𝚄𝚗

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Bonne lecture !

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Parfois, Peter aime bien monter sur le plus haut immeuble du coin et simplement attendre.

Il se perche sur un balcon, une petite tour, ou quoi que ce soit d'autre (bon, il a appris à éviter les paraboles pour la TV et les câbles de la Wi-Fi car ça, étrangement, ça fait monter les habitants dans la minute et la dernière fois il a dû s'excuser pendant dix longues minutes face à un vieux monsieur sourd comme un pot qui l'a pris pour un caïd, selon ses dires). Peter attend là, accroupi ou penché vers le vide, et écoute très attentivement.

Il a fini par apprendre à se contrôler, à réguler : c'est plus simple de rester calme quand on sait qu'une fois la nuit tombée, on pourra passer des heures à se défouler. Rester sur ses gardes au lycée, ça lui fait presque mal. Sa peau est plus sensible, tout comme son ouïe ou sa vision et le moindre cri surprise menace de le faire sauter au plafond. Ainsi, s'il baisse le volume pour quelques heures (et même s'il n'a jamais été du genre calme et tranquille, à présent rester assis sur une chaise sans savoir quoi faire pour s'occuper manque de le rendre dingue) alors ça lui permet de tout lâcher une fois le costume enfilé.

Et le costume qu'il porte est définitivement mieux que son ensemble de jogging taché. Il n'est pas ingrat : ces vieux vêtements lui ont bien servi pendant un temps et s'il a pu concevoir de plus en plus de gadgets utiles pour aller avec c'est bien grâce à lui, mais étrangement les méchants le prennent un petit peu plus au sérieux quand il ne se pointe pas avec une dégaine qui donne l'impression qu'il est tombé la tête la première dans le panier de linge sale.

Enfin, le prendre au sérieux est un bien grand mot : personne ne tremble encore sur son passage, il ne faut pas se leurrer.

Peter soupire et se penche un peu plus vers le vide.

Il aime bien ces soirées calmes. Parfois, il peut même décider de rentrer un peu plus tôt afin de se tortiller par sa fenêtre et ne pas risquer de réveiller tante May. Il se déshabille, se passe un coup de gant humide et chaud s'il a un peu transpiré, et profite de quelques heures bien au chaud dans son lit avant de se lever pour les cours.

Ça marche plutôt bien. Oui, ça fonctionne même très bien. Il dort peut-être un peu trop en cours (comme en histoire ou en littérature) mais ses notes sont quand même largement au-dessus de la moyenne alors personne ne dit trop rien.

— Bon, et bien....

C'est au moment où Peter se dit que c'est peut-être le moment de rentrer, étant donné que le quartier semble avoir décidé que cette soirée devait être calme, que les poils de sa nuque se dressent. En général, ça alerte ses autres sens et il prend une ou deux demi-secondes afin d'analyser son environnement : son cerveau s'emballe, ses instincts se défoulent, et il finit presque toujours pour poser son regard sur la raison de son sentiment.

Si c'est loin, alors il s'élance du haut de l'immeuble et s'envole dans les airs.

Mais cette fois, Peter n'a même pas besoin de chercher : la ruelle tout en bas de trouve à trois rues de chez lui. Il baisse le regard, plisse les yeux sous son masque, et entend très distinctement sept voix. Odeur de sueur et de sang, battements de cœur affolés, odeur nauséabonde (ça, c'est sûrement la rue en elle-même : en général il évite de respirer trop fort car il faut dire que New York tout entière pue).

Peter se laisse tout simplement tomber dans le vide. La combinaison de M. Stark laisse passer l'air, assez pour que sa peau respire et ressente absolument tout ce qu'il doit ressentir : il a fait les dernières modifications lui-même, et s'amuse régulièrement à rajouter ou à enlever des choses afin qu'elle soit la plus parfaite pour lui possible. L'un des tiroirs de son bureau est rempli de notes illisibles pour n'importe qui d'autre, et il n'a de cesse d'en rajouter encore et encore chaque fois que son cerveau s'affole un peu trop et qu'il ne peut plus s'arrêter.

Un ciel de béton || Spider-manUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum