XIII. confessions

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Ce début d'après-midi est moins mouvementé en émotions que ne l'a été cette matinée. Après ma douche, Eiji m'a préparé un petit remontant. J'ai mangé pour lui faire plaisir, mais j'avoue que j'ai eu du mal à apprécier le plat. Ce n'était pas lié à sa cuisine, en fait. Mon estomac était simplement encore noué.

Je commence tout juste à me détendre complètement. Couché sur son ventre, je somnole tandis qu'il passe un appel à Ibe-san. Il joue avec mes mèches de cheveux encore humides comme si c'était le fil du téléphone. De temps en temps, j'entends mon prénom jaillir dans la conversation. Ça me fait sourire.

Je glisse ma tête sous son pull pour me sentir en sécurité. À chaque fois que je change de côté, Eiji frémit un peu. De quoi me faire tomber amoureux encore plus.

Les minutes passent et il finit par raccrocher, s'étirant le dos par la même occasion. Je sors de mon état de légume, et prends un peu d'air frais. Eiji me sourit.

« Alors comme ça, on parle de moi ? je le taquine en me redressant un peu.

– J'étais bien obligé, il s'est passé un tas de choses en si peu de jours.

Le menton posé sur mes bras, je l'écoute attentivement.

– Je crois qu'on peut dire que, toi et moi, on s'est un peu rapprochés, d'une certaine manière, raconte Eiji. Non, de... de beaucoup de manières, en fait.

Il rougit un peu, les yeux dans le vague.

– Je crois qu'on peut dire ça, oui, approuvé-je, lui tirant un sourire.

Il me regarde longuement, avant de briser le silence avec une question surprenante.

– Tu ne regrettes rien de tout ça, n'est-ce pas ?

– De quoi ?

– La plage et ce matin...

Je sens mon coeur faire un bond. Les yeux écarquillés, je formule mes mots.

–Si je regrette ça ? Les baisers, et tout ? m'enquis-je, inquiet. Non... Tu les regrettes ?

– Pas du tout, Ash, m'arrête-t-il timidement. Je ne regrette rien du tout... Je voulais m'assurer que tu ne te forçais pas. C'est tout.

Je soupire profondément. Il m'a fait peur, ça m'a réveillé d'un coup de fouet, moi qui ai les paupières qui collent depuis un bout de temps.

– J'ai préféré vérifier car... ça arrive aux gens de changer d'avis, parfois. S'il s'était trouvé que tu n'avais pas eu de sentiments pour moi, au final, je l'aurais accepté. Peu importe à quel point ça m'aurait fait mal.

– Pareil, je suppose. J'aurais peut-être eu de la peine à m'en remettre, cependant. Mais je t'aime inconditionnellement, et je pense pas qu'un geste ou des mots puissent l'exprimer totalement. Donc au final, quelle importance, que l'on s'embrasse ou non ? 

– Exactement, c'est exactement ça que je voulais dire. Après, je suis pas du tout fermé à être intime avec toi, dit-il, riant le rose aux joues.

– Moi non plus, je pense qu'il y a une raison pour laquelle notre relation a changé. Ça devait arriver, quoi. J'aime comment les choses ont évolué naturellement.

– J'attendais que ça arrive, honnêtement. Je me sentais un peu comme un tordu. Parce qu'à chaque fois que tu me touchais ou me regardais trop longtemps, j'avais l'impression qu'on allait s'embrasser. Le nombre de fois où je m'apprêtais à le faire, mais tu as bougé ! Aaargh, j'étais tellement gêné après !

– C'est dingue, je t'ai jamais vu venir. Comme quoi, tu sais être discret, quand tu veux. Mais moi aussi, y'a eu plusieurs fois où j'y ai vraiment cru, pendant une seconde, haha.

Je suis là.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant