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Kiyoko se mordait la lèvre inférieure, mal à l'aise. Elle attendait dans le froid que les premières et Yamaguchi -les autres secondes étaient en stage- sortent du vestiaire.
Elle avait un service à demander à Daichi, Sugawara et Asahi. Ils étaient son dernier recours : toutes les solutions qu'elle avait trouvées auparavant s'étaient soldées par des échecs.
La jeune fille n'avait pas peur de solliciter leur aide. Elle savait aussi qu'ils accepteraient de l'aider. Ce qu'il la travaillait, c'était la nature de ce service.
Elle se sentait honteuse de devoir demander ça, et d'avoir à expliquer comment elle en était arrivée là.
Les plus jeunes passèrent devant elle en la saluant, un peu étonnés de la trouver planter là. Elle grimpa les marches et frappa à la porte du vestiaire.
— Qui est-ce qui frappe ? demanda Daichi, surpris.
D'habitude, on rentrait sans frapper, c'était inutile. Ça doit être Tanaka ou Noya, ces idiots veulent nous faire une blague du type "toc, toc qui est là ?", pensa le capitaine.
— Heu... C'est Kiyoko, je peux entrer ?
Les trois garçons échangèrent un regard surpris.
— Oui bien sûr, rentre, on est prêt de toute façon, dit Suga en ouvrant la porte.
En trois ans, c'était seulement la deuxième fois que Kiyoko entrait dans cette pièce. Elle jeta un bref regard circulaire, et ses yeux se posèrent sur un poster représentant trois femmes en bikini sur la plage. Elle contempla l'image un moment. Elle aurait bien aimé y être aussi, sentir le soleil et sa chaleur sur sa peau.
— La déco était là avant nous, en fait...
Elle se tourna vers Asahi, qui ressentait apparemment le besoin de se justifier. La situation était un peu étrange, elle ne savait pas comment briser le silence.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive Kiyoko ? finit par demander Sugawara.
Elle les regarda, et soupira, ravalant sa timidité.
— J'ai un service à vous demander. En fait... En fait le weekend prochain, mon oncle et ma tante fêtent leurs dix ans de mariage. Et j'aurais besoin que l'un de vous m'accompagne... en tant que petit ami.
Les trois garçons la dévisageaient, les yeux écarquillés.
— Il y a trois semaines, ma tante est venue manger à la maison, et elle n'a pas arrêté de m'interroger sur ma vie sentimentale, continua leur manageuse. Elle m'a même proposé de rencontrer le fils d'une amie. Alors, pour qu'elle me laisse tranquille, je lui ai dit que j'avais déjà un copain. Sauf que ça c'est retourné contre moi : je dois impérativement le lui présenter à cette fête.
— Ouah, ça l'air compliqué, avec ta tante, réagit Suga.
— Tu es sûre que ce n'est pas préférable de lui expliquer la vérité ?
Elle y avait évidemment déjà pensé. Mais elle était parvenue à la conclusion que c'était impossible. Elle détestait être au centre des problèmes, et là, cela ferait des vagues.
— Je ne peux pas, elle en fait toujours des tonnes. Si je fais ça, je serais une menteuse, toute ma famille sera au courant, et on me prendra la tête avec ça pendant longtemps. Je n'exagère même pas, vous savez, elle est très douée pour ça.
Daichi se racla la gorge, mal à l'aise.
— Le problème, c'est que ce weekend, on a une sortie tous les trois. On est désolés, mais sur ce coup, on ne va pas pouvoir t'aider...
