DAY 3 : Sabarat, 67 habitants

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Sabarat, 67 habitants








LE SOUFFLE court, la respiration haletante, les yeux qui roulaient derrière ses paupières

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LE SOUFFLE court, la respiration haletante, les yeux qui roulaient derrière ses paupières. Le drap s'enroulant autour de ses jambes, le suffoquant, son haut trempé et collant contre son torse, la sueur perlant sur son front. Cette sensation désagréable d'être prisonnier de son propre rêve, de son propre cauchemar, l'impression qu'il est inutile de crier puisque personne ne nous entendra.

Et ces mains.
Ces mains squelettiques, noires, poisseuses comme du pétrole, comme les griffes d'un animal, montant le long de ses bras et l'encerclant, le maintenant, le suffoquant, l'écorchant de leurs dards, maintenant ses jambes, l'étranglant. Ces mains hideuses, maigres comme des pattes de poulet et aux veines noires comme la cendre, pourries de l'intérieur, excoriant son visage, ses joues, son nez, montant jusqu'à ses paupières avec une lente agonie. Ces mains prédatrices s'enroulant autour de lui, comme des lianes, comme un serpent vorace, le contact froid et humide et terrifiant, léchant sa peau de ses écailles, laissant un parterre de suie derrière elles, entités machiavéliques insurmontables. Ces mains abominables, au simple toucher suffisant pour électriser son corps et déclencher un incendie sous son épiderme, fermes autour de son cou pour l'empêcher de respirer, erratique, les yeux injectés de sang. Ces mains cruelles et acerbes, qui semblaient ricaner près de son oreille, se moquer de son sort, s'abreuvant de sa peur telle une bête assoiffée, léchant encore et encore, creusant dans ses intestins.

Et ces mêmes mains affreuses l'entraînant avec elles, le tirant vers le fond, le faisant traverser le matelas, l'empêchant de se débattre pour remonter à la surface. Ces mains maintenant sa tête sous l'eau, son lit devenant un lac obscur, profond, ces mains impardonnables et plaquées contre sa bouche pour l'empêcher de hurler, l'entraînant encore plus loin, toujours vers le fond, pauvre marionnette sans défense. Ces mains prédatrices et tentaculaires, faite en la soie la plus fine de ses peurs les plus sombres, entrant dans ses oreilles, dans ses yeux, dans sa bouche, prenant possession de son être, galopantes, dominant son esprit dans une invasion barbare, occultant toutes ses pensées. Ces mains destructrices tirant plus encore sur son corps, l'entraînant plus loin, toujours plus loin dans les profondeurs des abysses, vers le sable mouvant des entrailles de la terre, le goût métallique du sang et le poisseux amer de l'encre teintant l'eau qui gorgeaient ses poumons.

Et un cri. Lointain, inaudible presque, quelque chose d'extérieur, quelque chose au-dessus de l'eau, comme une main, amie cette fois-ci, tendue pour l'aider. Le cri était familier, et Namjoon cria à son tour pour lui faire écho, mais les mains le poussèrent de toutes leurs forces.

Et, se réveillant en sursaut, ce ne fut qu'au moment où il crut mourir qu'il ouvrit enfin les yeux.

Là, assis au milieu de son lit, son t-shirt faisant office de pyjama lui collant à la peau, il tenta de calmer sa respiration erratique. La première bouffée d'air brûlait ses poumons, comme s'il était resté en apnée tout du long, les derniers soubresauts de son cauchemars faisant frémir ses muscles fatigués par l'effort de la lutte, ses couvertures complètement jetées au pied du lit.

─ 害怕 𝙎𝘼𝙈𝙐𝙆𝙀 : 𝙉𝘼𝙈𝙅𝙊𝙊𝙉حيث تعيش القصص. اكتشف الآن