1. Caféine et autres besoins fondamentaux

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Je voulais conclure D'arbres en arbres avec LAMP/CALM, mais je trouvais qu'avec tout l'abus que Virgil a subi chez lui, les faire sortir ensemble à la fin de d'arbre en arbre, c'était trop rapide. Le sujet de l'histoire était le mariage de Virgil, et il avait encore besoin de trop de thérapie pour une relation amoureuse saine. Donc voilà : un an plus tard.


Logan avait grand besoin d'un café.

Il remontait les couloirs du centre, d'un pas tranquille mais efficace – la vitesse de marche optimale, et quiconque dirait autrement se trompe. Il était tôt, les premières lueurs du matin filtrant à travers les tentures qui flanquent le couloir sinueux qu'il empruntait. L'air est immobile et silencieux, bruissant sous les rêves des nombreux habitants de l'aile sud que le sommeil n'avait pas encore relâchés.

L'endroit où il se dirigeait, par contre, fourmillait déjà d'activité. Il longea les longues tables de la salle à manger, contourna les plantes en pot et entra dans la cuisine.

- Logan !

Il était presque une heure trop tôt pour déjeuner, et le jeune homme savait qu'il n'était pas techniquement censé se trouver là, mais voilà. Il avait vraiment besoin de ce café.

- Je sais, s'empressa-t-il de dire, lançant à Léonie (cuisinière en cheffe et la mère de Patton et de Janus) son regard le plus contrit. Je ne dérangerai pas, c'est promis.

Il ne comprendrait jamais sa façon de passer aussi aisément d'un regard de foudre à un gentil sourire. Il devrait, pauvre mortel, se contenter d'admirer cette capacité.

- Allez, va, dit-elle. Mais si je te prends à déranger, tu pourras aller attendre dans la salle à manger, comme tout le monde.

- Je veux juste un café, l'assura-t-il.

Sourire en coin et main enfarinée tapotant sa joue.

- Bien sûr, bien sûr.

- Bien dit, le jeune ! cria Remy depuis quelque part au fond de la salle.

Logan s'interdit de sourire, contourna la cheffe et son regard entendu et s'enfonça plus profondément entre les hauts comptoirs de bois sombre et les fours à l'odeur de pain, se glissant aisément entre les cuisiniers, et enfin...

- Eh voilà !

Logan sourit devant son objectif. Il tendit la main pour prendre la tasse fumante en céramique orange, mais son regard était fixé un peu plus haut.

- Comme tu l'aimes ! promit joyeusement Virgil.

- Merci, très cher, répondit Logan avec un sourire attendri.

Virgil avait changé à bien des égards durant l'année qu'il avait passé en Sylve-Terre avec eux. Il était arrivé anxieux et docile, surveillant constamment ses mots et l'expression de son visage, et Logan ne se lasserait jamais, jamais de le voir sourire comme ça, libre et (presque) insouciant.

Il s'installa au centre de la pièce, sur un des tabourets qui entouraient l'îlot, et sirota son café d'une main en feuilletant de l'autre les notes de son cours d'astronomie. D'ici quelques jours, toute sa classe irait en sortie à l'observatoire le plus proche, situé à flanc de volcan. Logan sortit son agenda d'une poche et y note « demander à Patton d'accompagner Virgil à ses cours » sous la mention « sortie observatoire, » qui était entourée de plusieurs dessins d'étoiles et de planètes (qu'il nierait avoir dessiné lui-même si quiconque les voyait) et la constellation du trèfle (objectivement la constellation inférieure, Logan ne faisait que citer les faits) barrée.

Constellation (suite de d'arbre en arbres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant