— Ok. Merci beaucoup. Je suis vraiment heureuse de pouvoir compter sur vous et de vous avoir dans ma vie.

— C'est normal, ma beauté. Allez, debout, le cours va bientôt débuter. Les premiers élèves sont déjà en train de s'entraîner. Et je pense que tu sais aussi bien que moi que M. Roberto a horreur du retard, pouffe Arthur.

Gabrielle se relève, aussitôt imitée par Thaïs. Elle époussète son pantalon fluide puis offre ses mains à Clara pour l'aider à se mettre sur pieds.

La blonde sourit à ses amis et, même si aucun mot ne s'écoule de sa bouche, la sincérité qui s'en dégage suffit à les remercier avec une réelle reconnaissance. Elle est si heureuse de les avoir près d'elle. Et même s'ils ne connaissent pas sa véritable identité ni les épreuves de la vie qu'elle a supporté, ils l'apprécient pour ce qu'elle est vraiment.

Car paradoxalement, Clara n'arrive à être elle-même uniquement lorsqu'elle devient Danae. Car seulement à ce moment, elle fait corps avec sa passion et se libère totalement de ses problèmes. Les bras de ses amis autour de ses épaules, l'adolescente se dirige vers leur professeur qui les attend.

Quelques adolescents ont déjà commencé à répéter leurs tirades sous l'œil à la fois critique et empli de douceur de M. Roberto. Ce dernier les observe et rectifie leurs erreurs avec professionnalisme, assis sur l'imposant fauteuil en bois massif recouvert d'un velours pourpre qui lui sert de chaise.

Ce siège, acheté il y a quelques années dans une brocante, plusieurs élèves l'ont déniché dans la réserve des costumes et des décors. Clara se rappelle très bien de ce jour où ses camarades sont ressortis de l'arrière salle, un sourire immense aux lèvres face à leur trouvaille. Depuis, à chaque cours, telle une habitude, leur professeur y est installé confortablement pour suivre au mieux le déroulement de la pièce de théâtre qu'il fait jouer à sa troupe d'élèves.

Clara s'assoit sur les marches d'escaliers, attendant son tour. Lorsque celui vient, elle s'avance, le cœur gonflé de fierté. Elle a travaillé sans relâche durant toute la semaine pour améliorer son interprétation de Juliette. Elle a répété ses vers dans sa chambre, encore et encore, en mettant toute sa passion au service de son jeu théâtral dans l'unique but d'atteindre la perfection. La conversation de tout à l'heure avec ses amis lui revient en tête. Dans un élan de confiance, la blonde s'élance, récitant son monologue devant le sourire fier de M. Roberto.


Pendant ce temps, Roméo attend que le feu passe au vert pour les piétons Au bout de deux petites minutes le signal s'éclaire et l'adolescent traverse la ruelle, sans perdre un instant. Même s'il commence à s'habituer au dédale parisien, il lui arrive quand même un peu de se perdre parfois.

Une fois de l'autre côté de la rue, Roméo regarde l'heure sur qui s'affiche sur l'écran d'accueil de son téléphone. 17h15. Son train pour Cannes étant seulement à 18h45, il lui reste encore du temps pour arpenter la capitale.

En effet, ce week-end, le brun rentre dans sa ville natale afin de voir un peu sa famille autrement que par appel vidéo. Il a si hâte de revoir ses parents ainsi que ses frères et sœurs qu'il a déjà préparé sa valise depuis hier soir. Par conséquent, seulement un arrêt à l'appartement de son parrain sera nécessaire avant de partir en direction de la gare. Roméo a d'ailleurs réservé un taxi qui viendra le chercher à l'adresse de ce dernier pour le conduire Gare Saint-Lazare.

Le ciel commence un peu à s'assombrir mais le brun ne s'inquiète pas trop. À cette saison, il peut espérer que la nuit ne tombe pas avant son départ.

Déambulant dans les rues du dixième arrondissement, il s'arrête soudain, afin de refaire son lacet. Remis sur pieds, Roméo observe les alentours et constate qu'il se trouve au détour d'une petite ruelle banale, devant une petite salle de théâtre.

La devanture n'a rien d'atypique, pourtant l'adolescent est attiré par la pancarte de sept lettres qui fait remonter en lui tant de souvenirs. Il se rappelle que lorsqu'il était plus petit, sa maman adorait l'emmener au théâtre. Il a toujours trouvé cet univers fascinant.

Il pousse donc la lourde porte et entre, aspiré par la chaleur et les rires qui résonnent même sur le perron. Le couloir sombre qu'il emprunte, le mène jusque dans une grande salle, remplie par des rangées de fauteuil en velours. Une immense scène, surplombée par une paire de rideaux rouges, lui fait face. Des adolescents, assis sur les marches d'escaliers entourant la scène, semblent attendre patiemment leur tour.

Roméo sourit, reconnaissant immédiatement la pièce qui se joue devant lui. Roméo et Juliette, le chef-d'œuvre de Shakespeare, le classique de la littérature dont il tire son prénom. Le drame romantique de l'amour impossible par excellence. Il s'assoit sur une des chaises, bercé par les répliques qu'il connaît si bien, espérant ne pas déranger la session en cours.

Soudain, un détail retient son attention et Roméo n'a pas besoin de longtemps pour reconnaître la blonde qui se tient sur scène, face à lui.

coucou !

j'espère que vous allez bien !

voilà, le huitième chapitre de TEV. j'espère qu'il vous a plu ^^
perso, j'ai adoré l'écrire et j'ai hâte d'avoir vos retours parce qu'on arrive vraiment à un premier point important de l'histoire pour Clara et Roméo héhé.

n'hésitez pas à aller faire un tour dans la partie intitulée 'INSPIRATIONS & PLAYLIST' car j'ai rajouté le face claim des amis de Clara au cast :)

bonne fin de journée à vous !

anaïs

T'aimer En VersWhere stories live. Discover now