Phyphy la petite chenille

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Lors d'une journée d'été particulièrement chaude, Phyphy, une toute petite chenille verte avec de grands yeux jaunes, décida de partir de sa maison pour découvrir de nouvelles terres et construire, à son tour, son propre habitat et sa propre famille.

Elle dit adieu à ses parents, et marcha dans la forêt, où toutes plantes, de toutes variétés vivaient. Chaque année, elles sortaient de la terre, grandissaient et mourraient. Chaque année, elles recommençaient ce petit rituel, permettant aux petits et grands, de survivre.

Phyphy, passa devant les fleurs de milles couleurs, croisant d'autres insectes qui lui souhaitèrent bon courage pour sa nouvelle vie.

Soit ils s'entraidaient, soit ils se dévoraient, telle était la manière dont fonctionnait la chaîne alimentaire de la nature. Mais ce jour là, Phyphy ne rencontra aucun prédateur, seules des âmes bienveillantes qui lui expliquaient quels étaient les lieux à éviter, ou les coins de la forêt les plus tranquilles.

Phyphy leur expliqua alors qu'elle souhaitait sortir de la forêt pour découvrir de nouveaux paysages et de nouveaux amis.

Tous les insectes la regardaient inquiets, tous ceux qui partaient ne revenaient pas, et même si Phyphy était la chenille la plus téméraire de ses frères et sœurs, elle n'en restait pas moins qu'un petit être inoffensif.

Mais personne ne réussit à la convaincre, et Phyphy partit enthousiaste.

Quand elle fut arrivée devant le mur d'arbre qui la sépare de l'autre monde, elle n'hésita pas à le franchir.

Plusieurs longues minutes s'écoulaient, sur la route goudronnée, où Phyphy commençait à se sentir épuisée. Continuer de marcher devenait difficile et ses petites pattes brûlaient au contact du sol. Elle avança tout de même sans perdre espoir, pensant à ce qu'elle construirait, et à sa nouvelle vie...

Le soleil l'éblouissait, et elle ne pouvait plus voir distinctement autour d'elle ce qui la ralentissait. Elle se sentit perdre espoir.

Mais c'est ce moment là qu'elle distingua de très hautes herbes, toutes identiques les unes aux autres et alignées, laissant paraître de petits chemins où Phyphy pourrait se faufiler.

Soulagée, elle se mit à avancer ardemment plus vite pour atteindre un coin d'ombre où elle se reposerait enfin.

Elle réussit à entrer dans ce nouveau décor, où tout est devenu symétrique. Phyphy se posa quelques secondes sous l'une des plantes vertes. Elle leva la tête et remarqua qu'elle ne voyait pas le ciel. Elle se dit que cela ne changeait pas vraiment de sa maison où elle ne pouvait l'admirer que dans certains lieux particulier. Elle rabaissa la tête pour voir que devant elle s'ouvrait un long chemin fait de terre. Après une grande inspiration, Phyphy décida de repartir pour explorer cet endroit si étrange.

Elle marcha, marcha et marcha encore jusqu'à rencontrer une chenille rouge à poids blancs. Impatiente de faire sa connaissance, Phyphy s'approcha de l'insecte, mais elle fut surprise quand celle-ci l'ignora, ne se souciant point de qui elle était.

Phyphy pensa que ce n'était qu'une erreur et que cette chenille n'avait pas dû la remarquer à cause de son vieil âge. Mais elle croisa d'autres insectes, tout aussi distant. Ils semblaient tous dépourvus de sens, comme s'ils erraient dans ce monde, sans aucun but.

Phyphy ne comprenait pas. Comment ce fait-il que tous les êtres vivants ici semblent n'avoir aucune vie ?

Complètement déboussolée et perdue, Phyphy commença à regretter d'être entrée dans cet endroit si différent. Elle aurait du rester dans sa forêt, avec tous les autres êtres qui la composaient, avec des insectes ayant une âme.

Phyphy voulut faire demi-tour et tenta de retrouver son chemin.Mais ce lieu est comme un labyrinthe, tout se ressemble. Phyphy eut l'impression qu'il n'y avait aucune sorite pour elle.

Elle comprit alors qu'elle ne rentrerait jamais chez elle.

Toutes les plantes identiques et si grandes ne comprenaient ni champignons, ni puces... elles semblaient parfaites.

Phyphy commença à avoir le tournis . Elle se sentit perdre espoir.

Soudain une idée lui vint ! Et si elle montait sur l'une d'elle pour regarder le lieu dans sa globalité.

Elle essaya de grimper dessus mais les pattes de Phyphy ne s'y attachait pas, et elle ne put y monter.

La nuit commençait à tomber, la petite chenille perdit le moral. Elle ne savait plus comment rentrer et retrouver sa famille.

Elle sentit la faim venir et se dit qu'il était temps de trouver à manger, et que si elle ne trouvait pas de solutions aujourd'hui, elle en trouvera une le lendemain.

Elle jeta un nouveau coup d'œil aux autre insectes qui dévoraient goulûment les plantes géantes.

Phyphy avala difficilement sa salive. Elle n'avait plus le choix, elle devait se nourrir si elle voulait survivre.

Elle s'approcha d'une feuille et la regarda avec dégoût. Elle ne lui inspirait pas confiance. Elle ouvra la bouche et en pris une portion. Elle la mâcha difficilement, et tenta de l'avaler rapidement pour dissiper le goût amer et peu appétissant de sa bouche.

Phyphy décida de ne plus se nourrir de cette drôle de feuille, et voulu s'en écarter. Elle fit deux pas et soudain, elle se sentit lourde, et faible. Elle se dit alors que cela est dû à son aventure de la journée, et qu'elle devrait se reposer.

Elle s'installa près d'un petit caillou, l'un des seuls sur cette terre parfaite.

Elle s' y effondra et commença à s'endormir, ou plutôt à sombrer lentement dans les ténèbre.

Phyphy regretta sa jolie forêt, entourée de sa famille, de ses amis, de prédateurs et de plantes de toutes sortes. Elle repensa au jour où elle vit sa grand-mère sortir de son cocon, devenant un papillon, et ce jour où elle promit à ses parents de revenir transformée. Elle leur avait dit qu'elle permettrait aux plantes de sa forêt de se reproduire correctement pour créer de nouvelles espèces de fleurs, et qu'ainsi tout le monde pourrait se nourrir.

Elle se souvint du jour où elle vit partir ses frères et sœurs et de celui où elle les revit sous forme de papillons, survolant la nature.

Elle avait hâte que ce soit à son tour, elle souhaitait découvrir le monde le plus tôt possible et quand ses parents lui ont dit que c'était à son tour de quitter la maison, elle voulu aller le plus loin possible pour raconter à sa famille ses nouvelles découvertes.

Phyphy se sentit de plus en plus lourde. Elle commença à avoir du mal à bouger son corps. Elle tenta de regarder le ciel, mais elle ne vit que ces plantes immondes. Elle regretta tellement d'être sorti de la forêt.

PhyphyOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz