— C'est d'une extrême gravité ce que vous avez fait, mademoiselle Choi.
— Et pourquoi donc ? Demanda la jeune élève de terminale en croisant les bras.
— Le comportement que vous avez adopté n'est pas apte à celui que devrait avoir une jeune fille de classe comme vous.
La jeune lycéenne ne put s'empêcher de rouler des yeux en entendant cette remarque.
Toute sa vie, Jisu avait reçu des remarques vexantes en ce qui concerne son attitude qui serait apparemment peu féminine. Et le fait qu'elle vienne d'une famille riche ne faisait qu'empirer son cas.
Ce que c'était barbant d'entendre parler de sa famille à la moindre de ses actions.
— Je ne vois pas de rapport entre mon acte et le fait que je sois une fille.
Un petit silence pendant lequel le directeur s'était pincé les lèvres s'installa avant que celui ne donne une réponse à la remarque de l'élève.
— Vous savez très bien ce que je veux dire par là.
Contrairement à Yeji, qui avait fait le tri entre ses répliques et ses pensées, Jisu n'eut aucune once d'hésitation et de retenue à dire ce qui lui passait par la tête. Elle en avait marre de devoir se comporter d'une manière compatible avec les codes qu'une jeune demoiselle riche et bien éduquée se devait de respecter.
— Que les garçons sont autorisés à être "crasseux" et à faire ce qu'ils veulent ?
Et comment la blâmer ? Ses grands frères avaient toujours été autorisés à tout faire et avaient la possibilité de se consacrer aux activités considérées comme masculines, tandis que leur petite sœur était obligée de passer une majeure partie du temps en pleine solitude à jouer avec des poupées qui n'étaient même pas à son goût et ils se faisaient beaucoup moins réprimander par leur géniteurs lorsqu'ils faisaient une quelque bêtise, contrairement à la jeune lycéenne qui se prenait un tas de reproches interminables à la moindre de ses erreurs.
— Non, pas du tou-
Mais en quoi être soi-même est-il une erreur ? Telle était la question que Jisu s'était posée toute sa vie.
— Alors pourquoi est-ce que je suis la seule à être dans ce bureau en train de me faire sermonner ? Le coupa-t-elle en faisant un pas vers son bureau en décroisant ses bras. En plus la bataille de nourriture qui a eu lieu à la cantine n'est même pas partie de moi ! Certes, je n'aurais pas dû y participer, avoua-t-elle, mais je n'en suis pas la principale responsable. C'est injuste que je sois la seule à être ici. Mais puisque les autres élèves à avoir été impliqués sont tous des garçons, ils ne méritent pas d'être sanctionnés, bien sûr !
La colère l'envahissant était si immense qu'elle ne s'était même pas rendue compte d'avoir haussé le ton. Ses familiers qui la connaissent en tant que petite fille fragile et timide, n'en auraient pas cru leurs oreilles.
— Mademoiselle Choi, visiblement surpris par la confiance qui se dégageait de l'élève en face de lui, monsieur Lim se racla la gorge et se mit sur la défensive, ne sachant pas quoi répondre au commentaire de Jisu qui n'a énuméré que des faits verdicts, vous oubliez à qui vous parlez ?
— Non. Je n'ai pas oublié que je parle à un vieil décervelé sexiste et misogyne.
— Quelle insolence...grogna le proviseur ébahi, excusez vous, immédiatement.
— Non, refusa l'élève.
— Pardon ?
— Je vous pardonne pas.
— Très bien, on dirait que mademoiselle Hwang aura de la compagnie.
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