- 13 -

9.3K 762 37
                                    

Il ne sourcilla même pas à la fin de ma prise de parole et resta immobile.

« Je vois. Et pourquoi penses-tu que tu pourras accomplir ça en venant me voir? »

« Parce que tu en es le responsable! » criais-je énervée.

D'un geste vif, il se rapprocha ce qui me poussa à reculer. Mon dos percuta le mur derrière moi, me piégeant. Il en profita pour se pencher, réduisant la distance entre nos deux corps.

« Je pensais te l'avoir déjà fais comprendre. » Sa voix était plus grave et plus menaçante malgré son ton neutre. « Je n'ai tué personne. »

Je fixais ses yeux, qui perdaient peu à peu leur couleur naturellement chocolat.

« Tes yeux. » dis-je sans m'en rendre compte.

Mes simples mots le déstabilisèrent. Il se recula brutalement, me tournant le dos. Perdue, je fronçais des sourcils. Pourquoi perdit-il toute maitrise tout à coup?

« Tu devrais partir, Maddy. »

« Non! » m'écriais-je déterminée.

Je fis un pas vers lui, mais il cria aussitôt.

« Je t'ai dit de partir! Maintenant! » m'ordonna-t-il sèchement, sa voix puissante me faisant sursauter.

Je le vis gigoter en gémissant douloureusement. Que lui arrivait-il?

Le soleil qui se reflétait sur son tee shirt s'éteignait au fil du temps, laissant la nuit assombrir sa silhouette masculine.

Il devenait étrange. Mais je persistais.

« Je ne veux pas partir temps que je ne serai pas sûr que tu ne tueras plus personnes. » dis-je désespérément.

« Putain Maddy, casse-toi! Tu ne comprends pas que c'est dang- » Il cria de douleur subitement et tomba à genou. Je me jetais à son secours, posant mes mains affectueusement sur son dos. Il resta silencieux un long moment, sa respiration reprenant un rythme régulier.

« Zayn? » demandais-je inquiète.

« Zayn est parti. » Sa voix souffla accompagnée d'un rire narquois.

Il tourna la tête vers moi, et je vis ses yeux couleurs sang me fixer avec amusement. Je m'éloignais d'un bond, recouvrant ma bouche de mes mains. Comment étais-ce possible?

Il se redressa me dominant de toute sa hauteur. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire machiavélique.

« Je t'avais dit qu'on serait ramenés à se revoir, ma jolie Maddy. »

Il se rapprocha mais je reculais.

« Mais je dois dire que je n'aurais jamais pensé que se serait toi qui viendrais à moi. »

« Zayn, je- »

« Je ne suis pas Zayn! » Il cria une nouvelle fois. Remarquant que j'étais effrayé, il retrouva son calme. « Pourquoi tu veux absolument que je sois lui? »

Je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu'il me disait. J'étais totalement perdu et pétrifié.

Si il n'était pas Zayn, qui était-il?

Il souffla lourdement avant de se servir un verre de vin. Je remarquais qu'il buvait avec plus de brutalité et rapidité qu'il ne l'avait fait plus tôt. C'était comme-ci en quelque seconde il avait changé de personnalité. Même sa façon de se tenir était différente.

« Ah, je déteste ces vêtements! » lâcha-t-il en regardant sa tenue.

Il retira son t-shirt et pris un sweat qui trainait sur le canapé. Mes yeux dévorèrent son torse nu avec avidité sans que je puisse me retenir. Il était si beau.

Une fois habillé, il revint vers moi ce qui me fit déglutir.

« Donc, tu veux mettre un terme à tout ces meurtres d'après ce que j'ai compris? »

J'hochais de la tête positivement ce qui le fit rire.

« Tu avais plus de courage tout à l'heure. »

« C'est parce que tu avais pas les yeux rouges tout à l'heure. » lui répondis-je mentalement.

Il s'apprêta à poser un doigt sur ma joue, mais j'eus un mouvement de recule. Il laissa alors retomber sa main le long de son corps.

« Je vois, tu préfères parler à Zayn qu'a moi. »

Il marcha jusqu'à la table où la bouteille trônait avec les deux verres.

« Tout le monde préfère Zayn. » grogna-t-il.

Il prit la bouteille en main, puis la jeta contre le mur crème du salon. Je me recroquevillais à ce geste, surprise.

Il me jeta un regard, ses yeux rouges parcourant mon corps. « Décidément ce bâtard à vraiment de la chance. » À ces mots, il empoigna mon poignet. Je n'eus même pas le temps d'assimiler ses paroles, qu'il avait parcouru la distance qui nous séparait.

Il m'attira vers le radiateur et m'accrocha à une des grilles avec un bout de fer qu'il déforma à main nue.

Je ne me ferais jamais à l'idée de sa force et sa rapidité. C'était incroyable!

« Je suis désolé, ma petite guerrière, mais ce n'est pas ce soir qui tu vas empêcher quelqu'un de mourir. »

Je bougeais ma main prisonnière, mais je ne pouvais plus me détacher du radiateur. Le fer cognait contre ma peau et me faisait mal à chaques fois que je tentais de me défaire de ses menottes improvisées.

« Je t'en prie non! » implorais-je.

Il laissa son index caresser mes cheveux puis ma joue. « Je suis obligé, Maddy. » soupira-t-il.

Il se redressa, mais avant qu'il fasse un pas, je pris la parole.

« Pourquoi? Pourquoi tu es obligés de tuer ses innocents? »

« Pour survivre. » lança-t-il sans se retourner. « C'est dans ma nature, dans mon sang. J'ai été crée pour tuer. »

Crée? Comment-ça il a été crée?

C'est sur ces derniers mots qu'il quitta l'appartement, me laissant seule, accrochée au radiateur. Je me mis alors à crier, l'appeler pour qu'il revienne. Je savais qu'il pouvait m'entendre malgré l'épaisseur du mur. J'étais sûr à 99% que cela faisait partie de ses supers capacités.

Mais bien évidemment, il ne fit rien. Je tirais comme une folle sur le bout de fer. En vint.

Après vingt minutes, je regardais autour de moi pour voir si un quelconque objet pouvait m'aider. Je vis alors un bout de verre joncher le sol devant moi. Un vestige de la colère de Zayn.

Immédiatement, je me rapprochais de ce trésor, mais il était encore trop loin pour moi. Juste quelques millimètre me séparait du sésame. Tout en gémissant de douleur, je tendais le bras vers le verre brisé, mes lèvres tirées en une affreuse grimace.

Mon majeur l'effleura, ce qui accéléra les battements de mon coeur. « Je peux le faire. » pensais-je aussitôt. Je tirais plus, mon corps complétement tordu. Deux seconde plus tard, je réussis à prendre le verre entre mes doigts. Heureuse de mon exploit, je me rapprochais du fer. Je posais le verre dessus, le faisant bouger comme-ci c'était une scie qui coupait un arbre.

Mais après quelques minutes archanées, je me suis rendu à l'évidence que ce bout de verre ne pouvait m'aider à me dégager du radiateur. Je soufflais, laissant mon corps mollement tomber le long du mur. Comment allais-je faire?

Il allait encore tuer quelqu'un et ça par ma faute. Parce que je n'avais pas eu assez de force et de courage pour le stopper à temps.

C'est sur ces pensées-là que je suis tombé de fatigue, la tête contre mon épaule droite.

Je fus réveillée dans un sursaut par un bruit de porte qui claque. Les yeux écarquillés, je cherchais à voir d'où ce bruit provenait. La pièce était plongée dans le noir du par l'obscurité du ciel.

Combien de temps avais-je dormi?

J'eus à peine le temps de réfléchir à cette question, que je vis ses yeux rouges me fixer. Il était devant moi et semblait accroupit. Je sentais mon rythme cardiaque s'affoler et ma respiration me manquer. Il resta un bon moment comme ça, à m'observer silencieusement, avant que je ne parle.

« Tu as..»

Je ne pouvais même pas poser la question tellement cela m'affectait. J'avais l'impression que j'avais moi-même commit ses meurtres.

Il se releva, expirant lourdement.

« Oui. »

Je ne le voyais plus désormais et ça m'effrayait. Il pouvait être n'importe où dans la pièce.

« Où es-tu? » demandais-je la voix tremblante.

Soudain, la pièce s'illumina. Je papillonnais des yeux, m'habituant à la luminosité.

« Ici. »

Je le vis près de l'interrupteur, le visage neutre. Je remarquais que l'une de ses mains étaient recouverte de sang, se qui tordit mon ventre de douleur.

« C'est ma faute. » Je me suis dit mentalement.

« Femme ou homme? » demandais-je en regardant le sol.

« Qu'est-ce que ça peut faire? » siffla-t-il.

« Ce sont des humains ! Ils méritent qu'on respecte leurs morts et qu'on les honneur! » éclatais-je à bout.

Il ria, tout en se rapprochant.

« Elle est morte, Maddy. Ton respect ou ton honneur ne changera rien à sa condition. »

C'était donc une femme.

Même si je n'étais pas croyante, je fis mentalement une prière pour qu'elle repose en paix, peut importe où elle se trouvait désormais.

« Comment peux-tu être si- »

« Si quoi? » Il me coupa durement, ses yeux me fusillant du regard.

« Si détaché. N'as-tu pas de coeur? »

Il avança dangereusement vers moi, ce qui me fit regretter mon franc-parler. Mais au lieu de me faire du mal, il posa ses mains sur le fer, le tordant pour me libérer.

Machinalement, je massais mon poignet endolori, tout en le fixant.

« Non, je n'en ai pas. » lâcha-t-il doucement.

désolé pour l'attente. J'espère malgré tout que vous n'êtes pas déçus. xx

LOVE MURDERER I z.mWhere stories live. Discover now