorte que nous nous tenions la main.

_ Viens, je vais te montrer ce qu'ils peuvent faire de mieux.

Sans plus attendre et ma main toujours dans la sienne, il m'entraine à travers les rues de cette ville. Quant à moi, je fais en sorte de m'attarder le moins possible sur tout ce qui pourrait abimer mes pauvres sens. Mais il y a de tout. Des voix, des moteurs, des impacts et un tas d'autres sons que je ne pourrais pas identifier. Et je ne parle pas des odeurs. Le nombre de parfums qui embaument l'endroit est simplement incalculable. Et ça ne tardera surement pas à me cramer quelques terminaisons nerveuses. Heureusement, le simple contact entre nos deux mains suffit à m'apaiser.

Certes, le lien d'âme-sœur joue un peu. Mais, juste savoir qu'il est là pour moi me calme considérablement. Et doucement, j'arrive à faire abstraction de tout ce qui me dérange. Le seul problème est que je retrouve donc à me priver de mes précieux sens. Ça me fait me sentir bien vulnérable. Heureusement que j'ai encore pour moi mes griffes et mes autres capacités de loups. Bien que je doute que je puisse m'en servir librement ici.

Totalement détendu, Connor nous fait avancer entre les corps et les bâtiments. Bien que je n'aie aucune idée de l'endroit où nous nous rendons, je me laisse guider comme une enfant. En même temps, j'observe les humains autour de moi, c'est la première fois que j'en vois. Et, hormis que je puisse sentir d'ici qu'ils sont bien plus faibles que nous, ils nous ressemblent en tous points. C'est fascinant. Avec leurs sens atrophier, nous pourrions nous mêler à eux sur le long terme qu'ils ne le remarqueraient pas. D'ailleurs aucuns d'eux ne fait attention à nous. Comment font-ils pour survivre ?

_ On va commencer par t'acheter quelques vêtements. Moi je ne pourrais pas rester toujours avec toi, je devrais partir au moins deux heures avec Max et Dylan pour chercher quelques trucs pour la meute. Ça te va ?

_ Oui, je réponds automatiquement en continuant de le suivre.

Alors que nous continuant à avancer, quelqu'un passe près de nous à toute vitesse. Monter sur un bout de bois à roulette. J'ouvre grand les yeux face à ce type de déplacement saugrenu.

_ Qu'est-ce que c'est ? Je demande à Connor en montrant du doigt la personne qui vient de passer devant nous.

Il regarde l'individu s'éloigner et se met à sourire.

Blanc-Argentés : Destin d'une âme briséeWhere stories live. Discover now