Chapitre 1

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La grande guerre, un massacre sans précédant qui mit en guerre la totalité des Royaumes du monde. Cruelle et dévastatrice elle s'était finie dans le sang et les larmes mais aussi dans l'espoir de jours meilleurs. Les différents royaumes avaient pansé leurs plaies, s'étaient occupés de leurs gens et avaient rebâtis leur réputation et leur prestige. Salama la marionnettiste avait laissé dans le cœur de tout un chacun de profondes lacérations qui avait mis du temps à guérir.

Ainsi plusieurs décennies après la mort de Salama les relations diplomatiques et mondaines revinrent au goût du jour. Les nouveaux dirigeants comme les anciens était d'accord sur le fait que la vie devait reprendre. Dans tout les royaumes on recruta de nouveaux domestiques, ces invisibles qui géraient le bon fonctionnement de la haute société et de ces bals.

Dans le Royaume de Rubis une de ces nouvelles domestiques s'appelait Emma, elle était plutôt menue, un peu ronde avec de jolies formes, forte du travail de la ferme, bien loin des délicats bijoux qui composaient la cour. Elle avait été recrutée comme bonne au palais de Rubis permettant à sa famille de gagner une somme rondelette en plus de ses gages. Son travaille était simple, elle devrait s'occuper d'une de ces dames invitées au palais pour des festivités, accomplissant un rôle de femme de chambre, puis quand sa maîtresse serait à la fête elle aiderait en temps que serveuse dans la salle de bal.

Emma n'était pas idiote, elle avait grandi dans une ferme où chaque paire de main supplémentaire pouvait faire la différence, elle était forte et rugueuse, endurcie par les hivers froids. Elle savait qu'elle pouvait avoir du mal à se conformer au protocole des femmes de chambre et que son tempérament fier pourrait lui causer des ennuis si elle ne savait pas se maîtriser. Oui elle savait tout cela mais pour sa famille comme pour elle l'occasion était trop belle, à la signature du contrat, le palais promettait une somme conséquente qui, elle le savait, permettrait à sa famille de vivre de manière confortable et sûr pendant plusieurs mois, voire plusieurs années s'ils étaient économes. En échange Emma serai logé, blanchis, nourrit et elle recevrait une somme, plutôt maigre certes mais une somme tout de même, tous les mois.

Comme nous l'avons dit plus tôt, Emma n'était pas idiote et avait vite compris quelle opportunité s'offrait à elle, elle postula donc sans plus attendre et on lui demanda de se rendre au palais très peu de temps après. À partir du moment où elle posa le pied au palais elle subit plusieurs entretiens dont l'un eu lieu avec un vieille femme sèche au visage pincé et qui se tenais extrêmement droit. Emma habillé de sa plus belle robe se sentait un peu déplacé dans le salon chic, en face de cette femme tout aussi chic bien que très austère et qui la regardait comme un insecte. Alors qu'elle s'efforçait de camoufler sa gêne la dame pris la parole :

« Vous êtes Emma Maire, c'est exact ? » La façon dont elle prononça sont prénom fit drésser le poil à Emma mais ravalant sa rage elle répondit le plus calmement possible ;

« Oui Madame c'est exact.

- Je suis Madame Piersonne, la gouvernante, continua la vieille pie, vous serait dans cette maison sous ma supervision directe. Ainsi je vous demanderai de ne pas trainasser ou embarrasser les invités. Vous ferez votre travail comme on vous le demande sans finasser ou autre galimatias. Suis-je claire ? »

Le discours méprisant de Mme. Piersonne avait fait naitre une boule de rage encore plus forte dans la poitrine d'Emma cependant elle avait conscience que cela ne lui apporterait rien de bon.

« Oui Madame, siffla-t-elle entre ses dents serrées, limpide.

- Excellent, continua Mme. Piersonne en se levant, suivait moi nous allons vous trouver un uniforme puis je vous montrerai votre chambre et le reste de la maison, puis elle jeta un regard évaluateur à Emma et ajouta, du moins les parties que vous avez besoin de connaitre. »

En grinçant des dents Emma suivit la gouvernante dans le couloir avant de rester bouche bée, si elle avait pensée que le salon était chic se n'était rien comparé au reste du palais. Le luxe, les œuvres d'art et les dorures étincelait dans la lumière du soleil couchant, et le palais dans toute sa splendeur ne gardait aucune trace de la grande guerre. Quand elle sortie de sa surprise elle fût heureuse et soulagée de voir qu'elle avait continué de suivre Mme. Piersonne malgré tout. Cette dernière la fit d'ailleurs aller vers un escalier plus dénudé, caché derrière une simple porte de bois. Elles descendirent la volée de marche pour arriver dans un couloir sombre et nu. La gouvernante entra alors dans une salle tout aussi austère que le couloir et poussa Emma au centre de la pièce.

« Déshabillez-vous ! Et ne trainez pas ! » Décidément Emma n'aimait pas cette bonne femme. Pleines de colère elle fit cependant ce qu'on lui demandait, sachant pertinemment qu'elle avait signée un contrat et ne pouvais absolument pas se désister. Debout au centre de la pièce froide, ces robes rassemblées dans ses bras Emma frissonnaient dans sa fine chemise de coton. Madame Piersonne la regardait d'un œil dur,

« Redressez-vous, aboya-t-elle puis elle se mis à lui tourner autour, vous avez une silhouette ronde, de petite taille, plutôt épaisse. Une taille diamant devrai vous convenir. » Ces mots dit la terrible gouvernante se dirigea vers une armoire rustique et en sortit un jupon blanc, une longe jupe noir un chemisier blanc et une veste boutonnée noir.

« Habillez-vous, je vais vous montrer votre chambre. » Siffla Mme. Piersonne avant de se tenir près de la porte. Une fois qu'elle vit Emma habillé elle ouvrit la porte. « Allons ne trainez pas ! Vous donnerez vos vêtements à la lingère quand elle passera dans les chambres. On s'attend à ce que votre uniforme soit toujours impeccable, si jamais il se trouve inadéquat vous en subirez les conséquences. Et dépêchez-vous enfin ! » s'exaspéra la gouvernante. Elle conduisit Emma dans un dédale de couloir puis lui ouvrit une porte en bois gravé du numéro 9. Cette dernière bouillonnait face au mépris évident de la vielle pie. Elle entre pourtant dans la chambre presque vide à l'exception d'une paillasse et d'une minuscule commode. Au mur deux lampes à huiles fournissait une maigre lumière.

« C'est ici, vous dormirez là jusqu'à la fin de votre travail ici. ». Une cloche retentis dans les étages et Piersonne releva brusquement la tête vers le plafond.

« Je vous laisse, Monsieur m'appel, on vous attend demain aux cuisines pour le petit déjeuner à 6h00 pile, ne soyez pas en retard ou vous n'aurez rien à manger.

- Attendez ! Je ne sais même pas... »

Mais trop tard Piersonne était déjà parti en claquant la porte. Soufflant fortement elle se laissa tomber sur son maigre lit. C'était une terrible erreur, elle n'arriverait jamais à supporter ce mépris constant. Oh du nerf ma fille, arrête de geindre, elle s'ébroua, tu te reprends maintenant ou bien tu vas le regretter. Arrête de te plaindre et bouge-toi, demain sera une longue journée alors tu ferais mieux de te coucher tôt. Décidé elle se leva pliant ses vêtements proprement puis se mit au lit prenant soin de baisser les lumières au maximum. Finalement après de longues heures à tourner dans son lit elle s'endormit.

Tournent les violonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant