Chapitre 20

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Précedemment, point de vue de Kamil

Mon coeur s'embrase d'une haine infinie. Mais je me calme toute seule, je souris une dernière fois et ferme les yeux.

"J'arrive Théo, attends-moi"

- Point de vue de Kamil -

Je flotte, libérée de tout ce qui peu entraver cette même libertée. Le ciel, bleu nuit et parsemé d'étoiles, est magnifique. Je suis une étoile parmis tant d'autre. Plus rien ne pourra jamais me rendre triste, faible ou en colère. A des kilomètres de moi tout comme à quelques mètres, les étoiles brillent. Je baisse le regard sur mon corps. Etoile parmis les étoiles. Je suis bien, comme si une plénitude sans limite s'était emparée de moi. Plus rien ne me fais souffrir, je suis libre. Et puis brutalement, je me souviens. Théo ! Autour de moi, un écho sournois reprend mon cri.

- Théo...héo...éo...o...o...

La douleur revient, implaquable, elle me tord les entrailles, me serre la tête, me broie le coeur. Au loin des voix bien connues m'appellent mais je n'arrive pas à comprendre ce qu'elles veulent, la douleur, trop forte pour moi tente de m'achever. Et puis une voix grave, chaleureuse, s'élève plus distinctement que jamais.

- Kamil, te souviens-tu de ta promesse ? Ton peuple compte sur toi. Résiste.

Puis, comme dans un rêve, la voix s'éloigne puis s'éteind seul un mot arrive à se frayer un chemin vers mon cerveau embrumé. Résiste. Les voix deviennent de plus en plus claires, je me souviens. Maya, Diane, Edwin...Je me concentre et puis d'un coup, les étoiles commencent à pâlir puis à disparaitre, les unes après les autres. Une lumière plus lumineuse, plus belle est apparue, mon lotus. Je continue à me concentrer, jetant dans la bataille toute mon énergie. Le lotus s'éclaire de plus en plus, éclipsant les lumières des étoiles. Puis la mort renonce, mon lotus s'éteind petit à petit. Désormais je vois, à travers mes paupières closes, la lumière des néons du couloir de l'hôpital. Je soupire, j'ai réussi. J'ouvre les yeux. Ma mère, mes amis soupirent de soulagement.

Moi -....Ad...ri...han....

Diane - On sait, c'est lui qui a débranché Théo.

Moi -...Mo...mo...rt ?...

Elles baissent toutes les trois les yeux tandis qu'Edwin commence à pleurer. Moon coeur se serre.

Maya - Presque

Moi -...Où...oùh...il...est...

Maman - Non, Kamil, je ne veux pas que tu le voies.

Alors, sans que je ne puisse rien contrôler, ma colère monte brutalement, un vent digne de fin du monde s'engouffre dans le couloir et jette tout le monde au sol. Une voix gutturale s'élève.

- Chambre 23.

Sans attendre, je cours vers cette chambre. Le vent se calme, mais personne ne se relève. Une infirmière tente de me barrer le passage mais je la prends par les épaules et avec une force que je ne connaissait pas, je la soulève et la pose derrière moi. Je continue de courir mais arrivée à la chambre 23, je m'arrête brutalement, reprends mon souffle et entre. La vue de Théo faillit me faire défaillir mais je ferme les yeux et me concentre sur les ordres de Leodagañ

"poussière...épaules...comprimé...avaler..."

Je me penche sur Théo, les yeux toujours fermés mais les ouvre, pour ne pas gaspiller un temps trop précieux. Immédiatement, quand mon regard se pose sur lui, torse nu dans ce lit, des larmes se mettent à me brouiller la vue. Je tente vainement de me reconcentrer. Heureursement quelqu'un ouvre la porte.  Je me jette sur la personne sans regarder qui c'est, lui ferme la porte au nez, à clefs. Je ferme tout ce qui pourrai me déconcentrer. Puis je reviens vers Théo, j'essuie mes joues du revers de ma manche et comence à enlever les éléctrodes qui sont collées sur ses épaules. Puis je sors la bourse de ma poche. Je commence à répandre la poussière légèrement bleuté sur ses épaules, puis je lui fait avaler le comprimé. Je m'assieds sur le fauteuil qui est à côté de lui. Il commence à briller et devenir bleu. Tout le matériel médical qui est branché à lui se détache et tombe. Il commence à s'élever.  Désormais, je suis debout, sa main dans la mienne. La lumière devient d'un blanc éblouissant, mais je ne ferme pas les yeux. Le spectacle est trop incroyable pour que je puisse le gâcher. Le temps à perdu son contrôle sur nous. Une légère brise fait voleter le drap, qui recouvre le bas de son corps, et mes cheveux. Autour de nous, le décor change mais je n'y prête pas attention. D'un coup, la main que je tiens dans mes mains se serre. Mais redevient quasiment immédiatement inerte. Comme si ce petit geste avait fait basculer les soins, le halo de lumière autour de Théo devient moins éblouissante, moins blanche, il commence à descendre. Je peux me rassoir, Théo continue de descendre. Il touche le lit. Il reprend sa position intiale, la lumière s'éteind. La seule chose qui prouve que je n'ai pas rêvé est le matériel, débranché gisant toujours à terre. Ça n'a pas marché...

Je m'effondre, ça n'a pas marché, je suis arrivée trop tard. En larmes je me laisse tomber sur Théo.

- Kamil, parle-lui.

Pourquoi lui parler, s'il est mort, et puis qui c'est qui me donne des conseils débiles ? Plus rien ne compte pour moi, Théo est mort par ma faute, parce que je n'ai pas réussi à le protéger d'Adrian, parce que je n'ai pas su lutter contre la mort assez rapidement, parce que je n'ai pas courru assez vite, parce que j'ai fais des crises débiles, parce que j'ai suivi les filles dans leur relooking, parce que j'ai survécu à mes blessures, la première fois que l'on s'est fait attaquer, parce que j'ai été adoptée par mes parents humains, parce que je suis née.

- Arrête de dire n'importe quoi. Je vais te faire un sort qui va te rendre la voix pendant dix mniutes. Je compte sur toi pour l'aider. Reprend la voix qui me guide depuis le début, je ne sais même pas pourquoi je continue à suivre ses conseils alors que je n'ai plus rien à faire sinon disparaître. Une douce chaleur entoure ma gorge de son écharpe invisible.

- Parle.

Alors j'obéis.

- Théo, je veux que tu revienne avec nous, avec moi, même si c'est de ma faute, de ma faute que tu es là, en train de mourir parce que je n'ai pas su te protéger. Mais il ne faut pas que tu partes, tu ne peux pas partir sans moi.

Je vais chercher tout au fond de moi, ce sentiment que je n'ai jamais voulu laisser sortir, de peur qu'il me détruise.

- Il faut que tu revienne parce que sans toi, la vie n'a plus de couleur, parce que sans toi, je ne suis qu'une enveloppe vide qui tente de vivre alors que son coeur a disparu, qui tente de résister au vent de tristesse qui menace de la faire tomber. Parce que sans toi je suis comme la Terre sans le soleil. Tu es ma lumière, ma vie, mon coeur. Tu es tout pour moi. Sans tes yeux, je ne vois rien,

Je reprends diffilement ma respiration, saccadée à cause des larmes qui coulent sans pouvoir s'arrêter.

- Je suis l'humain, tu es son coeur, je suis une planète tu es son centre, je suis un arbre, tu es la sève. Sans toi, je ne peux pas vivre, sans toi je ne suis rien.

Dix minutes semblent s'être écoulées, la chaleur qui entourait mon cou et me rendait la voix s'envole. Je dis ces trois mots que tout le monde rêve d'entendre, ces trois mots qui peuvent stopper une guerre, ou changer le cours d'une vie, ces trois mots sur qui personne ne peut mentir.

- Je t'aime.

Le diamant des élémentsWhere stories live. Discover now