CHAPITRE XIII

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Les jours passaient, Adèle n'avait plus le goût de vivre. Une semaine après avoir annoncé cela à Sirius, c'était la rentrée. Severus avait été mis au courant aussi, même s'il n'était plus à Poudlard, ainsi que toute l'école. Seuls quelques proches et Dumbledore étaient au courant de ce qui était précisément arrivé à Regulus. Adèle était désormais seule, dans son dortoir, accompagnée de sa dernière amie Phœbe. Le soir de la rentrée, l'amie d'Adèle la regardait, seule, assise vers la fenêtre qui donnait sur le fond du lac noir. Cette vision de son bien-aimé qui se faisait emmener dans les profondeurs la hantait et elle avait l'impression que son corps pouvait apparaître à tout moment sous la fenêtre, qu'elle ne lâchait pas des yeux avec ce triste et malsain espoir. Elle voulait le voir, mais en même temps elle n'aurait pas supporté la douleur de voir celui qu'elle aimait plus que tout dans un état cadavérique et probablement dépecé et à cette heure.

— Addy...? Il est tard, il faut dormir maintenant... Arrête de regarder les profondeurs comme s'il allait revenir... lança Phœbe.

Adèle se tut et ne lâchait pas la fenêtre de vue. À l'entente de ces derniers mots, les larmes coulèrent seules sur les joues pâles de la jeune sorcière. Phœbe s'avança et s'assit à côté de son amie, posant sa tête sur son épaule.

— Cela va te passer, Adèle... La douleur n'est que temporaire, même si le manque sera toujours permanent... Et tu trouveras un autre à aimer si ça te manque tant...

— Je ne veux pas d'un autre, c'est lui que je veux, tu ne comprends rien? s'énerva Adèle.

—... Désolée, je ne voulais pas t'offenser... Bonne nuit Adèle, à demain.

— Phœbe je suis désolée, je suis à fleur de peau depuis une semaine, je vais craquer...

— Je comprends ta douleur, sache le, dit Phœbe en allant s'installer dans son lit.

Les deux amies se regardèrent jusqu'à ce qu'Adèle prit la parole.

— Je vais faire un tour, j'ai besoin d'aérer un peu ma tête, de prendre l'air.

— Je comprends, à demain Addy.

— Oui... À demain, répondit Adèle d'un air mélancolique.

Alors que Phœbe s'endormît, Adèle se leva discrètement et s'échappa du dortoir Serpentard puis monta dans Poudlard en haut de la tour d'astronomie, regarder les étoiles. Après avoir traversé les multiples couloirs et monté les innombrables escaliers de l'école, Adèle arriva enfin en haut de cette tour. Elle s'assit, les pieds dans le vide au bord des limites du sol de la tour. Elle s'allongea sur le dos, fixant les étoiles et se remémorant qu'elle avait cette habitude cocasse avec Regulus.

Après plusieurs minutes de réflexion intense à regarder les constellations, la jeune sorcière se leva, puis décida de mettre ses petits pieds sur la première barre de la barrière qui protégeait les gens de tomber de haut, passant de l'autre côté, puis elle ferma les yeux et écarta ses bras en prenant une longue respiration. Le vent soufflait dans ses cheveux qui les faisait voler, puis, dans un élan de désespoir, décida de sauter. Elle se laissa tomber du haut de la tour d'astronomie de l'école, endroit où elle avait passé tant de temps avec le garçon qu'elle aimait. Elle se disait que c'était l'endroit idéal pour finir ses jours, c'était symbolique pour elle. Les derniers instants qu'elle aura vécu auront été de penser à ces merveilleux souvenirs qui ont bercé sa scolarité. La chute était longue, mais elle n'avait pas peur. Elle relativisait tout en tombant: elle ne souffrirait plus de ce manque qui resterait à jamais dans son âme. Elle avait toujours les yeux fermés, un léger sourire au coin des lèvres, sourire qui signifiait qu'elle se dirigeait vers la paix.

— Je t'aime, mon petit roi... dit-elle paisiblement pendant que son corps au vent approchait le gravier.

Ses cheveux volaient tandis que son corps se laissait porter par le vide. Le sol se rapprochait, de plus en plus, mais elle ne le voyait pas. Après tout, elle n'attendait que de le heurter. Après ces quelques secondes passées à tomber dans le vide, un bruit de craquement retentit dans la cour. Son crâne était brisé, ainsi que les os de son corps fracturés à cause du choc. Le sang coulait à flot sous son visage d'ange et son léger sourire était toujours présent malgré que la vie et le souffle lui étaient absents. Elle avait trouvé la paix, le repos. Elle avait rejoint son bien-aimé et passerait l'éternité avec lui dorénavant, son corps inerte gisait à présent sur le sol de pierre de la cour de l'école, que personne n'avait encore vu étant donné l'heure. Ce n'est que le lendemain que Rusard, le tout jeune concierge de l'école, découvrit sa dépouille. Il alerta immédiatement Dumbledore qui appela le plus rapidement possible la famille d'Adèle, qui fut dévastée. Le lendemain, les parents étaient déjà arrivés pour voir leur fille. Elle était cachée par un rideau au fond de l'infirmerie.

— Je préfère vous prévenir, Monsieur et Madame Navart... Vous risquez d'avoir un choc... prévint l'infirmière en avançant au bout de la pièce.

Lorsqu'elle poussa le rideau, les parents d'Adèle la virent dans un état qu'ils n'auraient jamais imaginé. Son crâne était bandé pour ne pas les choquer davantage, que déjà voir leur petite fille morte, qu'ils n'avaient pas vue depuis des lustres.

— Par Merlin... s'effondra la mère de la victime en se réfugiant dans les bras de son époux. Les deux tinrent la main de leur fille et l'embrassèrent une dernière fois, avant qu'elle ne soit emmenée. Lorsqu'ils partirent, en fin de journée, Dumbledore les croisa.

— Bonjour Monsieur et Madame Navart, je vous présente toutes mes condoléances. Adèle était une très grande sorcière, pour son jeune âge. Elle a accompli des miracles et avaient sûrement plus sa place à Gryffondor qu'à Serpentard, vu ses actes récents.

— Ces actes récents...? demanda Madame Navart.

— Suivez-moi.

Les deux suivirent Dumbledore dans son bureau. Une fois tous assis, au milieu de l'immense pièce arrondie, le vieux mage prit la parole.

— Sachez que votre fille a voulu, avec son ami, sauver le monde des sorciers en perçant le secret de Voldemort. Elle s'est rendue là où elle et le jeune Regulus Black devaient aller pour commencer leur quête mais malheureusement, son ami y est resté. Elle voulait le sauver, elle a tout fait pour, mais a échoué. Une semaine après les événements, elle a décidé de mettre fin à ses jours par amour pour ce jeune sorcier, expliqua Dumbledore.

Bien que bouleversés, les parents de la jeune sorcière devinrent immédiatement plus fiers que jamais de leur fille qui fut tragiquement devenue, avec son ami, une martyr du monde des sorciers.

Adèle fut enterrée au cimetière de Godric's Hollow, sous une tombe sur laquelle il y avait gravé « Que notre fille, martyr et amoureuse, ainsi qu'aimée de tous, trouve la paix dans cet autre monde. »

Fin.

Petit roi : Un destin injuste. On viuen les histories. Descobreix ara