The Human Among Us - Tome 2 (The Wolf Among Us)

Tome 2 - Chapitre 9 : Jusqu'à la fin des temps (Vision de Bigby)

Bigby

La chose la plus difficile que j'eus à faire depuis ma carrière de shérif : ramener un corps décédé à mains nues jusqu'à la ville. Le pire dans tout cela, c'était qu'il appartenait à l'être qui m'était le plus cher, depuis son arrivée ici, à Fabletown. Ça m'a pris du temps me ressaisir, lorsqu'elle m'était morte dans les bras, pour une deuxième fois. Neige était auprès de moi et essayait de me convaincre de revenir en ville, pour y entreposer le corps de Cassandra. J'avais accepté, après m'être psychologiquement remis de son décès. Il faut dire qu'il est dur de voir mourir une personne que vous avez réussi à tenir en vie le premier coup, mais qu'au final, tous ces efforts ne se sont résolus qu'à être nul.

Lorsque nous sommes entrés en ville, après être sorti de la forêt, Ichabod nous y attendait avec sa voiture. Je ne parlai pas. J'entrai dans celle-ci et m'installai sur la banquette arrière. Neige s'était assise en avant, à côté de Crane. Je crois que je fus traumatisé par les événements précédemment suivis. Le fait de me voir en plusieurs morceaux, même si ce n'était qu'une copie de moi, le fait de voir Cassandra sous une forme de loup-garou démoniaque et la voir se faire transpercer de long en large l'abdomen par le démon Jersey. À mes yeux, elle semblait dormir sur les jambes, mais mon cerveau le savait, lui, que ce n'était pas le cas.

Ichabod Crane nous déposa à son bureau, qui était, par la même occasion, le même endroit où tous les bureaux des moyennement hauts placés dans cette ville, côté travaille. Je transportais toujours Cassandra à bout de bras. Je savais où Crane voulait nous emmener : dans les catacombes. Ça semble être un endroit sombre et poussiéreux, mais ce ne l'était pas. En passant devant mon bureau, je vis Barbebleue en sortir et se placer dans le cadrage de porte. Je l'avais à peine regardé, puisque je regardais celle qui était dans mes bras, tout en regardant au sol, pour éviter les autres regards.

Une fois dans le bureau de Crane et avoir pris l'ascenseur, celui-ci nous descendit dans les catacombes. Neige et Crane prirent un flambeau et me guidèrent le long du couloir de pierre. On pouvait avoir l'impression d'être dans un donjon. Rendu au milieu de la pièce, je vis un sarcophage en verre, avec des fleurs tout autour et à l'intérieur. Les humains avaient pris cette idée pour créer la fin de l'histoire de Blanche-Neige et les Sept-Nains.

- C'est le meilleur endroit pour entreposer son corps, me dit Crane, en levant le couvercle de verre.

J'allai alors l'étendre sur son long et je refermai le couvercle. Je lui avais mis les mains jointes, près de son cœur. Un vrai petit ange positionné comme ça. Neige et Crane partirent pour me laisser un moment seul. J'en avais bien besoin. Je ne sais pas comment ma nouvelle routine s'entretiendrait, puisqu'elle n'était composée que d'elle, ma tendre Cassandra. Il n'y avait pas seulement moi, mais les autres aussi. Ils n'étaient pas tous au courant. Comment réagirait-il ? Comment son absence nous affecterait ? J'allais sûrement le découvrir d'ici les prochains siècles...

*

Les arbres avaient meurtri durant ces deux dernières saisons, mais voilà que le printemps était de retour. Pensais-je encore à elle ? Bien évidemment, puisque tout ici me le faisait penser. J'arrivais très mal à m'endormir, puisque je passais mes nuits, couché sur le côté, à regarder à côté de moi la place vide, qui était autrefois occupée. J'avais repris mes anciennes habitudes de fumer et de boire. Fumer, je le faisais déjà bien avant sa rencontre et je le faisais toujours pendant que nous étions ensemble, mais elle m'incitait à modérer, ce que j'avais réussi à faire. Mais, maintenant, il faut dire que cette modération est chose du passé. Je n'étais tout simplement pas fait pour être heureux. Après tout, mon destin a été tracé pour être Le Grand Méchant Loup. Il n'y a jamais été mentionné qu'il vécut heureux et qu'il eut beaucoup d'enfants avec sa femme. De toute façon, je n'en voudrais sûrement pas. Je ne sais pas comment on s'y prend avec ces gens.