Une partie de moi dut lutter pour ne pas fondre en larmes, mais j'arrivai tout de même à trouver la force de me calmer et de continuer tout droit. À ma connaissance, Tristan était en mission, ce qui signifiait qu'il n'y avait aucune chance que je rencontre son cadavre, et c'était déjà quelque chose. Mais le reste des gens autour de moi étaient morts. Je tentais de trouver un chemin à travers eux, lorsque j'entendis le son d'une respiration sifflante et haletante. Quelqu'un était encore en vie !
Je me tournai dans sa direction et découvris un homme à terre, une partie de son visage plaquée contre le sol et recouverte d'un épais sang rouge. Il était méconnaissable, mais lorsque je me rapprochai et plaçai son dos contre le mur, je vis son visage avec sa peau marron d'origine indienne et ses courts cheveux noirs. Nous ne nous étions pas vus depuis que j'avais intégré l'Unité fantôme, mais je n'aurais jamais pu oublier l'homme qui m'avait commandée, avec onze autres jeunes, pour que nous puissions nous surpasser et donner le meilleur de nous-mêmes lors des essais. Le lieutenant-colonel Khan se trouvait face à moi.
Je fis de mon mieux pour faire pression sur la blessure au niveau du torse, essayant de le maintenir éveillé :
« Kauf... Kaufmann ? parvint-il à demander, ses paupières l'air plus lourdes que jamais.
- Qu'est-qui s'est passé ?
- Ils ont attaqué la base... laissa-t-il passer, entre deux respirations difficiles. Des dizaines et des dizaines d'entre eux... tous en tenue de combat. Nous ne pouvions rien faire contre ça.
- Ces gens, qui sont-ils ?
- Vous devez partir, répliqua-t-il faiblement. Partez, avant qu'il ne soit trop tard.
- Hors de question ! répondis-je sans un chouïa d'hésitation dans ma voix. Je ne vous laisserai pas ici. Maintenant, je vous en prie, répondez-moi : qui sont-ils ? »
Je le regardais avec désespoir. Je savais qu'il était perdu, et il le savait aussi. Mais je devais savoir qui se trouvait derrière tout ça. Donc, il parla. Je m'attendais à ce qu'il nomme une milice armée, un groupe terroriste, ou bien un service de renseignements étranger, mais sa réponse fut bien, bien pire :
« Ils sont des nôtres, Kaufmann. L'ennemi vient de nos propres rangs.
- Pardon ?! » demandai-je avec stupéfaction.
Il parvint à rassembler toutes les forces qu'il lui restait pour répondre à ma question, lorsque des bruits de pas et d'armes retentirent, en se rapprochant de notre direction :
« Vous devez partir. Le Conseil est retenu dans le centre de commandement. J'ignore combien de temps vous avez, alors vous feriez mieux de vous hâter. »
J'étais sur le point de lui répondre, en disant que je ne le laisserai pas mourir ainsi, mais c'est à ce moment qu'il expira profondément et délivra son dernier souffle.
C'était juste épouvantable. Je ne savais pas quoi faire. Khan venait de mourir devant moi, entouré de dizaines, peut-être même de centaines de personnes qui avaient travaillées à mes côtés, depuis mes premiers jours ici. Et le fait que ceux qui aient commis ces atrocités venaient de nos propres rangs... c'était juste un fardeau immense à porter.
Je respirais avec difficulté, tremblant presque, mais je me remémorai ses derniers mots. Le Conseil avait été emmené au centre de commandement. Lynch et Shaw étaient peut-être encore en vie, mais je devais me hâter, si je voulais arriver à temps.
Je savais que je ne pouvais pas juste m'y rendre à pied : de ce que j'avais compris, la base était sous contrôle ennemi et chaque couloir que je traversais pouvait être mon dernier. Je repérai ensuite une des grilles métalliques menant au système de ventilation. Le couloir était assez étroit mais je parvenais à y pénétrer et trouver mon chemin aussi silencieusement que possible, en rampant dans ces petits conduits froids comme la glace, menant au centre de commandement.
DU LIEST GERADE
Vert, comme un uniforme militaire
ActionLorsque la Grande-Bretagne est ébranlée par un violent coup d'état en l'an 2030, tout est chamboulé pour tout le monde, y compris pour Tessa Kaufmann. Après avoir servi dans l'armée au cours de deux conflits à l'étranger, elle pensait en avoir fini...
Chapitre 28
Beginne am Anfang
