Convaincue, elle sourit de toutes ses dents en croisant ses bras contre sa poitrine et j'évite le plus possible de la regarder malgré la tentation.

- Et tu es magnifique. Que ce soit dans cette tenue, en pyjama ou vêtue d'un sac poubelle, tu restes tellement belle, dis-je plus bas en soutenant son regard.

Elle ouvre la bouche mais rien ne sort, elle a l'air surprise mais de manière agréable. Ses yeux divaguent entre les miens et mes lèvres et je suis soudainement attirée par les siennes. Pris d'une certaine pulsion, j'attrape sa main en m'approchant d'elle mais des voix me sortent de mes pensées et je m'éloigne d'Emma en regardant autre part, une main dans mes cheveux.

- Bon les gars, on se dépêche, on est en retard, souffle la métisse en prenant les clés de sa voiture.

J'observe la brune et elle peine de se remettre de la scène qui vient de se produire, les joues rouges et les lèvres pincées. Cette fille me rend dingue, elle m'attire et je n'arrive plus à le cacher, surtout qu'elle a plutôt l'air réceptive, ce qui complique tout.

Sur le trajet, l'ambiance est étrange, surtout à l'arrière, personne ne parle, Emma et moi sommes à l'opposé sur la banquette et son visage est tourné vers la vitre, ce qui m'empêche de l'observer.

Il n'est que 14h00, nous avons rendez-vous pour le début de la cérémonie à 14h30 et je sens que ça va être long. Je n'ai jamais réellement aimé les mariages, je ne suis pas contre mais payer autant d'argent pour simplement s'unir et divorcer quelques années plus tard, je trouve ça ridicule. Ce qui me plaît, par contre, c'est la fête organisée en soirée, quoi de mieux pour s'amuser ? Surtout lorsqu'il s'agit de célébrer l'union d'un ami d'enfance.


- Bienvenue ! sourit l'hôte.

Il nous invite à prendre place et je pose ma main dans le creux des reins d'Emma, ce qui ne la laisse pas indifférente, je le vois. Elle me lance un regard que je ne comprends pas, prend place sur une chaise et je m'assieds à ses côtés en lâchant, à mon plus grand regret, sa hanche.

- À quoi tu joues ? me murmure-t-elle en regardant les alentours.

- Moi ? À rien, pourquoi ? dis-je en souriant.

- Tout à l'heure... puis maintenant. Qu'est-ce que tu fais ?

- Rien du tout. Tu es ma cavalière, c'est normal.

- Donc, ce n'est qu'un rôle.

- Non, pas du tout, dis-je en fronçant les sourcils.

Avant que je ne puisse continuer à parler, la cérémonie commence et, pour ne pas déranger celle-ci, je me tais en glissant mes mains dans mes poches. Je souris tout le long, heureux pour mon ami et je ne peux m'empêcher de rire lorsque Samuel prend la parole, maladroit comme il est, je prie pour qu'il ne fasse pas de gaffe. Pas aujourd'hui.

Emma a l'air tout aussi contente de voir Tom se marier, elle s'agite de temps à autre sur sa chaise et je crois même la voir verser une larme lors de l'échange des vœux.

- Je ne te savais pas si émotive.

- Ah bon ? rit nerveusement la brune. Et moi je ne te savais pas si sérieux. C'est le premier parmi vous qui se marie, c'est un exploit. Je ne pensais pas que l'un d'entre vous arriverait à ce stade, un jour.

Piqué. Je pose ma main sur mon cœur en riant et en tournant mon visage vers Emma, un sourire sur les lèvres.

- Tu as brisé mon cœur. Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Vos caractères, murmure-t-elle en se penchant vers moi. Vous avez toujours été le genre de garçon à prendre vos relations à la légère, avoue.

- Pas vraiment. Simplement, nous ne sommes jamais tombés sur celle qui nous faisait rester.

- C'est vous qui partiez. Quoique, mon frère a l'air d'avoir trouvé celle qui lui correspond. Enfin, souffle Emma en tournant le regard vers Sam et Gabi.

- On a pas tous eu la chance de tomber sur la bonne personne du premier coup, dis-je en haussant les épaules.

J'observe les jeunes mariés s'embrasser, les yeux plissés, alors que ma jambe sautille nerveusement sur place. Emma a raison ; aucune relation n'a jamais marché, je n'ai jamais été le genre de copain à retenir la fille quand elle menaçait de partir, à préparer des dîners romantiques ou à penser à son anniversaire. Je suis nul. Mais je sais que j'ai raison ; je ne suis tout simplement pas encore tombé sur la bonne personne.

- Ou peut-être que si, murmuré-je sans m'en rendre compte.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant