XXXIII

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Le 14 Janvier 2013,
Ville de Bordeaux.
Hôpital Saint-André.

[...]

Yolaine,

Me laissant doucement tomber au sol,
Je tentais de récupérer mon souffle, petit à petit. Tout c'est passé trop vite, simplement, je sais une chose : mon Dieu n'a pas dit son dernier mot. Baignée dans l'obscurité, j'ignorais ce qui se passait autour de moi. J'entendais seulement la voix d'une femme à mes côtés, qui me posais de milliers de questions. Une réponse voulait s'échapper de mes lèvres, mais un soudain mal de tête me saisit.

Je ne comprenais rien de ce qu'il se passait, mon coeur battait vite et les images défilaient dans mon esprit à la vitesse d'un train à grande vitesse. J'avais du mal à saisir le sens de ce que je voyais, j'avais du mal à comprendre les choses que je voyais. Rien ne venait de moi, c'était sûre. Emue et perturbée par toutes ce que je voyais, je tenais fermement la main de cette femme à mes côtés en lui répétant ce prénom:

« Hafsa ... Hafsa. »

Dans sa voix je sentis de l'incompréhension, cependant je ne cessais de répéter ce prénom. Je le répétais sans aucune interruption, les images continuaient de défiler. Je bouchais soudainement mes oreilles, voulant et désirant plus que tout entendre la voix de l'Esprit Saint me parler afin que je comprennes : aucune voix. Cependant, une conviction montait dans mon coeur : me rendre dans la chambre mortuaire. Et crier le nom de cette femme, Hafsa.

Peut importe la réalité des choses, elle va se réveiller aujourd'hui.

― Madame, emmenez-moi dans la chambre mortuaire.

... ― Madame, c'est... c'est impossible.

― Madame, emmenez-moi là-bas !

... ― Je vous dis que ...

― HAFSA !

... ― Cessez de ...

Je pris un nouveau souffle et continuait de crier ce prénom, de toute mes forces.

― HAFSA !

... ― Madame, calmez-vous voyons !

Le troisième chiffre est le chiffre de l'accomplissement. Christ a vaincu la mort le troisième jour. C'est avec cette même conviction que j'hurlais pour la troisième et dernière fois le nom de Hafsa.

Il ne suffit que de quelques minutes pour que les choses se passent a une vitesse incroyable. Mon Dieu n'est pas un homme pour mentir, ni pour se repentir. L'agitation et l'étonnement monopolisait l'ensemble de l'atmosphère de cette chambre, une seule question raisonnait dans la tête de cette femme qui tenait mon bras depuis quinze minutes : comment est-ce possible ? J'aimerais lui répondre, par la foi tout est possible. La Parole de Dieu dira : « Tout est possible à celui qui croit. »

Merci Père Éternel, car tu as fais encore des prodiges et des miracles. Que ton saint nom soit élevé.

... ― Mais... c'est impossible ! Infirmière ! Infirmière !

[...]

David,

*
* *

Le 17 janvier 2013,
Ville de Lyon.
Hôpital de La Croix Rousse,

Je marchais en direction de l'accueil de l'hôpital, dans l'optique d'aller voir Sarah. N'étant plus mon épouse, je me dois quand même de l'épauler durant cette dure épreuve. Malgré le mal qu'elle a pu faire, elle ne mérite pas une minute tout ce qu'elle vit. Son coeur ne cesse d'être meurtri, d'être en souffrance. Elle est sans cesse négligé et ça depuis que je la connais, et pourtant, elle ne cesse de se créer un bouclier pour éviter de souffrir. Sarah n'a pas besoins d'un homme ni d'argent, elle n'a besoins que de Christ. Que de Christ.

« The choice. »Where stories live. Discover now