Chapitre 11 : Au Revoir, Mon Frère

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Les cendres voletaient toujours dans les airs, tombant doucement, se mélangeant avec les flocons de neige qui, eux aussi, venaient se poser délicatement et jonchaient le sol.

Lai était chargé, et sentait horriblement, un mélange de brûlé, de chair humaine carbonisée, de fumée, un parfum de mort.

Les pas de Sansa et de Seldan étaient pratiquement silencieux, crissant à peine dans la neige blanche recouverte de cendres noires.

Elle cherchait Jon.

Elle ne lavait pas revu depuis que les membres de larmée des morts sétaient effondrés au sol, sans vie, comme cela aurait dû être depuis le début, et que les Marcheurs Blancs sétaient évaporés dans les airs, purement et simplement, comme sils navaient jamais existé.

Elle était obligée denjamber des cadavres, méconnaissables, dont on ne pouvait dire sûrement sils avaient appartenu à larmée des morts ou à celle des vivants, peu importait, à présent.

Quand soudain, elle sarrêta, obnubilée par la scène à quelques mètres delle, tout en ne voulant pas y croire, ce nétait pas possible, ce nétait quun cauchemar, nest-ce pas, rien quun cauchemar, rien dautre quun horrible cauchemar.

Mais le cri de Daenerys lui prouva que non.

Elle était là, agenouillée au milieu de la neige et des cendres, au milieu du feu et du sang, berçant un corps.

Un corps.

Les yeux de Sansa se brouillèrent de larmes quand elle reconnut lidentité du mort, même si au fond, elle lavait su depuis le début, depuis quelle avait vu quil nétait pas revenu.

Jon avait une dague profondément enfoncée dans ses entrailles, une lame de glace, larme des Marcheurs Blancs, dont il ne ressortait que le manche.

Son sang tachait le manteau de fourrure blanche de Daenerys, dont les larmes ruisselaient sur son visage avant de tomber sur les joues froides de Jon.

Sansa chercha Fantôme des yeux, en se disant que quand elle verrait le loup blanc, ce serait fini, elle serait sûre que Jon était toujours vivant, que le dæmon ne sétait pas évaporé en une nuée de poussière dorée.

Mais, elle eut beau le chercher, elle ne le vit nulle part.

Cétait fini.

Jon Snow était mort.

Sansa ferma les yeux, refusant de voir une minute de plus cela, une image qui resterait déjà indéfiniment gravée dans sa mémoire, et les larmes chaudes comme le souffle de la vie coulèrent sur ses joues, à elle aussi.

oOo

Les Marcheurs Blancs avaient beau avoir été vaincus, cela nempêchait pas la neige de continuer à tomber, recouvrant le sol dun épais manteau immaculé, recouvrant le sang et les cendres, recouvrant les traces de la Grande Guerre.

La fumée provenant des flammes des bûchers funéraires mourrait dans le ciel gris de lhiver, comme si les âmes séchappaient de leurs prisons charnelles, montant dans les airs, avant de sévanouir, mort cest mort, la vie, cest fini, mais les morts aussi.

Les derniers survivants, trop peu nombreux, malheureusement, avaient lair las, fatigués, ladrénaline de la victoire nayant pas encore eu le temps de monter dans les esprits, pas quand il y avait tant de monde à enterrer, pas quand tant de leurs frères, de leurs pères, de leurs fils étaient tombés.

Sansa regarda Daenerys du coin de lil, elle qui était devant le bûcher où avait été posé le corps de Jon.

Elle avait réclamé le privilège de lincinérer, cétait elle la reine, comme elle navait pas manqué de le lui rappeler, et puis, Feu et Sang était sa devise, après tout, leur devise, et Sansa navait pas, plus, plus la force de lutter, elle en avait marre, du feu et du sang, comme tous les Nordiens, tout le monde.

La Dernière GuerreWo Geschichten leben. Entdecke jetzt