𝟹𝟽 - 𝙿𝚒𝚜𝚝𝚎𝚜.

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𝐓𝐢𝐭𝐚̀𝐧.

— Tu es sûr ?

Dax et Marcus, son pote hacker au look de jeune premier de l'académie des culs serrés et nœuds papillons, tranchant radicalement avec l'idée qu'on se fait communément d'un pirate internet, me dardent d'un regard commun désabusé alors que je leur pose la question pour la troisième fois, comme si la réponse avait pu changer en deux minutes chrono.

Sait-on jamais.

Ils se passent de tout commentaire cela-dit, loin d'avoir envie de me voir enrager.

Me faire réveiller par l'appel de Jude qui ne m'a pas trouvé chez moi ne m'a pas mis de bonne composition pour la journée qui s'annonce longue. Ma fatigue n'a échappé à personne et devoir me pencher encore sur le cas des Red dès ma sortie du lit de Rose n'arrange rien. J'aurais bien profité une dernière fois de son petit corps d'amazone sexy et de ses courbes alléchantes avant de quitter sa chambre, mais ces connards d'enfoirés ont gâché mon projet sulfureux. Frustré, je le suis donc encore, ce qui effrite ma patience toute relative depuis plusieurs jours, même si les nouvelles ne sont pas mauvaises.

Elles me font réfléchir à un puit de possibilités au moment où mon corps pense à autre chose.

Je fais un tour sur moi-même, mes yeux s'enfuient par la fenêtre baraudée au vitrage anti-effraction et anti-balles. Anti-emmerdes serait la cerise sur le gâteau, mais il ne faut pas trop en demander à la providence ces temps-ci.

Tout est calme dehors, les quelques feuilles mortes sous le coup de la canicule ont plus de liberté que nous enfermés ici et sont plus en forme que mes deux frères dont les cadavres sans corps reposent six pieds sous terre au cimetière.

La mort fait partie de nos vies, on le sait, on accepte même cet état de fait dès l'embrigadement chez les Dark Evils, mais on espère toujours naïvement que c'est dans l'autre camp que la faucheuse ira chercher des âmes à damner. Pas chez nous. Jusqu'à ce cette connasse se pointe avec un sourire sardonique pour se foutre de nos gueules et repartir avec nos gars, nos frères ; notre famille.

Depuis, je sens qu'elle nous guette dans l'ombre, fourbe, attendant un faux mouvement pour nous fumer sans sommation. La dernière fois qu'elle nous a lorgnés à la longue-vue, elle a perdu et on lui fait un beau bras d'honneur en la laissant sur le talus. Deacon s'en est sorti, Lenny aussi et sa jambe récupère bien, plus de peur que de mal. Jude était K.O de la puissance du shoot qu'il s'était pris mais a vite repris ses esprits. On l'a échappé belle, pourvu que ça dure.

Je veux que ces bâtards rampent à nos pompes couvertes de leur sang, nous supplient avant qu'on les regarde droit dans les yeux. Je veux voir leurs larmes, leur dernière lueur d'espoir d'une miséricorde qu'ils n'auront pas, jamais dans cette vie, être le visage qu'ils emporteront en Enfer. Je veux être les traits de la mort, de leur mort en chiens pourris qu'ils sont.

Les Red Road's Hell lécheront les racines de l'enfer, c'était annoncé dans le nom de leur gang d'enfoirés amoraux. Cette prédiction me refout un uppercut mental pour que je me recentre sur mon rôle de meneur. Il faut qu'on s'en débarrasse définitivement et qu'on récupère nos frères. Dans l'immédiat l'urgence, c'est de savoir où les trouver.

— Oui, réplique le second dans claquement de langue condescendant avant de retourner épier son triple écran plat. Tout a été supprimé, plus de petites annonces depuis votre raid, et rien de neuf dans l'ombre de la toile depuis. Enfin, rien qui vous intéresse, je veux dire parce que cet océan est une mine.

Par « petites annonces », il faut comprendre « proposition d'emploi pour mercenaires suicidaires». Et il a de la chance de se démener pour nous, ce trou du cul intello.

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