4. You're welcome.

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          Deux jours passèrent depuis cette petite mésaventure brûlante, si l'on puit dire. Deux jours durant lesquels Toji ne bougea pas du lit qui lui avait été assigné. La jeune femme, dont le nom était encore un mystère, prenait bien soin à ce que son blessé ne fasse aucun mouvement inutile qui pourrait contraindre son rétablissement. Les repas au lit, la télévision dans la chambre, les petits soins venaient à lui sans qu'il ne soit obligé d'en faire la demande. L'assassin avait la belle vie en somme. Chose qui ne lui déplaisait pas, non, mais qu'il détestait.

- Et voilà la soupe miso ! Je reviendrai un peu plus tard ce soir, les vendredis c'est toujours rempli de clients au magasin. {...}

« Qu'est-ce qu'elle jacasse... Elle ne s'arrête jamais de parler, surtout le matin. »

          L'ébène ne l'écoutait que d'une oreille, l'information principale avait été donnée : elle reviendrait de son travail en retard. En d'autres termes, Toji aurait plus de temps libre. Une fois entièrement seul, la première chose qu'il fit c'est de sortir du lit et se rendre dans cuisine pour manger à sa faim. Il haussa légèrement un sourcils en apercevant une petite boite avec un mot dessus.

❲ Je savais que vous ne m'écouterez pas et lorsque vous mangerai ce repas j'aurai la preuve que vous vous serez levé sans faire attention à votre blessure... Pour ne pas vous faire attendre ce soir je vous ai préparé ce repas. Il vous suffit de le réchauffer au micro-ondes. Reposez-vous !!

- Elle est vraiment bizarre...

          Malgré le ton qu'il prit, au fond de lui cette attention ne le laissait pas indifférent, bien qu'il l'ignorait encore. Il y a davantage de chance que Toji fasse volontairement l'ignorant, sa vie ne lui permettant pas de s'attacher à quelqu'un, et pourtant... Et pourtant cette courte semaine lui fit comprendre qu'un quotidien aussi banal que celui-là n'avait rien de mauvais. Se réveiller, petit-déjeuner, travailler, diner, faire des courses, souper, regarder des émissions, discuter, puis dormir. Rien de tout ça n'apportait un quelconque intérêt à l'assassin, cependant ces petites actions sans aucune importance lui suffirent pour se sentir détendu.

          Les secondes défilèrent et ses yeux ne se détachèrent pas de la boîte en plastique. Il se sentit fort ridicule quand il s'en rendit compte et la mit dans le micro-onde avec une certaine violence tant son attitude le frustrait. Il prit ensuite place sur le canapé dans le salon, posa ses pieds sur la table basse, passant ainsi le reste de la journée à ne regarder que la télévision. Le temps lui parût long tant c'était calme, mais cette tranquillité prit soudainement fin lorsqu'on vint frapper à la porte. Tout naturellement, bien qu'un peu agacé de devoir se lever, Toji se rendit à la porte et regarda d'abord par le judas optique. Voyant que ce n'était qu'un facteur, il ouvrit et s'appuya contre la rambarde de la porte.

- Bonjour madame ! Vous ne travaillez pas au... Il s'arrêta en voyant qu'un homme se présentait devant lui. Pardonnez-moi monsieur... Je ne me doutais pas que... Enfin...

- Hm ? Dit-il en croisant finalement les bras contre son torse.

- R-rien ! Tenez, les lettres Mme. Fushiguro !

          Le facteur donna donc les lettres à Toji avant de s'en aller presque en courant. L'ébène se dit qu'il avait peut-être bien fait d'être resté plus longtemps, n'importe quoi aurait pu se produire si elle avait été seule plus longtemps...

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« J'ai bien fait d'être resté ? Mais qu'est-ce qui me prend de penser ça ? Il faut que je m'en aille d'ici sans tarder. »

Toji's dailyWhere stories live. Discover now