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Il se retourne et en m’apercevant, je vis son visage s’illuminer, mon cœur se mit à battre de plus en plus vite, mon souffle était pratiquement coupé, ma respiration si lente que je me demandais comment je tenais encore debout.

- Ava Rose, me salua-t-il.

- Eh. Hm. Salut ; eh, j’espère que ça ne fait pas trop longtemps que tu m’attends.

- Puisque tu poses la question, une éternité en fait. Ou cinq minutes à tout casser. Sympa les fleurs.

Je ris, il sourit, puis m’ouvrit la porte du coffee shop et me fit signe de passer. J’entre dans la boutique en me retournant, comme si je le cherchais alors que je pouvais sentir sa présence –et son parfum- derrière moi.

- Alors, qu’est-ce que tu veux ? me demanda-t-il l’air sérieux. Je crois faire une folie et en prendre un chocolat avec des morceaux de cookies. Ah j’hésite je dois t’avouer que c’est une décision très dure à prendre.

Il me fit un clin d’œil, et reprit son air sérieux aussi sec, ce garçon venait décidément d’une autre planète, mais c’est ce qui me fascinait.  

- Vu que tu m’as parlé de morceaux de cookies dans du chocolat je dois avouer que je suis totalement séduite par l’idée.

Il prit commande et après avoir récupéré nos boissons on se dirigea vers la sortie, où  un homme, plutôt baraqué, dévisageait Nolan, mais il n’y prêta pas attention.

- Alors, lui dis-je d’une voix faible, dis-moi en plus sur toi.

- Il n’y a pas grand-chose à dire.

Son ton était froid, glacial, ferme. Il s’était renfermé d’un coup comme une huître pour protéger sa perle. Il s’éloigna de moi et se mit à regarder le sol. Il releva les yeux vers moi.

- Je dois y aller.

Il s’en alla sans même se retourner, sans aucune explication, sans même s’excuser. Je me retrouvais seule au milieu de toute cette foule. Ma poitrine était serrée, mon cœur me faisait mal, ma respiration était rapide, trop rapide. Encore une. Je rejoins les grands escaliers et m’assoit pendant quelques minutes, mais impossible de reprendre une respiration normale. Prise de panique mes yeux se mirent à pleurer sans que je puisse les en empêcher, j’avais l’impression que j’allais mourir. Littéralement. Une vieille dame s’approcha de moi, perplexe, et ne sachant quoi faire, elle appela le 911, bien que j’essayais de l’en dissuader. 

Les urgences arrivèrent quelques minutes plus tard et contactèrent mes parents dans la foulée. J’avais honte, si honte. Un urgentiste me prit dans ses bras pour me déposer sur le brancard un peu plus loin et me mettre un masque à oxygène sur le visage. Je n’en avais pas besoin, j’allais bien, c’était encore une de ses foutues crises d’angoisse.

- Ce genre de crise vous arrive souvent Mademoiselle ?

- Assez oui.

- Vous voulez en parler ?

- Non. Non merci.

Mes parents m’attendaient déjà au niveau des urgences de l’hôpital. Le médecin décida de m’examiner rapidement pour s’assurer que tout allait bien, puis il demanda à parler à mes parents… sans moi. Impossible de savoir ce qui s’est dit dans ce cabinet, pourtant je mourrai d’envie de le savoir.

- Qu’est ce qui s’est passé Av ? demanda mon père en passant un bras autour de mes épaules. Pourquoi tu étais seule, on croyait que tu devais rejoindre quelqu’un.

- Oui, oui c’est le cas, on venait de se dire au revoir et… Je sais pas. En voyant toute cette foule je me suis sentie mal, j’ai eu le tournis. Rien de grave, promis ; ça arrive.

- Chérie, tout va bien en ce moment. Enfin, on veut dire, ça va mieux ?

- Oui, ça va.

Elle se remit à parler mais je n’écoutais pas. Je regardais mon téléphone… Aucun message. Aucune nouvelle autrement dit. Je ne pouvais m’empêcher de me repasser la scène en boucle dans ma tête mais je n’arrivais pas à trouver une explication plausible à ce qui c’était passé. Je me glissa dans mon lit, un livre à la main, la nuit commençait à tomber, la lumière du coucher de soleil qui inondait ma chambre était splendide, oscillant entre le rose et l’orange. Un dernier regard sur l’écran de mon téléphone, toujours vide, un petit regard à la photo de Dan que je gardais comme marque page et murmura « toi, tu ne m’aurais jamais fait ça », puis j’ai attrapé ma peluche favorite, m’enfonça dans mes draps et m’endormis en moins de seconde qu’il n’en faut pour le dire.  

L'AprèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant