Il coule, il coule, il dégouline,
Frais, vermoulu ou sous patine.
Il coule, il coule, il dégouline,
À tous les âges de la vie.Sous perf, ma cocaïne, mon héroïne,
Mes veines en sont bleuies.
Un jour, là, le lendemain ici
En anesthésie ou en morphine.Il coule, il coule, il dégouline,
Frais, vermoulu ou sous patine.
Il coule, il coule, il dégouline,
Sans exception à l’infini.Hypocrite apocryphe, sévère,
Il décapite ma tête légère de Vénus
Pour un Apollon de Belvédère
À l'heure éphémère de l'angélus.Il coule, il coule, il dégouline,
Frais, vermoulu ou sous patine.
Il coule, il coule, il dégouline,
Sans jamais d’accalmie.Rien ne l’arrête, de petite rivière
Il devient pressant torrent, Tsunami
Alors l’alchimie s’arrête, se ternie
En Éphémère philosophale pierre.Il coule, il coule, il dégouline,
Frais, vermoulu ou sous patine.
Il coule, il coule, il dégouline,
Divine et amère ambroisie.Il mène une danse frénétique,
Transporte l’humaine raison
Dans des délires erotico-hérétiques
Pour s’accoupler à l’abandon.Il coule encore, il dégouline aussi,
Un peu ébréché, un peu à rebours
Mais s’amoindrit de jour en jour
Pour enfin sombrer dans l’oubliAllégorie, Allégorie, qui je suis ?
Une pensée, fruit de l’esprit
Enfantée par là et morte par ici.
Je suis prétexte et alibi
Arrivant à point nommé :
Me matérialisant enfin
Joli désir incarné
J’aime à jouer sans fin.
YOU ARE READING
Mélange des genres
PoetryEssai, prose sur des sujets variés : des villes, la danse, la bière, les fenêtres, le désir...