Chapitre 6 : Kidnappé par un Alien

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            Le cœur battant, j'attendis. Mais la porte resta close. Bien.

            Viktor, les genoux ramenés devant lui, les yeux bandés, les mains attachés, m'adressa un grand sourire. Il m'avait reconnu sans me voir ?

            -Merci, Alix.

            -Oh, Vik, si tu savais comme je me suis inquiétée ! Murmurai-je en le débarrassant de ses entraves.

            Le petit garçon de six ans se jeta dans mes bras, sans peur. Je le serrais étroitement contre moi, soulagée. Il allait bien. Vivant, en bonne santé. Marqué par l’expérience ? Je ne le savais pas encore, mais au moins l’avais-je retrouvé.

            -Viens mon cœur. Nous devons sortir d'ici au plus...

            Un bruit sourd raisonna dans l'immeuble, ébranla toute la pièce. De la poussière tomba du plafond, me faisant resserrer ma prise sur Vik. Une explosion ? Qu'est-ce que...

            -Ricki ! Crièrent les deux gardes en ouvrant la porte à la volée. Nous devons...

            Mon cœur faillit jaillir de ma poitrine. Avec le petit dans les bras, je n'allais jamais pouvoir atteindre mon pistolet à temps ! Je devais... Deux coups de feu retentirent. La seconde suivante, ils s'écroulaient sur le sol, Darius m'apparaissant couvert de sang, un grand sourire aux lèvres.

            -Alors, heureuse de me voir ?

            -Tu es blessé ? Demandai-je, sourcils froncés.

            -Nan, c'est pas à moi. Viens, nous devons sortir d'ici au plus vite.

            Je lui emboîtais le pas, nullement gênée par le poids de Viktor. L’adrénaline courrait dans mes veines, me rendant capable de tout. Néanmoins, ma position d'agent gouvernemental ne pouvait laisser les choses en l'état. Je confiais le petit à Darius, tandis que j'ouvrais la voie. Cela ne lui parut pas lui faire plaisir, mais je ne lui laissai pas le choix. Ma conscience ne supportait pas de mettre un civil en première ligne.

            -L'explosion, c'était toi ? Demandai-je en courant dans les couloirs, pistolet au poing.

            -Manœuvre de diversion. Ça t'a plu ?

            -Pas particulièrement. Le Negresco va te détester.

            -Oh, ma chérie. Quand tu es plein aux as, on te pardonne à peu près tout, crois-moi.

            Ce n'était pas faux. Sans ralentir, j'ouvris la porte du sous-sol, donnant sur le rez-de-chaussée. Les centaines d'invités étaient évacués dans un grand affolement, leurs costumes laissant quelques souvenirs dans leur sillage. Mais je ne vis aucune figure Spirit.

            Sans un mot, je fis un signe de tête à Darius. Il m’emboîta le pas, affichant une mine aussi anxieuse que celle de ses convives. Ce ne fut une affaire de minutes avant de nous retrouver à l’extérieur. Sur le pont de verre reliant le Negresco à la ville volante de Nice. La plupart des personnes avaient déjà atteint l'autre côté, tandis que la police était mobilisée. Déjà, je pouvais voir les aéromotos à leur couleur se ruer vers nous, des hommes dessus. Avec eux dans notre camp, Viktor était sauf...

            Une pluie de balle ricocha sur le pont, nous coupant net des autres. Darius lâcha un juron identique au mien. Qu'est-ce que... Les aéromotos firent un arc de cercle dans les airs, pour revenir vers nous. Dans notre dos, les derniers invités retournèrent en hurlant vers le Negresco, terrorisés. 

2. Un Agent en Tenue CollanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant