Un S pour Spencer [TOME 3] [EN PAUSE]

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒂𝒕𝒓𝒆

12 heures :

Point de vue : Derek Morgan

Tu m'avais demandé de m'enfuir, Kayla. Tu m'avais demandé de sécher ses larmes, mais comment suis-je censé le faire s'il refuse de m'écouter ?

Comment peut-il me croire capable de te laisser mourir sans aucune raison ?

Adossé contre un arbre, je faisais face à la scène : la population affolée, les premiers secours, puis les journalistes et médias. J'ai sorti mon téléphone de ma poche et ce fut sans surprise que je suis tombé sur son répondeur, mais peu m'importait. J'allais lui parler, m'expliquer, quitte à devoir discuter avec un sourd.

Je me souvenais de ton premier jour parmi nous, Kayla. Ce jour où tu m'as sauvé et pourtant, je t'avais demandé de t'en aller, mais tu es resté, et tu m'as sauvé.

Tes mots. Ce sont tes mots qui m'avaient convaincu de m'en aller, alors j'essaierais à mon tour.

Point de vue : Spencer Reid

J'avais besoin d'une confirmation, mais mon cœur suppliait une contradiction. Mon sang coulait le long de mon visage, se mélangeant à mes larmes aux goûts amer.

Je ne sais à quelle vitesse je roulais, mais j'avais envie d'enfoncer la pédale au maximum, de foncer dans un mur, et peut-être qu'à mon réveil, ma belle Kayla serait avec nous.

Mon mobile a sonné dans ma poche, me sortant de mes pensées obscures. Malgré le danger évident, j'ai regardé l'écran : un appel de Morgan.

Je l'ai refusé, mais sa voix à tout de même résonnait dans le véhicule.

- Spencer, tu ne veux pas m'écouter et je le sais, mais moi, j'ai besoin de te parler. Quand je pense à toi, je vois ce petit génie tout gêné d'entrer au FBI. Je vois celui qui sait tout, sans même savoir comment. Je vois ce sourire qui n'a pas dû changer depuis des années.

La ferme. Ferme-là, Morgan. J'ai refusé d'entendre JJ et Pénélope, ce n'est certainement pas pour accepter de t'écouter.

Point de vue : Derek Morgan

- Morgan ?

J'ai cru qu'il été prêt à m'écouter, que j'allais pouvoir justifier mes choix. Au bout du compte, Reid ne m'en a pas laissé le temps.

- Rei- ! m'étais-je écrié.

- Cesse de vouloir communiquer avec moi, cesse de m'envoyer des messages et n'essaie pas de m'appeler. Je ne veux ni te voir, ni t'entendre.

Sa voix était si calme, si posé, que c'était impossible d'émettre l'hypothèse qu'il ne pensait pas ce qu'il venait de dire.

- Reid, je t'en supplie !

- STOP ! TU ES LA PIRE CHOSE QUI ME SOIT ARRIVÉ, MORGAN ! hurla-t-il avant que l'appel ne se coupe.

Cette phrase, ces mots, parfois ils résonnent toujours en moi.