𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚘𝚛𝚣𝚎

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— Vous nous interdisez l'accès au terrain, donc ?

— Oh, non pas du tout. Mais cette épée n'est pas trop lourde pour vous ?

Son rictus était un peu fatigant. Oikawa la leva, tenant le manche assez vulgairement, et afficha un air ennuyé.

— Je suis pas très doué, c'est certain.

Son regard le transperça presque, et le soldat se figea.

— Seriez-vous partant pour m'apprendre un peu ? Ces commentaires signifient bien que vous vous portez volontaire, n'est-ce pas ?

Cette fois, ce fut Oikawa qui lui offrit un rictus amusé, et l'homme ne trouva rien à répondre. Il n'hésita pas, mais sembla surpris. La poitrine gonflée, il siffla :

— En un contre un ? Ça me va. M'en voulez pas pour la casse, votre Altesse.

Iwaizumi haussa un sourcil, alors que leurs yeux se croisaient. Le prince haussa les épaules, discrètement, et lui renvoya son expression la plus satisfaite. Son chevalier hocha la tête et se recula jusqu'à la chaise, remettant son manteau pour leur laisser le champ libre.

Oikawa se plaça face à son adversaire qui réclamait à son tour une épée d'entraînement. Il ne leur fallut que quelques secondes pour se tenir prêt, en position pour un duel.

— Vous savez comment faire, au moins ?

Tooru soupira.

— Moins de blabla. Attaquez.

L'ordre passa mal apparemment, mais cela n'empêcha pas l'homme de lui obéir. Il leva l'arme, poussa sur ses jambes, et s'élança vers le prince. Sa position ouverte et son expression confiante donnèrent à Tooru l'envie de s'amuser un peu.

Il se décala sur le côté, d'un pas rapide, et esquiva. Le soldat manqua de tomber, déséquilibré par son attaque qui ne toucha personne. Le corps lâche et les pas légers, Oikawa se remit en position.

Il ignora les soupirs étonnés des autres, et l'irritation de son opposant. À présent ses mains tremblaient à nouveau, et ce n'était pas ce jeune imbécile qu'il avait envie d'affronter, mais son chevalier qui tenait au moins plusieurs longues minutes contre lui.

— Enfoiré, siffla le soldat, juste avant de se jeter sur lui.

Cette fois, Oikawa para avec son épée : les pieds ancrés dans le sol, les yeux perçants, il manqua de briser le bois avec une position ferme et fit glisser leurs lames pour pouvoir se retourner. Son coup de coude parti tout seul, rapidement suivi par un coup de pied qui arriva en plein sur son menton. La tête de l'homme partit en arrière, et il s'étala sur le sol froid.

Le silence les enveloppa quelques instants, jusqu'à ce qu'Oikawa se rapproche rapidement, profitant de son adversaire sonné. Un coup du plat de l'épée dans la joue, histoire de lui remettre les idées en place.

Le prince pointa son arme sur la gorge de son adversaire et articula :

— Vous n'êtes pas très malin, mais ça, je peux passer outre. Vous ne connaissez pas les capacités de votre adversaire, pourtant vous le défiez avec arrogance ? C'est un peu ridicule, mais j'imagine que c'est rectifiable. En revanche, j'ai du mal avec le manque de respect de la part de gens que je considère inférieur. À l'avenir, faites attention à qui vous offenser. Voyez-vous, petit soldat, moi je n'ai rien à perdre. Un coup un peu trop fort, ou une simple mise à mort : ça ne change pas grand-chose à ma situation. Je peux faire ce que je veux.

Il se recula, et l'homme avait complètement perdu son air arrogant : à présent, il tremblait tout entier. Son visage commençait déjà à enfler aux endroits un peu rouges. Même libéré de la menace de l'épée, il ne bougea pas.

— Bien, maintenant si vous m'excusez...

Il fit un signe de tête à Iwaizumi, qui attrapa son épée et le manteau du prince avant de venir le rejoindre. Il paraissait avoir du mal à ravaler la fierté qui illuminait discrètement ses traits. Quand ils furent ensemble, Oikawa se retourna une dernière fois vers les quelques gardes présents, qui aidaient leur camarade à se relever.

— Je ne vous propose pas un combat contre mon chevalier, je pense que vous avez été suffisamment humiliés pour la journée.

Il s'était attendu à au moins quelques expressions irritées, mais il n'obtint en retour que des regards intimidés. Oikawa se détourna finalement, en haussant les épaules, presque déçues.

S'il voulait se défouler encore un peu, il allait devoir le faire un peu plus loin.

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Ad Vitam Aeternam | UshiOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant