Chapitre 10

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Comment ne serait ce qu'une seconde une personne censée peut-elle faire ça ? D'abord il me donne du plaisir pour ensuite me jeter comme un chiffon ? Est-ce la ce que je mérite ? Était-ce une punition ? Je n'ai rien fait de mal pourtant.

Je mis la main dans ma poche pour prendre mon téléphone lorsque je me rendis compte que je n'avais pas pris mes affaires, j'étais sortie comme une furie sans prendre ni mon sac ni mon téléphone. Et il était hors de question que je retourne là bas.

Mon dieu qu'avais je fais bon sang ? Il était mon professeur. Mais pourquoi je me lamente moi aussi, c'est lui qui est venu à moi, c'est lui qui m'a fait ça je n'avais rien demandé. Donc je n'ai pas à me reprocher quoi que ce soit.

Trop de choses passaient dans ma tête, j'étais tellement ailleurs que les klaxons me vinrent de si loin, je me retournai pour voir une voiture qui roulait droit vers moi.

Merde ! J'arrivai même plus à bouger, dans ma tête c'était " Cours" mais mes jambes eux ont refusés. J'ai entendu dire que lorsque on allait mourir on voyait sa vie défiler sous nos yeux, et bah non tout ce que je voyais c'est cette voiture qui fonçait droit sur moi. Et d'ailleurs pourquoi avais-je l'impression que le temps s'était ralenti. Des secondes qui durèrent des minutes.

D'un coup, je vois une autre voiture sortie de droite foncer vers celle qui me fonçait droit dessus. La première voiture dévia sa trajectoire allant s' arrêter sur le bas côté.
C'est là que j'ai reconnu la seconde voiture, c'était celle de monsieur Gelbero.
La première quand à elle est répartie, sans demander son dû.

Mon prof descendit de la voiture, s'avança vers moi et sans dire quoi que soit me tira par le bras pour me faire monter dans la voiture.
Quelques minutes plus tard, il s'arrêta devant chez moi.

-Mais que diable est-ce qui t'a pris de te mettre au milieu de la route ? Aboya-t-il

Il était passé au tutoiement, c'est nouveau ça !

-Je n'avais pas vu que le feu était passé au vert.

-Tu es folle bon sang ! Tu aurais pu mourir. Il faut toujours regarder avant de traverser.

Non mais il me faisait la morale, c'est de sa faute si j'étais ailleurs. Je levai les yeux vers lui, il était vraiment en colère. N'empêche c'était sa faute.

-Ce n'est pas comme si il allait me rouler dessus !

-Cette voiture n'avait probablement pas de frein si je ne lui avais pas foncé dessus, elle t'aurais écrasé !

-Merci. Dis-je simplement.

-Ton sac est à l'arrière, heureusement que j'ai eu la décence de venir te l'apporter. Sortir comme ça...

Attendez ! Il se moquait de moi là

-Vraiment ? Et à cause de qui suis-je partie comme ça ? Vous m'avez sauvé d'un accident que j'aurai eu à cause de vous.

Et sans attendre je me précipita hors de la voiture en prenant soin de bien claquer la portière.
Arrivée devant la porte, je vis un foulard enrouler sur le poignet. Merde Evie

-C'est quoi ? Demanda mon professeur qui m'avait suivi jusqu'ici.

-Rien, retournons à la voiture

Je le poussai vers la voiture.

-Où est-ce que vous allez ? Je vous ai ramené chez vous ça suffit non ?

Il était sérieux ? Il était repassé au vouvoiement !

-Je ne peux pas rentrer pour le moment, vous n'avez qu'à me déposer au campus

Je montais dans la voiture et sortis enfin mon téléphone pour voir que Evie m'avait harcelé d'appels. Ce qui confirmait bien mes soupçons.

-Il y'a quelqu'un chez vous ? Demanda le prof en démarrant la voiture.

-Non j'ai décidé de ne pas y entrer par pure plaisir !

-Qui est-ce ? Demanda-t-il sans relever ma remarque

-De quoi je me mêle ?

Il ne dit plus un mot. Il m'énervait à vouloir paraître si professionnel avec moi. Il me tutoie puis me vouvoie. Il m'embrasse puis me repousse. Il a cru j'étais faite de marbre ? Que je n'avais pas de sentiment ?

-On est arrivé ! Annonça-t-il

-Ce n'est pas le campus. Remarquai-je

On était devant un immeuble.

-C'est chez moi ! Je te ramènerai quand tu pourras rentrer.

Et le tutoiement était de retour. Il me fit entrer dans l'immeuble et on entra dans l'ascenseur.
C'était moi où la tension était montée. Il m'observait intensément, ce qui me rendait tellement mal à l'aise. L'ascenseur paraissait minuscule.

L'ascenseur s'arrêta au quatrième et il me précéda chez lui. Porte 26. À retenir on ne sait jamais !

Je n'ai même pas eu le temps de jeter un œil à la pièce qu'il m'enlaça par la taille, je l'entendis retenir son souffle avant de me retourner vers lui.
Nos regards se croisèrent pendant ce qui sembla être une éternité avant qu'il ne pose ses lèvres sur les miennes.

LE GOÛT DE L'INTERDITWhere stories live. Discover now