Chapitre Onze - Le Red Club

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Le lundi matin commençait toujours avec mon premier service de la semaine au Cosy Bear Café, de son ouverture jusqu'à 14 heures. La reprise des cours créait l'effervescence. Les étudiants, après un repos mérité, étaient requinqués d'énergie et de motivation pour leurs études. Ils étaient venus nombreux pour faire le plein de caféine, prendre un petit-déjeuner entre amis et se raconter ces quelques jours durant lesquels ils ne s'étaient pas vus. Avec Hyun, c'était la course des commandes comme un jeu de celui qui récolterait le plus de coupons. La première matinée avait davantage rapporté que le samedi précédent. Ce fut un peu plus calme vers 10 heures 30 où la majorité des étudiants avait rejoint l'université, à l'exception de deux ou trois qui travaillaient sur leur PC, dans un coin du café. Hyun s'apprêtait à partir pour son cours de 11 heures et Clémence n'allait plus tarder à arriver pour le coup de feu de midi.

Entre temps, la cloche sonna et je fus surprise de voir Nathaniel entrer. Je ne savais dire si cette visite devait m'être agréable ou non. Ses yeux dorés me trouvèrent et il avança vers moi avec un sourire en coin.

— Bienvenu au Cosy Bear Café, que puis-je vous servir ? le questionnai-je lorsqu'il s'installa au comptoir.
— Un thé aux fruits rouges s'il te plaît et... un croissant, se laissa-t-il tenter en zieutant la vitrine qui exposait les viennoiseries.

Je sentis son regard sur moi tout le long de la préparation et j'en était déstabilisée. Pourtant, tout fut devant son nez, sans accroc.

— Comment vas-tu ? reprit-il alors que j'allais m'éclipser.
— Euh, ça va.

J'étais désarçonnée par cette question, si simple mais qui, venant de lui, était étonnante. Voulait-il vraiment faire la conversation polie ?

— Ambre m'a dit que tu étais rentrée seule au Campus samedi soir. Je voulais être sûr que tu étais bien arrivée à destination.

Figée, un sourire amusé aux lèvres, je lui fis la réflexion :

— Tu as demandé à Ambre comment j'allais ? Tu t'intéresses à moi ?

Nathaniel tiqua, soit parce que l'eau du thé était chaude ou bien parce que j'avais dit quelque chose de très drôle.

— Non, c'est surtout que le coin n'est pas toujours safe. Je me préoccupe de ma soeur et de ses amis, c'est tout.
— Ton cartel peut t'offrir des gardes du corps pour ta soeur et ses amis, lui lançai-je, piquante, en faisant le tour du comptoir pour aller débarrasser une table.

Nathaniel saisit rudement mon poignet au vol. Je sursautai de sa prise, il le lâcha immédiatement après mais il avait obtenu toute mon attention. Son geste tout autant que son regard m'inquiétèrent. Il était grave et ses iris dorés s'étaient assombris.

— Il ne faut pas rigoler avec ses gens-là, Milla. Et je préfère qu'ils restent en dehors de ma vie privée.

Je repris ma route pour retirer les tasses et les assiettes d'une table et les clients me suivirent au comptoir pour payer leur addition. Durant ces quelques secondes, Nathaniel mangea son croissant et nous nous ignorâmes comme si nous ne nous connaissions pas. Lorsque nous nous retrouvâmes à nouveau seuls, je soupirai en le regardant.

— Tu as choisi cette voie Nathaniel, j'imagine que tu savais que c'était dangereux.

Mon ton n'était pas critique, ni accusateur, ma déclaration n'était qu'un constat neutre sur les conséquences de cette vie.

— Je ne suis pas venu me disputer avec toi Milla. Je voulais m'excuser de la façon dont je me suis comporté avec toi depuis ton retour.
— Je te dois aussi des excuses, m'amendai-je aussi. Je n'aurais pas dû me mêler de tes affaires.
— Je veux juste que tu fasses attention à toi. Ambre n'est plus la seule sur laquelle je dois veiller.

Ses yeux étaient redevenus d'un or profond et lumineux comme son sourire qui disparut en même temps que lui. Nathaniel quitta le café, un billet près de sa tasse vide. Pendant une fraction de seconde, j'avais cru revoir le délégué bienveillant que je connaissais.

À 14 heures, j'avais un cours avec M. Zaïdi et qui se déroula le plus normalement du monde, comme si aucun avertissement ne m'était tombé dessus. Mélody avait repris sa place au premier rang et elle ne m'adressa pas un regard. De mon côté, j'avais certes digéré mes sanctions mais pas celle qui les avait entraînées. J'attendais le bon moment pour revenir avec elle sur les faits, lui faire ressentir mon amer rancune. Mais pour l'instant, je me contentai d'écouter Rayan qui, à défaut d'être mon directeur de mémoire, était en passe de devenir un ami.

Après le cours, j'avais rendez-vous avec M. Lebarde qui souhaitait faire un point sur l'avancée de mon mémoire. J'appréhendais beaucoup l'entrevue puisque je savais que l'enseignant me considérait comme un numéro parmi d'autres, inintéressante et inintéressée. Penserait-il la même chose de mon travail ?

Je me dirigeai vers les escaliers qui menaient aux étages des professeurs quand mon œil fut attiré par une silhouette noire qui venait d'entrer dans le bâtiment par une issue peu fréquentée. Malgré sa casquette noire et la capuche de son sweat de la même couleur relevée sur la tête, je reconnus Castiel, à l'affût.

— Est-ce que je peux avoir un autographe sur mon soutien-gorge Monsieur Castiel ! minaudai-je dans son dos.

Le chanteur sursauta en lâchant une exclamation aiguë et son visage se rembrunit lorsqu'il me découvrit, hilare.

— Tu te crois drôle ! m'engueula-t-il en me tirant par le bras pour m'entraîner dans un recoin à l'écart.
— Quoi, tu te caches pour venir en cours ? me moquai-je.
— J'essaie d'être discret, un étudiant normal...
— Tu n'es pas normal Castiel, le rassurai-je. Depuis que tu arbores cette couleur de cheveux...

Il se détendit devant ma taquinerie et osa même retirer son accoutrement. Il enleva sa capuche, sa casquette et passa une main dans ses cheveux. Ce simple geste, qu'il exécutait machinalement depuis le lycée, était incroyablement sexy.

— D'ailleurs, je suis content de te croiser. J'ai un service à te demander, reprit-il.
— Je t'écoute.
— Un des potes de notre manager ouvre un club un peu excentré du centre-ville et il aimerait qu'il y a un peu de monde pour son inauguration, vendredi soir. Tu pourrais venir ?
— Euh, oui, OK.
— Cool, ça s'appelle Le Red Club. On y sera avec le groupe, je te ferais les présentations.
— Ça marche.
— Bon, à vendredi !

Après un dernier signe de la main, Castiel remit sa casquette et s'aventura dans le hall. De mon côté, cette rencontre allégea mon angoisse de rejoindre M. Lebarde.
La porte de son bureau était ouverte et il m'invita à m'asseoir. A l'instar du bureau de Rayan, il y avait des papiers un peu partout, beaucoup de livres et des documents en tout genre. Et je fus finalement captivée devant l'exposition d'armes qui trônait soigneusement dans une vitrine, uniquement des épées et des poignards.

— Ce n'est qu'un échantillon de ma collection, expliqua-t-il avec une pointe d'admiration alors qu'il avait remarqué mon intéret.
— Je ne savais pas que vous étiez passionné d'armes.
— De lames, corrigea-t-il. Principalement des épées scandinaves mais aussi des dagues, des katana japonais ou des cimeterres perses.

Pendant plusieurs minutes, il exposa sa passion, détailla certains aspects fondamentaux, selon lui, de la forgeronnerie médiévale. Même pour ça, il était monocorde et chiant.

Il réussit toutefois à décrocher de ses épées pour s'intéresser à mon mémoire. Il en avait imprimé les quarante pages, en recto uniquement et en gros caractères. Ce n'était pas très écologique, ni économique non plus, mais je me voyais mal lui en faire la remarque. Son complexe d'infériorité par rapport à M. Zaïdi, son jeune collègue tellement moderne, risquait d'être ravivé et je me prendrais un nouveau coup de bâton.

— Dans l'ensemble, j'ai apprécié votre mémoire, l'écriture est agréable et la trame est bien construite. Malheureusement, l'architecture contemporaine française est une problématique connue et largement détaillée, exposa-t-il. Je pense qu'il faudra recenter votre travail sur un unique point, sinon ce n'est qu'un condensé de ce qui a déjà été fait et ça ne mérite pas beaucoup d'attention.

Peut-être ne le remarqua-t-il pas mais mon visage se décomposait en parallèle de sa tirade. Dire que mon travail et ma réflexion restaient génériques et superficiels, pire que c'était du réchauffé, c'était difficile à entendre et faisait resurgir ma peur de l'échec.

Les critiques s'accumulaient, certes, rien de plus grave que le défaut global initial, mais le professeur revenait sur chaque point méthodique et je prenais plusieurs pages de notes, la peur au ventre. On y passa une heure et demie et, en sortant du bureau de Lebarde, j'étais épuisée et démoralisée.

Et ce n'était que le premier jour de la reprise.


Le reste de la semaine fut, heureusement, plus cool et le vendredi soir arriva avec soulagement. J'avais proposé à mes amis de m'accompagner au Red Club, mais Alexy avait une autre soirée, Rosalya et Leigh avaient envie de rester en amoureux et Priya était épuisée de sa première semaine de stage. Seule Chani était disponible mais j'étais ravie de sortir avec elle et de découvrir ce nouveau lieu.
J'avais opté pour un pantalon conique bleu marine avec une chemise en denim cintrée et des bottines noires à talons. C'était à la fois moderne et élégant, il ne fallait pas faire tache durant l'inauguration.

Chani était vêtue de noir, comme à son habitude, d'une jupe plisée en tulle pailletté et des cuissardes plates.

— Wouah, tu es très jolie comme ça ! m'exclamai-je.
— Quoi, ce n'était pas le but du jeu ?

Le sourire aux lèvres, on rejoignit, bras dessus bras dessous, le portail du Campus. La navette de la ville, qui circulait 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, nous déposa à deux pas du Red Club. Je pouvais entendre la musique tambouriner à l'intérieur de l'établissement et une longue file d'attente s'était formée devant les portes. On réussit à passer et mon amie s'exclama devant la décoration tout en cuir et en velour rouge ultra-chic avec des touches de doré, sur le comptoir, dans les luminaires et les poignets de portes. Les serveuses et barmans étaient élégants, vêtus d'un veston rouge, et un DJ mixait pour les quelques danseurs qui s'amusaient dans un carré de danse, un verre à la main.
Bien qu'il y avait du monde, j'aperçus les cheveux rouges de Castiel qui discutait avec les membres de son groupe et deux hommes que je devinais être le manager et le directeur de l'établissement.
Le chanteur jetait régulièrement un oeil au-dessus de son épaule et m'aperçut en train de lui faire un signe de la main. Il nous rejoignit, heureux de nous voir.

— Content que tu aies pu te libérer. Viens, je vais te présenter le groupe.

Lors du concert quelques semaines plus tôt, je n'avais pas eu l'occasion de les rencontrer. Le manager s'en alla avec le gérant du club et libéra les trois autres artistes de Crowstorm.

— Milla, je te présente Léo, Zack et Gabin.

Progressivement, le chanteur présenta une jeune femme portant des cheveux bleus indigo, un garçon séduisant aux cheveux longs et ondulés. Je savais que Léo se prénommait en fait Léopoldine mais elle préférait son surnom. Gabin, par contre, était plus jeune mais il ne déméritait pas selon Castiel. Chani discuta librement avec eux et j'accompagnai Castiel au bar pour commander les boissons.

— Salut !
— Tiens, tu es là toi aussi !

Venue s'accouder près de nous, Ambre arrivait tout juste. Elle était sublime, séduisante et distinguée, vêtue d'une combi-short pailletée et de bottes à talons.

— Oui, le patron a engagé l'agence pour envoyer quelques models pour l'inauguration.

Ambre se joignit à nous pour saluer les membres du groupe et je ne pus m'empêcher de balader mon regard sur la foule à la recherche de Nathaniel. Généralement, là où était sa soeur, il n'était pas loin.

— Il ne viendra pas, me glissa Ambre à l'oreille.
— Hein ? Quoi ?
— Nath', il ne vient pas quand ça concerne mon travail et puis, un garçon comme lui, dans ce genre d'endroit, ça ne ferait pas bonne presse.
— Oui... Oui, je comprends.
— Ça va mieux entre vous ?

Apparemment, Nathaniel parlait beaucoup de moi à sa soeur et je ne savais pas si cela devait me flatter ou non.

— Je ne sais pas, lui avouai-je franchement. Il ne laisse pas trop s'approcher de lui.
— Il veut protéger les gens qu'il apprécie.

Il m'appréciait donc ?

On rejoignit les autres qui, pendant ce temps, avaient pris une table. On discuta un moment joyeusement puis mon regard dévia vers la piste de danse et Chani m'y tira pour danser un peu. Ambre se greffa à notre duo comme Zack qui avait trouvé une compagne de danse. On s'amusa beaucoup, ça permettait de se vider la tête, de se croire éternelle, se savoir insouciante et invulnérable.

Cela faisait une paire de mois que je n'avais pas réussi à déconnecter de cette manière et ça faisait tellement du bien !
Assoiffées, nous retournâmes à la table où Castiel et Gabin discutaient. Il y avait toujours du monde, l'inauguration était un vrai succès et, pour la peine, le chanteur paya une nouvelle tournée à la tablée.

Tout se passait bien, vraiment bien. Je me sentais détendue, joyeuse, chanceuse aussi d'être entourée de mes amis... jusqu'à ce qu'une main se posa sur mon bras.
Je me retournai pour faire face à celui qui m'interpellait, un sourire accroché aux lèvres. Il était brun, aux yeux verts, il était beau garçon, charismatique et toujours élégant.

— Bonsoir Milla, je ne pensais pas te retrouver ici, me salua-t-il.

Ma bouche s'assécha subitement et pâteuse je fus incapable de prononcer le moindre mot. Je dus me forcer à articuler quelque chose, histoire de dissimuler au mieux mon trouble.

— Ju-Julius... Qu'est-ce que tu fais là ?
— Eh bien, je fais mon stage de Master 2 à la compagnie mère de la Bank Centralis qui est tout près d'ici, répondit-il très posé. Tu me présentes tes amis ?

Après avoir dégluti, je retrouvais mes anciens réflexes, comme de vieux masques que j'enfilai. Je souris sans ressentir de joie et parlai d'une voix posée qui dissimulait mon angoisse et mon animosité.

— Bien sûr, répondis-je sans enthousiasme. Je te présente Chani, Ambre et le groupe Crowstorm dont Castiel est le chanteur. Et je vous présente Julius, mon... ex-petit-ami.
— Fiancé ! Ex-fiancé ! corrigea Julius pointilleux sur ce détail.

Il serra la main à tous ceux autour de la table avec un sourire avenant que je savais être une façade.

— Vraiment ? s'intéressa Ambre, ahurie. Je ne savais pas que tu t'étais fiancée.
— Nous avons vécu ensemble deux ans lorsque nous faisions nos études à Beaulieu-la-Vallée.
— Elle avait oublié de nous mentionner ce détail, reprit Castiel d'un air amusé par la situation cocasse.
— Bon, je vais vous laisser, je suis venu avec des collègues. Mon directeur est le beau-frère du proprio. Bonne soirée et peut-être à bientôt Milla.

Il m'embrassa sur la joue alors que sa main enserrait ma taille et il repartit, un signe de tête envers mes amis.

— Alors si je m'attendais à ça... s'exclama Chani. Quand tu m'as rapidement expliqué que tu avais vécu une histoire durant ta licence, je ne pensais pas que vous vous étiez fiancés...
— Nos fiançailles n'ont duré que deux semaines, j'ai appris ensuite que j'avais été accepté à Antéros et je voulais y mettre fin...

Ma voix était blanche et mon regard éteint d'avoir revu un fantôme que je croyais appartenir au passé mais les filles, excitées par cette nouvelle surprenante, ne le remarquèrent pas. Les membres du groupe s'éclipsèrent pour rejoindre leur manager et je restais avec Ambre alors que Chani était retournée danser.

— Tu caches bien ton jeu dis donc, ricana la soeur de Nathaniel. Il est pas mal du tout ton Julius.
— Il n'est pas aussi parfait que tu le crois, lui affirmai-je en secouant la tête. Excuse-moi.

Je rejoignis les toilettes pour m'y enfermer, m'y cacher, m'y sentir en sécurité. Je réussis à calmer le battement furieux de mon coeur et soufflai pour évacuer le stress de cette rencontre. La colère me poussa à frapper la porte innocente à coups de pied. J'étais folle que mon ex-fiancé soit dans les parages, furieuse et agitée de sa présence qui n'était sûrement pas un hasard.
En sortant des cabinets, j'étais sur mes gardes, je ne voulais pas me retrouver seule face lui. Je connaissais ses méthodes, je me savais vulnérable face à elles et c'était cela qui m'excédait le plus. Pourquoi ne me foutait-il pas simplement la paix ?

Peu assurée, je vis que Chani dansait encore, rejointe par Ambre et quelques models, je lui fis un signe de la main pour lui signaler que j'allais partir et me dirigeai vers la sortie du Red Club. La soirée qui avait si bien commencé s'était finie sur le goût amer de mon passé.

A l'extérieur du club, aucune trace de Julius mais une voix derrière moi me fit violemment sursauter de frayeur.

— Je ne fais que te rendre la pareille, se moqua Castiel.
— T'es con ! Tu m'as fait peur ! l'incendiai-je.
— Quoi, c'est moi qui te fait peur ?
— Tais-toi, j'aimerais rentrer...

Le sourire amusé du chanteur se troubla lorsqu'il remarqua ma mine soucieuse.

— Ça va ? On dirait que tu as vu un fantôme. C'est ton ex qui te met dans cet état-là ?
— Je n'ai pas envie d'en parler, lui répondis-je en secouant la tête, les mains sur mes bras.

Je sentais que Castiel avait envie d'en savoir plus, pas par curiosité mais parce qu'il me sentait inquiète et voulait peut-être que je me livre.

— Tu veux que je te ramène ?

Je hochai la tête, sa proposition me rassura et on se rendit à une centaine de mètres du club où Castiel avait garé sa voiture.

— Sérieux, une électrique ? me gaussai-je toujours morose, en avisant la citadine noire.
— Quoi ? Je ne l'utilise pas beaucoup, on prend le van pour les tournées.

Je ne lui fis pas d'autres réflexions et le trajet se fit en silence. Les rues défilaient sous mes yeux, dans la lumière fugace des réverbères. Je ne pouvais empêcher mon regard de scruter les quelques individus qui trainaient encore en ville. L'un d'eux aurait pu être Julius. Maintenant, je ne me sentirai plus en sécurité, même dans ma propre ville, même dans ma propre université.

Castiel me déposa devant les gilles du Campus et se pencha pour m'interpeller, la vitre du côté passager baissée.

— N'hésite pas à m'appeler si tu as un problème, tu sais que tu peux compter sur moi.
— Je sais, merci. Et merci de m'avoir raccompagnée.

Il me lança un clin d'oeil et démarra. Je rejoignis la résidence d'un pas rapide, resserrant contre moi ma veste et ma pochette. Un sentiment de sécurité m'envahit seulement au moment où je refermai la porte de ma chambre à double tour.

[Terminé][Amour Sucré][Nathaniel]TraumaWhere stories live. Discover now