Chapitre trente

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"Dans la colère, rien ne convient mieux que le silence."

-       Sappho

Par la fenêtre, Henry Aubert sourit en apercevant la voiture de sa fille se garer dans l'allée. Coup de chance pour elle, sa mère n'est pas là, comme tous les dimanches, elle est sortie avec une amie. L'homme s'empresse d'ouvrir la porte pour aller à la rencontre de son aînée, il ne l'a pas vu en chair et en os depuis plus d'un an.

-          Bonjour, Papa, sourit Alexis en l'apercevant à son tour.

-          Tu es encore plus belle qu'avant, ma grande.

La boxeuse acquiesce timidement avant de se tourner vers la voiture. Calypso a ouvert sa portière et attend dans le plus grand des calmes qu'Alexis récupère les béquilles à l'arrière.

-          Tu as besoin d'aide pour décharger la voiture ? se propose Henry.

-          Plus tard, ça ne presse pas.

Elle ouvre la portière arrière et se penche pour en sortir les béquilles. Devant Calypso, elle sourit et les lui tend en se penchant pour l'embrasser furtivement.

-          Alexy s'est endormi comme une masse après nous avoir embêté tout le trajet, j'y crois pas, grogne la brune en se redressant.

-          J'ai bien vu. Je vais m'en occuper, attend une seconde.

Alexis récupère le petit garçon, calant sa tête sur son épaule et s'avance vers son père, sa compagne à ses côtés. Les iris grisées d'Henry brillent d'émotions, depuis qu'il a compris que sa fille allait vraiment mal après des années à ne rien voir, il a rêvé de la voir heureuse et comblée.

-          Papa, je te présente Calypso, ma compagne, et Alexy, son filleul, sourit-elle.

-          Vous pouvez m'appeler Henry, je suis ravi de pouvoir mettre un nom et un visage sur celle qui partage la vie de ma grande fille.

-          Je suis très heureuse de pouvoir vous rencontrer, également.

-          Pas de vouvoiement, nous sommes en famille.

Calypso opine doucement et se rapproche d'Alexis, glissant l'une de ses béquilles contre elle pour tendre sa main au père de sa petite-amie. L'homme lui rend joyeusement sa poignée et les invite à entrer.

-          J'ai toujours ma chambre ? demande curieusement Alexis.

-          Bien sûr, vous pouvez vous y installer. Je n'avais pas prévu qu'il y aurait ce bonhomme avec vous mais on pourra lui gonfler un matelas, il y a la place.

-          Oui, merci. Je monte le coucher et j'arrive. Je peux te laisser seule, murmure-t-elle à Calypso.

-          Ne t'en fais pas.

La jeune coach monte les escaliers en direction de sa chambre et, le cœur battant à tout rompre, actionne la poignée, dévoilant la pièce où elle a passé toute son enfance. Elle dépose délicatement Alexy sur le lit, rabattant le draps sur lui afin qu'il n'ait pas froid et redescend rapidement, pas d'humeur à passer plus de temps qu'il n'en faudrait dans cette pièce gorgée de souvenirs. Arrivée en bas, elle surprend une conversation entre son père et sa compagne :

-          La mère d'Alexis n'est pas là ? l'interroge Calypso.

-          Jamais le dimanche après-midi, elle le consacre à l'une de ses proches amies.

Sans Elle - T.1 : AlexisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant