Chapitre 4

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Arrivée au bureau, J'attendis que monsieur Gelbero me dise quoi faire. Il m'avait fait venir pour travailler. Je supposai donc qu'il n'avait rien entendu puisqu'il n'avait rien dit.

-Je suis navré de vous faire travailler un jour de repos.

-Ce n'est pas grave, que dois-je faire ?

-Un collègue à moi m'a fait transférer les devoirs de ses étudiants et j'ai besoin de vous pour remplir la liste des notes.

Il déposa une pile de feuilles sur une table au coin qui me servait de bureau,  et se retourna vers moi.

-Voici ceux déjà corrigés. Je vous ai envoyé un document avec la liste des étudiants, tout ce que vous avez à faire c'est remplir les notes.

-Bien monsieur.

Je m'assis et ouvris le fichier, c'était des élèves de première année, de la classe d'une certaine Mme Reynolds. Je ne me rappelai pas de cette prof.

-Vous faites ça souvent ? Demandai-je prise par la curiosité.

-Quoi donc?

-Corriger les copies de vos amies...

Heureusement que à l'oral on ne distinguait pas féminin et masculin pour le mot ami.

-Pas souvent mais donner un coup de main de temps en temps, oui.

-Je vois.

Un long moment plus tard mon téléphone sonna, c'était Eva

-Qu'est ce qu'il y'a ?

-Tu ne viens pas en cours ou quoi ?

-Merde ! Je n'avais pas vu l'heure, j'arrive.

Je raccrochai, pris mon sac et m'avançai vers le professeur

-Monsieur je dois aller en cours mais je viendrai juste après pour finir le reste.

-Je ne savais pas que vous aviez cours, je suis navré !

-Pas grave !

Deux heures plus tard j'étais revenue mais le prof avait fini tout le travail. Je repris mon ordinateur que j'avais laissé sur le bureau et me préparai à partir.

-Emily...

C'était la première fois qu'il m'appelait par mon prénom. Était-ce normal que le seul fait d'entendre mon prénom dans sa bouche me fasse tant d'effet ?

-Oui monsieur ?

-Je demandais si vous aviez mangé aujourd'hui ?

-Non je n'ai pas eu le temps

-Alors restez. Je vais commander à manger

-Ce n'est pas nécessaire

-J'insiste. Après vous avoir fait travailler pendant votre pause...

-D'accord !

Une demi heure plus tard ils étaient assis sur le canapé avec des pâtes et des nouilles.

-Donc vous aimez les nouilles ? lança-t-il 

-Et vous les pâtes ?

-Tout le monde aime les pâtes ! Répliqua-t-il

-Les gens aussi aiment les nouilles ! Vous n'aimez pas vous ?

-Je ne suis pas un grand fan.

Comment pouvait-il ne pas aimer les nouilles ? c'était un plat passe-partout. Et puis ce n'était pas tellement loin des pâtes. 

-Gouttez-en un peu, vous n'allez pas regretter. dit-je en lui mettant les baguettes devant sa bouche.

Il prit les nouilles dans sa bouche tout en plongeant ses yeux dans les miens. Je sentis le rouge me monter aux joues. Sans me quitter des yeux, il mâcha doucement. Mes yeux descendirent instinctivement sur ses lèvres. Si j'avançais un peu je pourrais y poser mes lèvres.

-C'est... ça pique! dit-il soudainement, prise entre deux toux.

Oh merde ! le piment. Je lui passai une bouteille d'eau qu'il but d'un trait.

-Je suis désolée monsieur, j'ai oubliée de vous dire que c'était épicé.

-Ce n'est pas grave

Ses yeux étaient tout rouge. Et j'étais tellement désolée pour lui. 

Vous savez il y'a certains moment où vous faites des choses stupides pour des raisons encore plus stupides... Et bien c'est ce que je fis.

Je pris son visage en coupe et posa mes lèvres sur les siennes.

Je m'attendais à ce qu'il me repousse mais il ne fit rien alors j'approfondis un peu plus le baiser. Et alors que je m'approchai de lui, il me repoussa et se leva d'un bond.

-Je suis désolée !

-Pourquoi avoir fait ça alors? 

Il était en colère.

-Pour apaiser le brulure ? lançai-je

-Vous vous moquez de moi ?

-Pas du tout, je ne savais pas quoi faire, j'ai paniqué

-Oubliez ça! me coupa t-il. A l'avenir éviter d'embrasser vos professeurs pour une histoire de piment.

Qu'insinuait-il ? on aurait dit qu'il m'accusait.

-Qu'insinuiez-vous ?

-Rien mademoiselle. Je vous dis juste de ne plus recommencer.

-Mais pour qui me prenez-vous pour penser que je vous embrasserai juste par plaisir ? je l'ai fait uniquement parce que je croyais que ça allait atténuer le goût du piment !

Et sans attendre une réponse je sortais du bureau en claquant la porte.

LE GOÛT DE L'INTERDITWhere stories live. Discover now