Nouvelles flammes

Depuis le début
                                    

— Je ne sais pas, chuchoté-je en baissant les yeux. Ce que tu ressens, ce qu'il se passe à
l'intérieur de ça, dis-je en portant une main sur son cœur.

Je la retire cependant ne voulant qu'il la retire de lui-même.

Dean se tait, Le silence me flanque une gifle aussi violente qu'un coup de poing. J'ai envie de pleurer, de lâcher ces larmes qui ne font que de me menacer. Mais si je les lâche, je montrerai à quel point cela m'atteint et je ne le veux pas. D'autant plus que ce n'est pas le meilleur endroit pour créer un nouvel océan. Ou pas, après tout l'endroit est si paradisiaque.

— J'ai eu peur, finit-il par dire si bas que j'ai cru l'avoir imaginé.

— Quoi ?

Je le scrute d'un œil méfiant, tentant de deviner ses pensées sans avoir recours à de la triche. Il ne laisse rien paraître dans son regard. L'envie de le toucher me frappe de nouveau. Je ne peux lutter contre celle-ci. Je lui caresse ensuite sa joue parfaitement lisse et chaude. Mais il tourne la tête. Ma main retombe aussitôt rompant ce contact qui calmait ma folie. Mon cœur se pince par ce simple geste qui m'éloigne de lui.

— J'ai cru que j'allais te perdre. Si je pouvais retrouver le malade qui a fait ça, je prendrais un véritable plaisir à le faire souffrir.

Il fait une pause tentant de calmer sa folie meurtrière puis reprend.

— Quand... Au moment où Hector t'a déposé sur la table, je venais d'arriver, avant même l'appel de Lydia. Je ne peux pas expliquer comment, mais je t'ai retrouvé. J'ai suivi mon instinct et je suis venu, comme ça. Je t'ai vu allongée sur une table en acier, le sol était imprégné de ton sang. Il y en avait de partout.
Quand Hector avait fini de t'opérer, je t'ai allongé sur le lit et j'ai attendu. Ta peau était si glacée qu'elle prenait des teintes bleues. Hector a même pensé que tu faisais de l'hypothermie. On n'arrivait pas à faire augmenter ta température, même avec mes
flammes. Tu allais mourir, mais Talia est arrivée avec Angel. Elle t'a pris une main et j'ai fait de même. Elle... On aurait dit qu'elle...qu'elle savait ce qu'il allait se passer. (nouvelle pause) Tu as pris feu. Comme moi. Tu peux prendre feu, H.

Ce n'est pas possible. J'ai beau réfléchir, mais je ne comprends absolument pas de quoi est-ce qu'il me parle.

— Tu es une ténèbris Hayden. Au début, j'ai cru que c'était moi, que c'était ma faute
que je te tuais ! Mais c'était toi et seulement toi. Et le plus étrange, c'est que tu ne m'as pas
brûlé, ni moi, ni Angel.

Un bourdonnement résonne dans mes oreilles s'en est insupportable. Sa révélation me prend au dépourvu. Me ment-il ? Non, je le sentirais si c'était le cas. Suis-je une ténèbris ?

— Ce...ce n'est pas possible. Je l'aurais su si j'étais une ténèbris, me répondis-je à moi-
même.

Ce n'est pas possible. Ma mère n'en était pas une lorsqu'elle m'a mis au monde. Cela, j'en suis certaine. Et mon père n'était pas un...Mes sourcils se froncent aussitôt. Oh mon Dieu. Je ne connais pas mon père. Cette vérité m'offre un autre coup, mais cette fois-ci dans le ventre ce qui me coupe le souffle.

Je tente vainement de l'imaginer. De savoir qui mon père pourrait être, mais rien, que du vide, du noir qui empêche mon imagination de le visualiser. L'avais-je déjà vu au moins une fois dans ma courte autre vie ? Et lui, m'avait-il déjà vu ? Avait-il seulement connaissance de l'enfant qu'il a eu ? Et ma mère ?

A cet instant, je n'éprouve que de la haine. Si seulement je pouvais... J'ai l'envie de frapper tout ce qui passe sous mes yeux. Je frappe la terre de mes points fermés. A quel moment m'étais-je effondrée sur ce sol humide ? J'en veux à mère de m'avoir menti, de m'avoir caché l'identité de mon père. Mais au fond n'était-ce pas mieux ? Non, je ne pense pas.

CursedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant