09 | Dis au lieu de te moquer, tu ne voudrais pas m'embrasser ?

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Les acclamations des spectateurs retentirent dans le gymnase, rompant le silence attentif qui s'était instauré depuis que le sportif avait envoyé son service.

Bientôt l'expression concentrée qui étirait le visage des joueurs de volley se métamorphosa. Un grand sourire heureux et victorieux décorait les lippes des gagnants tandis que le faciès des sportifs qui avaient perdu se peignait d'une expression attristée.

Le regard outremer d'Hanaé se posa d'abord sur ses deux meilleurs amis. Atsumu, bien moins calme que son jumeau, sautait littéralement de joie dans tous les sens tandis qu'Osamu savourait un onigiri, aux anges. Non loin d'eux, Tetsurou se tenait droit, immobile. Cette absence de réaction inquiéta quelque peu la châtain.

Pourtant, quand les iris d'ocres du garçon rencontrèrent les siens, la lycéenne y déchiffra diverses émotions. La joie d'avoir gagné. La déception d'avoir vu son niveau régresser. L'irritation de constater que ses entraînements intensifs n'avaient pas suffi à retrouver ses capacités d'antant.

Mais l'Ishikawa ne retint que la lueur reconnaissante qui brillait dans son regard. Une gratitude infinie qui illuminait ses pupilles dorées comme si le lycéen la remerciait de s'être montré si présente en insistant tant pour qu'il reprenne ce sport qui le passionnait.

Hanaé ne sut dire combien de temps ils restèrent ainsi, dans un échange intense mais pourtant silencieux, Kuroo encore sur le terrain en contrebas tandis qu'elle le dominait de quelques mètres grâce à l'estrade dont était pourvu le gymnase. Les secondes auraient pu durer des heures ou tout aussi bien être des minutes. La châtain n'en savait rien.

Elle se contenta ensuite de lui offrir son plus beau sourire, sincèrement heureux et évidemment chaleureux sans qu'une seule once d'ironie ne décore ses pommettes rosies.

Le retour à la réalité, pourtant doux, fut brutal. Le son des claquements de mains des spectateurs revenant aux oreilles de l'adolescente, l'agressant doucement. Les échos de la voix d'Atsumu lui parvinrent eux-aussi.

Les joueurs sortirent ensuite du terrain et Hanaé quitta à son tour l'estrade, en compagnie de son frère cadet dont le grand sourire attendrirait n'importe qui. Elle acheta rapidement deux petits paquets de gâteaux au premier distributeur automatique qu'elle croisa avant d'en donner un à Hiro qui la gratifia d'une nouvelle risette, dévoilant ses petites dents.

« Cette bouille serait presque mignonne si je ne connaissais le caractère de cochon de ce sale gosse.
- C'est l'hôpital qui se fout de la charité là.
- Ta gueule 'Samu !! »

Le glouton Miya ne répliqua pas, observant avec envie le paquet de pocky que sa meilleure amie tenait entre ses mains.

« Rêve pas, je les ai acheté pour moi. J'ai été invité à déjeuner chez les Kuroo ».

Elle ne releva pas la moue moqueuse qu'afficha le plus insupportable des jumeaux Miya.

« Et l'autre imbécile ne plaisantait même pas quand il disait que sa mère ne savait pas cuisiner. Je n'ai quasiment rien mangé se lamenta la châtain, ouvrant d'une main distraite le sachet qui emballait les friandises ».

Elle n'obtint aucune réponse. Osamu avait filé s'acheter un petit quelque chose à grignoter quand il avait vu le distributeur automatique non loin de la jeune fille. Atsumu écoutait Hiro lui parler du match, amusé par sa version enfantine – mais pas moins passionnée – des faits. De temps à autre un quelconque éloge sortait de la bouche du plus jeune arrachant un rictus flatté au capitaine de l'équipe.

« C'est moi qui vous attendez ? »

Hanaé sursauta tandis que la main de Tetsurou plongeait déjà dans le paquet de gâteaux.

Trop plein d'élan | 𝐡𝐪 𝐀𝐔 |Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu