1

16 1 0
                                    

Une fin d'après midi comme les autres, la pluie s'abat silencieusement sur la fenêtre en face de moi, je peux y voir mon reflet. Mon visage maculé de larmes me fait doucement rire. Ma génitrice et Petit-ami-numéro-42 crient toujours dans la cuisine, je sais que ça va encore durer. Une fin d'après midi comme les autres, disais-je.
Je remet mes écouteurs et fixe le livre que je tiens entre mes mains, tout en étant incapable de le lire, ma vue est brouillée, les larmes tombent sur les pages cornées du vieil ouvrage. Mon esprit est absent. Où ? Je ne sais pas vraiment. Entre ici et ailleurs. Je ne sais pas exactement où je suis, je suis juste quelque part, et cela a quelque chose de réconfortant. Parfois c'est juste plus facile d'oublier que le monde qui m'entoure existe.

Après quelques minutes, ou peut être était-ce quelques heures, je referme mon livre et me lève. Les cries ont cessés, enfin.

From the dining table joue doucement dans mes écouteurs, je lève les yeux sur les murs de ma chambre. C'est comme s'ils me protégeaient de la violence extérieur, c'est apaisant.

Ma vie jusqu'ici, n'a été qu'une succession d'embuches, certaines dont je pensais ne jamais me relever. J'ai longtemps chercher à savoir comment ma vie avait pu partir en vrille si rapidement, j'ai souvent pensé que tout était de ma faute et je me suis blâmée pour cela, bien trop souvent. Puis j'ai finit par embrasser l'idée que je ne pouvais rien y faire et que le contrôle n'était qu'une illusion tenace.
Il m'arrive souvent de ressentir un trop plein d'émotion que je ne peux contrôler. Comme si mon propre esprit ne m'appartenait plus, que je me noyais dans un flot de pensées continu plus noires les unes que les autres et que si je ne remontais pas à la surface rapidement pour reprendre mon souffle j'allais me désintégrer. Je n'ai toujours pas trouvé de remède, le plus souvent je laisse les vagues m'emporter.

Mon portable se met a vibrer, me sortant de ma transe brusquement. Trop brusquement.
Arthur.

Je prend une voix faussement enjouée et décroche.

- Salut toi.

Fine LineWhere stories live. Discover now