L'un après l'autre, ils vont s'asseoir sur une chaise à côté du lit, généralement, ils lui tienne une main et lui parle de choses et d'autres. Puis ils s'en vont dans le couloir, attendre que les autres aient fini. Donc, étant la dernière, je vais me retrouver seule avec lui. Tant mieux, je n'aurai pas être à l'aise si les autres avaient été là. Pas que j'ai des choses à leur cacher mais dans ces moments là je préfère être seule. Une vingtaine de minutes se sont écoulées, vient mon tour. Un silence pesant règne dans la pièce. Seule la mesure des battements du coeur de Théo le troublent. Je me lève et vais m'assoir près de lui. Je lui prends la main. Elle est tiède. Tiède mais inerte. De l'autre main je dessine ma formule et commence à lui parler, la poussière de mes mots tombant sur son torse.

Moi "- Théo, reviens avec moi s'il-te-plait. En fait non, revient, tu n'as pas le choix, tu me manque tellement, tes gestes, ta voix, tes sourires."

A ce moment je fonds en larmes, les sanglots secouent mes épaules. Mais je ferme les yeux, pose la tête et mon bras blessé à côté de lui et continue.

"- Tu ne peux pas me laisser dans ce monde si tu pars dans un autre ! Je ne pourrai pas survivre ! Je ne veux pas te perdre ! Reviens, il nous reste tellement de choses à faire ! Je t'en supplie !"

Mes larmes mouillent ses draps, je n'arrive plus à m'arrêter. Je suis déséspérée, il n'y il a rien à faire, il ne reviendra jamais. J'ai l'impression que la Terre vient de s'arrêter de tourner, que le soleil s'est éteind, que le ciel sera gris pour toujours. Je sens des bras me tirer vers la sortie, des voix essayer de me réconforter mais rien à faire, devant mes yeux, une voile noir recouvre toutes les sources de bonheur. Seule la tristesse, le mal-être et le déséspoir persistent. Je sens une voiture m'emener mais mon âme est restée au chevet de Théo. Mon corps n'est qu'une enveloppe vide, qui privée de vie ne sert qu'à tromper la mort.

Ça fait des heures que je suis couchée sur le sol de ma chambre, en train d'observer le ciel gris à travers ma fenêtre. Tout à l'heure un psychologue est venu, il m'a demandé de lui expliquer ce que je ressentait, mais comment trouver les mots pour décrire que vous avez perdu, votre moitié, votre raison de vivre, berf la vie ? Alors il est resté à me regarder pendant 10 minutes avant de repartir et de dire à ma mère qu'il ne pouvait rien faire pour moi. La nuit passe sans qu'un seul de mes yeux ait réussi à se fermer. Je regarde, impassible le soleil se lever, puis se coucher. La lune se lever, se coucher et a nouveau le soleil se lever. Alors je me lève, fais trois pas jusqu'à la salle de bain, prend une douche, remet mon survêtement et mon T-shirt. Mais en remmettant mon pantalon, je sens quelque chose dans une de mes poches. Mes yeux, rouges et gonflés de larmes, à moitié fermés s'ouvrent en grand. La bourse de Leodagañ ! Mais biensûr ! Mais mon enthousiastme ne dure pas longtemps. Le sourire qui un instant avait remplacé mon visage impassible disparu. Je me recoucha au même endroit que tout à l'heure et fermais les yeux pour retenir les larmes qui menacaient de sortir. Ma mère entre dans ma chambre.

Maman - Tu viens, Maya et Diane sont en bas.

Je fais non de la tête, n'ayant toujours pas retrouvé ma voix mais surtout n'ayant pas envie de parler. D'autant plus que ma mère n'est pas au courant pour ma voix, elle pense juste que je suis enfermée dans mon mutisme à cause de Théo.

Maman - Mais, si, on va voir Théo...

Voici la seule phrase capable de me faire me lever en moins de deux secondes. Je saute sur mes pieds, attrape ma veste en cuir, celle que je prends quand je vais dehors, pour les loisirs, puis descends les escaliers à la vitesse de l'éclair. Je claque la bise aux filles et me mets littéralement à sauter sur place, en attendant que me mère se prépare. Ce qu'elle peut être longue c'est pas possible ! Je souffle assez fort pour que ma mère puisse entendre.

Maman- J'arrive chérie ! Ça fait plaisir de te voir comme ça, parce que je commençais vraiment à m'inquiéter sur ton intégritée mentale ! Rester couchée au même endroit sans manger, dormir, ni parler pendant un jour entier, c'est assez impressionnant !

Maya - Depuis avant hier 17 heures, tu n'as ni bougé, ni mangé ?!

Je fais non de la tête.

Diane - Et tu n'as pas faim ?

Non

Maya - Euh ouais mais et s'il ne se réveille que dans ch'ai-pas moi, 6 ans ?!

Diane - Pas de pensées négatives, merci, au revoir !

Maya - Comment est-ce que tu peux te montrer aussi positive ? Théo est dans le coma avec peu de chances de s'en sortir depuis à peu près deux semaines ?!

Diane hausse les épaules mais je sourie et sors la bourse de Dagañ que j'agite sous leur nez. J'ai à peine le temps de la remettre dans ma poche et de faire les gros yeux aux filles que ma mère arrive.

Maman - Qu'est-ce qui se passe, pourquoi vous faitez cette tête ?

Diane & Maya - Oh, rien de très important...

Maman - Mouais, vous, vous me cachez quelque chose !

Maya - Noon !

Maman - En voiture tout le monde !

On monte toutes les quatres, on va chercher Edwin et on se rend à l'hôpital, qui est à quelques minutes mêm pas de chez moi, sous le ciel toujours gris. Diane regarde par la fenêtre, comme si c'était la dernière fois qu'elle voyait ce paysage. Edwin, qui avait une larme qui roulait de temps en temps sur la joue, regardait Maya dans les yeux, comme si c'était elle qui lui donnait la force de survivre. Je pense que s'il n'y avait pas eu Maya, Edwin se serait littéralement effondré, mais elle arrive, je ne sais pas comment à nous faire tenir le coup. Il faut juste que Théo ne fasse pas de rechute ou de trucs comme ça, parce que je vois que cet équilibre n'est que temporaire. Soit Théo s'en sort et Edwin sort définitevement de sa tristesse-dépréssive, soit Théo meurt (juste de penser ça une larme coule sur ma joue ) et Edwin s'effrondre et n'a aucune chance de se relever. Pendant tout le voyage je ferme les yeux pour ne pas pleurer. Même si, quand mes pensées deviennet trop sombres, une larme roule sur ma joue et s'écrase sur mes genoux. Je ne comprends pas pourquoi je continue à m'inquiéter alors que je sais que je peux le sauver. Comme si un mauvais pressentiment m'empêchait de me réjouir d'avoir rencontré Leodagañ et qu'il m'ait donné un truc miracle qui peut sauver Théo. Enfin bref, on arrive à l'hôpital, je saute de la voiture mais mon assurance et ma joie ne sont que de facade, à vrai dire, à l'intérieur je suis complètement détruite. Comme si une partie de moi-même était dans le coma avec Théo. On se présente au secrétériat, puis on s'enfonce dans les entrailles blanches et vertes de cet hôpital de malheur (même s'il nous a accueillit plusieurs fois.) Après avoir monté une poignée de marches tourné dans un dernier couloir, on se dirige lentement vers la chambre de Théo mais alors, qu'on allait ouvrir la porte, une infirmière arrive d'un couloir adjacent avec une boite rouge dans les mains, nous arrête et nous dit que c'est fini. Juste ce mot. Finit. On se regarde avec les filles puis je sens mes genoux se dérober sous moi, je m'effondre. Mais avant que ma tristesse ait raison de moi, et que je ne m'évanouisse, je me prends une claque violente. Je lève les yeux et voit le visage radieux d'Adrian.

Adrian - Alors Tchoupi, on a fait son deuil ? C'est moi qui l'ait débranché, pour son bien !

Mon coeur s'embrase d'une haine infinie. Mais je me calme toute seule. Je souris une dernière fois et ferme les yeux.

"J'arrive Théo, attends moi"

---

Hey ! Voilà le chapitre que je vous ait promis hier ! Biz'
H.

Le diamant des élémentsOnde histórias criam vida. Descubra agora