II- Premier contact

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Le lendemain, en se réveillant, Emmie pensa à Chestnut. A vrai dire, elle avait rêvé de sa demoiselle aux cheveux blonds durant la nuit entière, se languissant d'entendre à nouveau la voix, si douce, qui la faisait frissonner. Elle sortit de sa tente avec lassitude, mais en abritant au fond de son cœur une part d'excitation indescriptible. Elle frémissait à l'idée de revoir son amie. Elle s'étira lentement, en prenant le temps d'observer le transat, malheureusement vide, de la demoiselle.

Quelques coups de brosse sur sa tignasse emmêlée plus tard, et Emmie se retrouvait à nouveau aux sanitaires, au même endroit exactement que la veille, lorsqu'elle avait entendu pour la première fois la voix de Chestnut. Cette fois-ci, il n'y avait pas l'ombre d'une jeune fille blonde dans les parages, aussi Emmie put-elle prendre tout son temps pour se faire belle. Mais en sortant de la douche, elle tomba encore une fois nez à nez avec Chestnut. Surprise, elle balbutia quelques mots incompréhensibles avant de se reprendre.

Elle ne sut d'abord pas quoi dire, mais elle finit par penser qu'il serait sans doute préférable de commencer par dire bonjour. Ce fut donc ce qu'elle fit. Elle la salua d'un ton peu assuré, et Chestnut lui sourit. Emmie, intimidée, laissa apparaître elle aussi un léger sourire, en tentant d'avoir l'air plus confiante qu'elle ne l'était réellement. La demoiselle blonde, après quelques instants qui parurent pour Emmie être une éternité, se pencha vers elle, et tout doucement, lui fit la bise. Celle-ci, surprise, faillit reculer, mais se reprit à temps et suivit le mouvement comme un automate. Elle avait l'impression de ne plus contrôler ses gestes.

Mais déjà Chestnut prenait la parole pour lui demander si elle allait bien. Emmie ne comprit pas tout de suite que cette phrase lui était adressée. Elle cligna quelques instants des yeux, troublée. « Ça va, juste un peu fatiguée. », dit-elle. Chestnut sourit alors, et ses yeux se mirent à pétiller tandis qu'elle répondait : « Il est tôt pourtant ! », et son sourire communicatif se propagea sur les lèvres d'Emmie. Mais déjà la jeune fille blonde s'éloignait, la laissant seule.

Une fois sa toilette terminée, Emmie prit tranquillement le chemin du retour, en observant le paysage. Si, de là où elle était, elle ne voyait que des arbres à perte de vue, elle savait qu'elle n'aurait qu'à descendre de quelques mètres pour contempler la mer. Elle sourit. Elle n'aimait pas les vacances d'été, elle n'aimait pas le camping et elle n'aimait pas son père, mais la seule chose qui lui plaisait à ce moment, c'était la douceur qui émanait de ce paysage.

Arrivée près de sa tente, Emmie s'installa sur un transat. Il était encore tôt et son père n'était pas levé. C'était son moment de la journée préféré, parce qu'il ne faisait pas encore trop chaud et qu'elle pouvait écouter la musique sans être dérangée par les bruits des voisins. Elle mit donc ses écouteurs dans ses oreilles et laissa le soleil l'emporter dans une douce somnolence, uniquement troublée par le bruit des oiseaux et sa musique ...

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