Je ne m'attendais pas à les voir apparaître du dessous de la table ni d'être surprise par leur apparition derrière le comptoir, mais ça aurait pu faire plaisir.

18H00.

Peut-être qu'ils ont un peu de retard.

En me dirigeant vers le lampadaire du salon, je fronce les sourcils lorsque j'aperçois des mouvements par la baie vitrée du jardin. J'approche légèrement mes yeux de celle-ci tout en appuyant sur les lumières qui éclairent l'arrière-cour et je ris à gorge déployée en voyant la totalité de mes proches me faire signe et crier un énorme « SURPRISE » que j'entends jusqu'ici.

Je ne tarde pas et ouvre la dernière porte qui me sépare d'eux et les rejoins dans le jardin afin d'embrasser les invités qui sont présents.

- Bordel, t'en as mis du temps, il gèle, rit mon frère en me prenant dans ses bras.

- Imbécile, vous auriez pu faire ça dans le salon.

- Pour une fois, ce n'est pas mon idée.

J'embrasse mes amies ainsi que Noah jusqu'à ce que je croise le regard de mon père, un verre à la main. Je souris de toutes mes dents et cours jusqu'à lui pour me blottir dans ses bras, les yeux fermés.

- Joyeux anniversaire ma chérie, me murmure-t-il à l'oreille.

- Merci papa. Merci pour tout.



La soirée se déroule parfaitement. Nous ne sommes qu'une vingtaine et j'essaie de passer du temps avec tout le monde, ce qui est assez compliqué quand on possède certains amis pot de colle. Mais j'aime beaucoup cette soirée. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas aussi bien sentie.

Certaines cousines lointaines sont venues spécialement pour moi, deux amis d'enfance à mon père sont arrivés plus tard dans la soirée et je suis, en ce moment-même, près des tables à boissons avec Noah qui ne fait que complimenter ma robe.

Non loin de là, j'aperçois Gabi et Samuel rire tout en observant une planche en bois sur laquelle sont accrochés de nombreux clichés.

Curieuse, je me rapproche discrètement en tenant la main de Noah et j'écarquille alors vivement les yeux en riant de plus belle.

- Oh Mon Dieu !

J'écarte les deux tourtereaux pour regarder les photos de plus près et j'en ai presque les larmes aux yeux. J'aperçois plusieurs pellicules sur lesquelles on m'aperçoit lorsque j'étais bébé. D'autres quand Samuel et moi avions grandis bien que nous restions enfants. Certaines photos nous regroupent tous les deux, ainsi que mes parents.

- Regarde celle-là, tu as du chocolat partout, s'exclame mon grand frère en riant.

- Imbécile, tu n'es pas mieux.

Je ris en lui montrant un cliché de lui les fesses à l'air et ça a le don de le faire râler, subitement. Gabrielle, elle, en est ravie et se moque gentiment de lui avec Noah.

- Vous étiez tellement mignons. C'est mon bébé d'amour ça, rit la métisse en secouant les joues de son amoureux.

Mes yeux tombent ensuite sur une photo dont je ne connaissais même pas l'existence. Et j'aurais préféré ne jamais la connaître. Samuel, Liam et moi sourions de toutes nos dents face à la caméra, tous les trois assis sur une serviette de plage et une casquette sur la tête. La différence d'âge se voyait assez fort à cette époque, nous devions avoir entre 4 et 6 ans. Mais c'en est trop et tous les souvenirs avec ce garçon remontent instantanément jusqu'à mon cerveau. Et mon cœur.

Je bouscule Noah sous les regards inquiets de mes amies.

- Je t'avais dit de ne pas la mettre, j'entends Gabi murmurer à mon frère mais je n'y fais pas attention.

Je retiens mes larmes, je monte les escaliers en enlevant mes talons que je ne supporte plus depuis longtemps et m'assois sur les premières marches du haut des escaliers.

Ce n'est qu'une photo. Un bête cliché d'enfance.

Ça n'en vaut pas la peine. Il n'en vaut pas la peine.


Après avoir attendu de longues minutes à essayer de ne plus penser à lui, je me redresse en passant ma main dans mes cheveux noirs, montant la dernière marche des escaliers afin de rejoindre la salle de bain pour me rafraîchir et avoir l'air, plus ou moins, normale.

Ce n'est qu'en m'enfermant dans la pièce que je discerne de légers bruits dans le couloir, mais je décide de ne pas y faire attention et de me dépêcher pour ne pas que mes amis s'inquiètent. Une fois mon visage rincé, je reprends le chemin inverse, mais quelque chose m'intrigue vraiment beaucoup...

Et le bruit que j'entends devant ma chambre intensifie mon sentiment.

Sans plus attendre, je tourne la poignée et entre dans la pénombre de ma chambre, surprise d'apercevoir une silhouette assise au bord de mon lit. Et cette silhouette, je la reconnaîtrais entre mille.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant