𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟽

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— Je plaisante ! C'est juste qu'il y'a quelques points communs avec la sphère, la trigonométrie, la tangente et le triangle rectangle, vous comprenez ce que je dis ? 

— Monsieur, excusez moi de vous interrompre mais, j'aimerais savoir quelque chose... fit Amy d'une petite voix mal assurée à l'intention du prof.

— Eh bien, vas-y je t'écoute ! 

— Je sais que ces cours son liés, mais j'aimerais vraiment savoir, quel est le rapport entre le théorème de Pythagore, la tangente d'un cercle et le triangle rectangle, auquel il est circonscrit et... 

— D'où tu sors cette question ? la coupa-t-il, mécontent.

— C'est écrit sur notre livre de cours, répondit Amy. 

C'est vraiment bête, parce que j'ai la réponse.

— Pardonnez-moi de m'incruster, mais... ai-je interrompu en prenant une grande bouffée d'air avant de me tourner vers Amy, qui était assise au deuxième rang. En géométrie du triangle, le cercle circonscrit à un triangle non plat est l'unique cercle passant par ses trois sommets. Le centre de ce cercle est le point de concours des médiatrices des côtés du triangle, entre autres, la tangente n'est qu'une ligne imaginaire qui est perpendiculaire au rayon du cercle qui je crois, représente la moitié d'un côté du triangle inscrit, aussi paradoxal que cela puisse paraître, (Je toussote légèrement) il n'y a aucune mesure pour la tangente d'un angle droit, en trigonométrie. 

S'en suivirent des regards insistants, des bouches ouvertes, un silence assourdissant ainsi que le sifflement de la part d'Harry. Notre professeur recule d'un pas et manque, de justesse, de tomber à la renverse en heurtant son talon à la chaise, il se rattrape maladroitement au bureau, je croise les doigts de mes deux mains et appuie mon menton sur le petit pont que je viens de former, défiant le prof du regard doux et innocent que je lui envoie. 

Catherine, tu es tout sauf nulle. 

Ce n'est malheureusement pas la réponse qui sort de sa bouche aux lèvres grossièrement pulpeuses :

— D'où tu sors ça, Catherine ?! questionna-t-il d'une voix aigre, et surprise. 

— Ne saviez vous donc pas que les mathématiques étaient une vraie poésie ? Les grands mathématiciens étaient aussi des philosophes, monsieur. 

Des sifflement retentissent de plus belle derrière :

— Eh, Oh, ça va ! Fermez-la ! cria-t-il. 

Une soudaine honte me traverse le corps, c'est la première fois que je mets ma timidité de côté pour parler ainsi, à un prof en plus... C'est alors qu'un voile blanc immense se dépose sur la salle de cours, ne laissant plus que moi, Catherine Miller... Face à un miroir accroché au vide... 

Tu es nulle, Catherine, pas la peine de la ramener avec tes termes scientifiques pêchés d'un de tes romans philosophiques... 

Non, je ne suis pas nulle... 

Si, tu l'es, et au fond de toi, tu en es convaincue. 

— T'es là ?

— Hein ? 

La voix du prof me fait sursauter, je secoue la tête, et me passe les deux mains sur le visage :

— J'étais ailleurs, désolée... 

— Tu peux me dire, d'où tu sors ça ? Si je t'avais entendue et que je ne te connaissais pas, j'aurais juré entendre une vraie mathématicienne... 

— On dit Matheuse ou Matheux, les mathématiciens, il n'y en a eu qu'un nombre assez restreint, comparé à l'âge de la création... Mais encore, les listes sont très incomplètes... 

Je souffle et avale difficilement ma salive, ce qui m'arrache une grimace, ma gorge me fait mal, il ne manquait plus que j'attrape une pharyngite...  

— En ce qui concerne votre question, Monsieur, les maths sont nées pour être utiles, pas pour être haïes, cela dépendra juste de la manière dont elles ont été enseignées. 

Premier coup de grâce, tiens bon. 

— Tu as bien genré les maths ? en féminin en plus ? Hurla Molly juste derrière moi, une haleine qui empeste la cigarette. 

— C'est incontestable ! me défendis-je. 

— Monsieur Morton aime les maths, c'est sûr que c'est féminin ! se moqua Harry. 

— ça suffit ! Hurla-t-il à son tour. Cessez tout de suite vos conneries, Harry, tu... 

Un bruit strident marqua une trêve qui dura une moitié de fraction de seconde. 

— Sauvé par le gong ! soupira Harry. 

Je ferme violemment mon cahier et m'empresse de m'éclipser de la classe, au moment de passer la porte, une voix parvient à mes oreilles :

— Catherine est vraiment ringarde... ça se voit que c'est le genre de fille dépressive qui se morfond dans ses cours... Elle ne sort même pas de chez elle. 

Molly...

— Meuf, elle est juste devant toi ! 

Je me retourne et lui lance un demi regard assassin puis continue mon chemin, seule, jusqu'à la sortie du lycée. 

En attendant mon père, je sors mon portable de la poche de ma doudoune bleu-nuit qui me couvre les mains jusqu'au phalanges. Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et constate que j'ai plusieurs notifications, toutes venant de la même personne. 

10 notifications de Ethan 🍁✌ 
Appel manqué de Ethan 🍁✌
Ethan 🍁✌ a partagé un lien. 

 « Good Morning Beautiful ! 💕» 

 « Tu dois être en cours à l'heure qu'il est j'espère que tu as mis quelque chose de chaud il fait froid en début Janvier p'tite colombe 🕊🤍 » 

 « Je te dérange je crois :( » 

 « J'ai une surprise pour toi ! » 

D'autres messages du même type inondent l'espace de conversation, un lien m'intrigue, juste après la notification d'appel :

 « Cette chanson me fait penser à toi ! » 

Un lien me redirige vers la plateforme YouTube, et cette chanson, elle réchauffe l'atmosphère de toute une ville glacée par l'hiver, vers 18 heures, le soleil montre le bout de son nez, en même temps que la voix des Beatles dans chanson Here comes de sun, qui raisonne dans mes écouteurs, une brise légère balaie le portail du collège des feuilles mortes, et vide mon esprit de tous mes tracas. 

Here comes the sun, doo-doo-doo-doo, here comes the sun...And I say, it's all right...


𝐏𝐎𝐈𝐍𝐓 𝐕𝐈𝐑𝐆𝐔𝐋𝐄 [ 𝙴𝙽 𝙲𝙾𝚄𝚁𝚂 ]Where stories live. Discover now