Chapitre 14 : D'un frère à l'autre !

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La femme a cette grande capacité de tellement flatter l'égo d'un homme, le galvaniser de telle sorte, tant et si bien que de la force d'un chat tout doux, il peut passer à celle d'un lion féroce !
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L'amour est capricieux et surprenant, il peut sortir des sentiers battus et vous tomber dessus à tout moment, diraient certains romantiques. Des fois, l'amour peut tout simplement prendre le même itinéraire trivial que les bonnes vieilles baguettes de pain.

Aïta DIOP et Pape Moussa FALL formaient un couple amoureux, uni et soudé.

Nos jeunes tourtereaux se furent rencontrés par l'intermédiaire du pain, oui le pain... vous savez, la bonne vieille baguette de pain comme en raffolent tous les sérères de la planète.
Habitants le même quartier sans jamais s'être croisés, Aïta et Pa Moussa se furent un jour percutés à la boulangerie du coin où Aïta venait acheter le pain pour le *thiap teen* (repas) du soir. Après avoir réglé ses achats au comptoir, Aïta se retourna prestement pour rentrer chez elle quand elle faillit entrer en collision avec notre très cher prof de maths, positionné juste derrière elle attendant son tour.

-Oups, pardon ! Souria-t-elle.

-Tout est de ma faute. J'étais positionné trop près derrière vous, désolé ! Souria-t-il.

-Puisqu'il n'est rien arrivé aux croustillantes baguettes de pain, c'est l'essentiel ! Reprit Pa Moussa blagueur

-*Xana sérère gua wala rék ap Ndiayène ?* = Vous devez sûrement être un sérère ou avoir Ndiaye comme nom de famille ! Taquinait la jeune femme.

Et ainsi des sourires échangés et un premier contact noué. Et comme un rendez-vous tacite, les deux jeunes gens prirent l'habitude de se croiser à cette même boulangerie soit pour le pain du petit dej ou pour celui du dîner. C'était devenu presque un rituel à tel point que quand quelqu'un d'autre se proposait pour l'achat des baguettes incontournables dans l'alimentation des DIOP, Aïta était presque prête à se "battre" avec lui rien que pour pouvoir croiser son mignon professeur. Et Pa Moussa lui, rôdait parfois dans les alentours de la boulangerie rien que dans l'espoir d'apercevoir cette jolie jeune fille au sourire lumineux, à la démarche légère et gracieuse, au teint éclatant, à l'allure innocente et discrète, presque timide qui avait tôt fait de s'incruster dans son cœur.

De fil en aiguille, ils sympathisèrent et échangèrent leurs coordonnées. Partageant les mêmes valeurs et une certaine vision de la vie, ils surent se trouver et avec l'amour grandissant, la proposition de mariage suivit tout naturellement.

La force de leur jeune couple était une confiance mutuelle et une communication sincère.
À la veille de leur mariage, Pa Moussa parla à sa belle à cœur ouvert :

-Mon amour, nous nous apprêtons à entrer dans une institution sacrée mais épineuse. Je t'aime et je te fais confiance mais ce monde est infesté de vautours méchants et cruels dont le seul but du matin au soir est de tenter de semer la zizanie entre des gens qui s'aiment. Alors je veux que quoi qu'il puisse se passer et dans n'importe quelle circonstance, qu'on en discute calmement à deux et ainsi nous éviterons tout malentendu. Ensemble, nous serons toujours plus forts !

-D'accord mon délicieux pain chaud du matin ! Je t'aime tu sais ça ?

-Je t'aime encore plus ma belle baguette croustillante du soir !

Codou CISSÉ quant à elle avait usé de tous les subterfuges possibles et imaginables pour tenter de perturber le couple Pa Moussa/Aïta mais en vain. Tout y passa, de ses combines puériles d'ado désespérée à des actes carrément sans classe pour toute femme qui se respecte.
Elle appela anonymement Aïta à plusieurs reprises et la menaça en se faisant passer pour la maîtresse de son mari ou encore elle tenta de semer le doute chez Pa Moussa en lui assurant que sa femme le trompait etc. Malheureusement pour elle, le jeune couple était solide et se faisait une confiance quasi aveugle en privilégiant la communication dans le calme face à tous problèmes, même les plus douloureusement envisageables.
Ils avaient tôt fait de déjouer la combine en se parlant sincèrement de ces coups de file anonymes et en concluant qu'il y avait un ou plusieurs ennemis derrière eux qui tentaient de saboter leur couple bien que Pa Moussa, ayant même oublié l'histoire avec Codou, ne put se douter que c'était elle l'origine de tout ceci.
Un jour, Sissi, on ne sait un peu trop comment, réussit même à glisser une boîte de préservatif accompagnée d'un sous-vêtement de femme dans la voiture de Pa Moussa, en sachant que c'était ce dernier qui passait récupérer sa tendre épouse tous les jours à la sortie de sa formation d'infirmière dont elle était à sa dernière année. Codou prit le soin de mettre les objets supposés du crime, discrètement en bas du siège passager de sorte que Aïta ne puisse les louper en s'installant. Là encore, ce fut un raté monumental.
Quoi qu'il en soit, tout ceci ne fit que renforcer la solidité du couple qui avait été bâti sur de bonnes bases et ils continuèrent à mener leur petite vie tout en se promettant d'être plus vigilants. Ils ignoraient à ce moment-là cependant, que l'ennemi en question serait bientôt présent au cœur même de leur foyer.

De Victimes à Bourreaux Where stories live. Discover now