14 - Hier ils marchaient sur mes rêves, demain j'serait leur pire cauchemar.

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J'avais fait entrer dans l'équipe Samir, il était des nôtres. Il s'entendait bien avec tout l'monde sauf avec Smaël d'ailleurs ce soir ça a encore était l'engueulade à table entre eux.. Franchement ils me les cassent. Vraiment, ils me soulent, ça me gave complet leurs histoires. J'sais pas qui supporte pas qui mais ça m'gonfle, on peut même pas graille tranquille.

J'me suis levée, j'ai pris mes clés et j'me suis cassé prendre l'air.

Il faisait pas encore nuit dehors, mais il faisait sombre. Le temps était lourd, lourd comme mon parcours, comme le tien, comme celui d'nous tous. J'ai allumé une clope et j'lai fumé en marchant, j'pensait pas à grand chose j'étais un peu sur les nerfs pour tout vous dire. J'étais posée dans un coin tranquille et j'ai rallumé une autre cigarette. J'sais plus vraiment c'qui s'est passé après, j'crois m'être pris un coup sur la tête ou un vieux délire dans le genre.

Quand j'me suis réveillée j'étais dans une salle. J'sais pas quel nom on pourrait lui donner, y'avait pas de meuble à part la chaise où j'étais assise et une télé. J'étais prise d'une grande migraine, c'était insupportable. Une odeur de clope commençait à roder dans la salle, ça me déplaisait pas tellement, mais c'était fort, peut être même un peu trop. Un homme s'est ramené avec une chaise et s'est posé en face de moi.

J'le connaissait même pas lui, et j'savais même pas c'que j'fouttais là mis à part que j'perdais mon temps.

« ... : Tu veux ma fin ?
M : J'préfererai autant rentrer chez moi tu vois.
... : Sûre ?
M : Certaine ça ira. »

Il me fixait et ça me soulait. J'avais pas envie d'être là en faite et sa compagnie me soulait. Il me soulait. J'avais envie d'le niquer et d'me casser, d'rentrer chez moi.

« M : Bon j'fous quoi ici ?
... : J'ai deux trois trucs à te dire.
M : T'avais pas plus civilisé comme manière ou c'était la seule celle là ?
... : *un rire s'échappe de sa bouche en sortant une photo de sa veste* Tu vois quoi là ?
M : Toi. Un autre toi, un petit toi.
... : Regarde bien, tu l'connais lui.
M : C'est.. Smaël ?!
... : En réalité il s'appel Saël. Matte ça.

- il s'était levé et avait allumé la télé qui se trouvait derrière lui, c'était une vidéo. -

Sur la vidéo, on voit "Smaël", l'homme et son double entrain de comploter pour m'faire tomber. Y'en a un des deux qui lui demande pourquoi il cherche à faire tomber sa meuf et il a répondu "parce que j'men bat les couilles".

J'me suis levée et j'ai balancé ma chaise sur l'écran. J'en avais marre, j'étais fatiguée, j'voulais partir, j'voulais être dans les bras de ma mère, loin d'eux, du bizz, des armes, d'la coke, de l'argent sale, loin d'tout, loin de Smaël. J'venais clairement d'me prendre ce qu'on appelle une douille, un coup d'pute j'sais pas comment vous allez qualifier ça mais j'étais à bout.

J'en pouvais plus.

Il a réussit à m'tromper mon frère et moi, il faisait le gentil alors qu'en fait il voulait ma thunes, mon réseau, ma place. Il paiera.

« M : Saël c'est qui pour toi ?
... : Personne, on faisait affaire.
M : Pourquoi t'as niqué votre plan ?
... : Parce qu'il compte me douiller. Mais j'ai des coups d'avance moi, toujours. Dernière question ?
M : Ton nom ?
... : Sofiane. »

Je pense que j'vais garder Sofiane de mon coté, il me sera utile. On veut m'la mettre à l'envers mais au final j'suis quand même la plus maligne, c'est comme ça.

Ness on la douille pas.

« M : Tu sais quoi ?
Sof : J'avais dit stop les questions, mais bon, parle.
M : Amène moi chez moi. J'lui pète la gueule maintenant ou je m'amuse un peu avant, mais on lui claque tout à la gueule. Faut qu'tu sois là, j'veux voir la tête qu'il fera.
S : Maintenant ?
M : Tu veux me garder plus longtemps pour faire quoi ?
S : Ça va on y va. »

En voiture je réfléchissait. Comment j'avais fait pour rien voir ? Moi la coeur de pierre ? J'me sentais un peu honteuse et conne. J'me suis pris une belle douille quand même. On était arrivé, j'étais sûre de moi, comme d'habitude. On descend, je sors mes clés et on entre. Tout le monde me regarde un peu surpris mais fixe surtout Sofiane. Je laisse sortir en petit rire en regardant Smaël. Je le montre du doigt en fronçant les sourcils.

« Mettez moi ce gignol à la cave et j'vous raconte tout. »

Samir s'empressa de lui décoller un poing dans le ventre, ce qui lui coupa le souffle, le temps que Lyes l'aide à le descendre à la cave.

Il avait brisé la carapace que je m'étais construite. J'étais au sol, il m'avait mise k-o avec un seul coup, et j'pense sincèrement qu'il me restera toujours des traces de tout ça. Le pire, c'est qu'il le sait, il me connaît comme sa poche, mes défauts mes faiblesses il les sait sur le bout de ses doigts. Il sait tout de moi, tout.

Et il s'en ai servi.

Qui aurait pu penser qu'il mentait ? On ne fais confiance qu'à ceux qui nous disent de ne faire confiance à personne, c'est con, mais c'est vrai. J'ai aimé, j'ai été douillé, j'suis blessée. C'est un peu mon "veni, vidi, vici" à moi. J'leur ai raconté et ensuite j'ai pris mes clés et j'suis sortie, ce soir j'voulais dormir dans l'ancien appartement pour faire le vide dans ma tête, pour m'ressourcer genre.

Bizarrement j'étais bien dans mon ancien chez moi, sans mentir je me sentais en paix, dans un endroit sur, serein, sans complications, sans artifices. Tout le contraire de ce que je ressentais quand j'suis partie d'ici. C'est vrai qu'on est bien que chez soi, j'le valide moi ce proverbe.

Mais bon quand l'argent me téléphone j'peux que répondre à l'appel.

J'aime l'argent. Mais est ce que l'argent m'aime ?

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant