29 décembre 3044.

Les yeux rivés vers le ciel, le jeune homme aux cheveux couleur feu observait les étoiles de l'univers.
Cela faisait maintenant des heures qu'il était allongé, silencieux comme un muet, fasciné comme un astronome par ces multiples points lumineux.
Ses orbes ne quittaient pas l'océan bleu nuit qui s'étendait devant eux. On aurait pu croire que l'homme était figé tel une statue, mais c'était tout autre.
Il était figé, tel un enfant le serait face à une découverte qui émerveillerait son être naïf.

Il était là, allongé, le regard perdu sur l'univers.

« Cela fait combien de temps que je n'ai pas pris le temps d'observer les étoiles. » avait-il dit de manière audible, le souffle calme.

« Je crois que c'était il y a environ quelques mois. » avait répondu une voix proche de lui.

Hisoka laissait ses yeux glisser sur la personne qui s'approchait de lui.
Grande, fine, c'était une silhouette divine, dotée d'une chevelure égale à celle de Raiponce. Les cheveux longs et noirs du jeune homme ne passaient jamais inaperçu.
Il s'assit aux côtés du rougeâtre, un joli fruit rond et rouge entre ses doigts.

« C'était un soir où nous nous étions disputés. »

Le plus âgé observait l'homme croquer dans sa pomme après avoir de nouveau parler.
Il esquissa un faible sourire, reposant son regard sur le ciel étoilé.

« Elle était vraiment bête, cette dispute. » répondit-il.





















« Tu ne lâchera donc jamais ton frère, Illumi ? », demandait le rouge, accoudé au bar de la cuisine.
Ledit Illumi fronçait des sourcils, découpant des quartiers de pomme entre ses mains.
Il avait l'air furieux. Furieux car la question de son amant avait le don de l'énerver.

« J'ai bien le droit de prendre des nouvelles de ma famille. » avait-il cracher avant de soupirer rapidement. L'homme à la chevelure corbeau cherchait une assiette dans un placard, l'air désintéressé par la conversation.
Le rougeâtre souffla un petit rire agacé.

« Ne voile pas ta propre face, Illu'. Tu es obsédé, c'est bien ça toute la différence. » Le plus âgé répliquait et disait malheureusement vrai ; le Zoldyck était obnubilé.
Obnubilé par son petit frère.

« Ce n'est pas ça, ne dis pas ça ! Pourquoi dis-tu ça ? Tu ne connais rien au concept de famille Hisoka, rien ! », l'ego du noireau se sentait blessé par les paroles de son bien-aimé. Le jeune homme avait maintenant le regard posé sur ce dernier, l'assiette serrée entre ses doigts. Il ne comprenait pas pourquoi Hisoka cherchait à le blesser alors qu'ils passaient une bonne soirée.

« Je n'y connais peut-être rien, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir la relation malsaine que tu entretiens avec lui. Ça a toujours été comme ça depuis que je te connais. Toujours à regarder tes sms, toujours à l'appeler, toujours à t'inquiéter, toujours à le traquer, toujours à le surveiller ! » s'entêtait-il à répondre.

Le Zoldyck déposa violemment l'assiette sur le bar. Il était diaboliquement énervé et se sentait humilié par les mots du plus vieux.
Il sortit de la cuisine, contournant le bar, tout en sentant la colère resurgir de son ventre ; ça lui brûlait l'estomac.
« Et toi, ça a toujours été comme ça depuis que je te connais !, Le jeune homme s'avançait vers son amant, Toujours à me juger, toujours à contester mes choix, toujours à te mêler de ce qui ne te regarde pas ! Assez, j'en ai assez Hisoka. Si tu n'es pas content, et bien déguerpis de chez-moi ! Et que je ne te revois pas ! » avait fini par déballer le cadet, les points tremblants, le regard fâché.

Son amant s'était tu.

Il le regardait simplement, "mais quand est-ce que tu avouera tes peurs.", avait faiblement lâché le rougeâtre avant de le bousculer.
Illumi resta silencieux. Il entendit la porte claquée. L'homme était parti, il l'avait laissé, comme tout le monde l'avait toujours laissé. Il savait pertinemment que le rouge avait raison. La réalité était tout autre, c'était ses démons profonds qui ne voulaient pas s'apaiser. Il vivait dans la peur constante, la peur constante de recevoir une sentence de ses parents.

Il avait peur. Et ça, Hisoka le savait.





















« Et je t'ai retrouvé le soir, allongé dans l'herbe du jardin de la résidence, à observer le ciel. Quand j'y pense, qu'elle était bête cette querelle. »
Hisoka regardait Illumi. Ce dernier croquait dans sa pomme après ses paroles, les yeux rivés vers l'univers.
Le rouge sourit à cette vue qui lui paraissait si belle.

« Il faut dire que j'avais appuyé sur ton point sensible, Illu'. »,

« Je ne sais même pas comment ça s'est terminé.. »

Le plus âgé se redressait lentement, se mettant en tailleur. Il glissa son regard vers le ciel, de la même manière que son amant.
« Et bien, tu es venu me voir dans le jardin et tu m'as expliqué que tu avais peur. Je ne t'avais jamais vu autant pleurer comme un bébé. C'était assez mignon, quand j'y pense. » finissait-il par dire tout en ricanant doucement.
Illumi roula des yeux, jetant le trognon de sa pomme loin devant eux. Il tombait derrière le mont, disparaissant.

Le jeune homme vint déposer sa tête contre l'épaule de son petit ami.

« Regardons encore les étoiles ensemble, Hisoka. »

Les deux hommes finirent par se taire, laissant place au silence infini de la terre. Un silence vide, dénué de bruit humain.

C'était sûr, il ne restait plus rien.
Plus rien qu'eux, et l'humanité sur leurs épaules.

APOCALYPSAWhere stories live. Discover now