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Son souffle chaud s'écrasait contre la peau de mon cou accélérant les battements de mon coeur. Alors qu'il commençait a embrasser mon menton, je sentis mon inspiration se bloquer dans ma gorge pendant quelque secondes.

Je fermais les yeux appréciant les sensations qui m'envahissaient peu à peu.

Sa main monta le long de mon bras traçant une fine ligne avec son index, finissant son chemin sur mon épaule dénudée.

Je voulais prononcer son prénom, mais je réalisais que je ne le connaissais toujours pas. La seule chose que je savais de lui était son nom de famille. 

Ses doigts effleurèrent ma peau tendrement avant de saisir avec force mon cou. J'ouvris les yeux brutalement, surprise par cette brutalité soudaine. La première chose que je pus voir était la couleur inhumaine de ses yeux. Un rouge profond et terrifiant.

Je commençais à paniquer alors qu'il resserrait ses doigts autour de ma nuque m'empêchant de respirer convenablement.  

Je posais mes mains sur les siennes, tirant sur ses doigts et ses paumes, essayant de me dégager de son emprise. En vint. Il était beaucoup plus fort que moi.

En me voyant faiblir sous sa force, il esquissa un sourire satisfait. Je l'implorais du regard, ses mains autour de mon cou m'empêchant de parler.

Rapidement, je sentis mon corps se contracter, perdant toute sa vigueur. J'allais mourir. Je pouvais le sentir au plus profond de mon être.

« Maddy. » 

J'entendis la douce voix d'Alex m'appeler. 

« Maddy, réveille toi. »

D'un geste brusque, je me redressais, le corps en sueur. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que j'étais bel et bien dans ma chambre et que tout ce que je venais de vivre n'était qu'un cauchemar.

« Tu vas bien? » Alex me regardait, légèrement inquiète.

« Oui, j'ai juste- » Je soufflais lourdement, me remettant de mes émotions. « J'ai fait un mauvais rêve, c'est tout. »

« Tu veux en parler? » Ses yeux cherchaient les miens tentant de déceler un indice qui pourrait lui dire les raisons de mon état.

« Non, je vais bien ne t'inquiète pas. » 

Elle me fixa silencieusement, septique de ma précédente réponse. 

Je me levais, ne lui laissant pas le temps de réfléchir plus longtemps sur le fait qu'elle devait me croire ou pas, et me dirigeais vers la salle de bain. Je pris une douche tiède, cherchant à me faire sortir ce cauchemar de l'esprit. Je m'habillais rapidement et attachais mes cheveux en une queue de cheval. Une fois prête, j'allais dans la cuisine prendre un pain au chocolat pour la route, y trouvant Alex, assise devant un bol de céréales. Ses yeux analysaient curieusement chacun de mes mouvements. Je savais qu'elle s'inquiétait pour moi. Elle le faisait toujours. Mais ce jour là, elle était encore plus anxieuse. 

Elle savait que ça faisait un an jour pour jour qu'il était mort.

Sans dire un mot, je pris mon sac qui reposait sur le tabouret de la cuisine, et enfilait ma veste en cuir noir. Je nouais une écharpe en laine autour de mon cou, puis je me dirigeais vers la porte d'entrée.

« À ce soir. » dis-je sans la regarder. 

J'ouvris la porte, et avant que je la referme, je l'entendis dire « Passe le bonjour à Cameron de ma part. » ce qui compressa mon coeur sur lui-même.

Je ne répondis rien en retour. J'ai préféré, faire la sourde oreille et descendre les escaliers à toute vitesse. Arrivée dehors, je pris un instant pour prendre une grande bouffée d'air frais, m'armant du peu de courage que je pouvais trouver en moi. Mes yeux s'attardèrent un instant sur le ciel cherchant parmi les nuages une trace de sa présence auprès des anges.

Je me mis ensuite en route ne voulant pas perdre plus de temps. Je fus rapidement arrivée à destination. J'admirais silencieusement l'immense grillage qui se dressait devant moi. D'une main tremblante, je actionnais la poignée rouillée et ouvris la porte en ferraille, la faisant grincer dans un bruit sourd. Je pénétrais à l'intérieur, expirant lourdement. J'y étais.

Je mis cinq minutes avant d'arriver devant ce rectangle gris où son corps sans vie reposait. Planté devant sa tombe, je me suis demandé pourquoi j'étais venu. Après tout, ce n'était plus qu'un corps. Son esprit était désormais ailleurs. Et j'espérais dans un monde meilleur.

Bêtement je me mis à chercher mes mots mentalement. C'était pas comme si je le connaissais depuis l'enfance. C'était pas comme si il était mort.

« Bonjour, Cam. » finis-je par dire. 

Je restais silencieuse encore quelques minutes, jouant maladroitement avec mes doigts avant de reprendre la parole.

« Oh, Alex te passe le bonjour aussi. »

Je jetais un regard autour de moi, voulant savoir si j'étais seule. Ne voyant personne, je reposais mes yeux sur sa tombe, fixant avec tristesse les lettres dessiner dans une couleur rappelant l'or, qui formaient son prénom. Aussitôt la colère m'envahit alors que des larmes se logeaient dans mes yeux.

« Tu sais quoi? Je ne vais pas te parler en regardant naivement ta tombe et faire comme si tu étais encore là et que tu pouvais m'entendre. » dis-je  sans reprendre ma respiration. « Tu es mort. » Entendre ses mots sortir de ma bouche me fit un drôle d'effet car c'était la première fois que je le disais. Que je réalisais qu'il ne reviendrait plus jamais.

« Tu n'es pas dans cette stupide tombe. Tout ce qu'elle contient c'est un corps. Un corps que j'ai aimé. Mais un corps mort. Et dieu sait où tu es maintenant, et si tu vas bien. » Des souvenirs de moments passés en sa compagnie me revinrent en mémoire, aggravant ma souffrance. « Tu te souviens quand on avait seize ans et qu'on se faisait des soirées d'épouvantes? On s'était promis que le premier qui partait de nous deux, devrait faire un signe à l'autre pour lui dire qu'il va bien de l'autre coté. C'est toi qui avais lancé cette idée. Et bien qu'attends tu? Qu'attends tu pour me faire signe? » Une larme coula le long de ma joue. « Tu ne sais pas combien c'est dur de vivre sans toi. » articulais-je difficilement.

Je séchais les larmes qui m'avaient échappé du revers de ma main déterminée à me relever de cette chute douloureuse. Je ne pouvais pas continuer à sortir tous les soirs et me bourrer continuellement pour echapper à cette réalité. Je n'avais pas le droit de me détruire comme ça. 

Mes yeux se posèrent sur un bouquet de fleurs fraiches rassemblée par une guirlande blanche, où il était écrit « À notre fils disparu. »

« Je repasserai lundi. » lâchais-je finalement.

Je tournais des talons faisant dos à la tombe. « Je t'aime Cameron. » dis-je doucement dans un souffle presque inaudible avant de partir.

Sortis du cimetière, je laissais d'autres larmes dégringoler des mes yeux. Son absence à mes côtés me pesait énormément. J'avais l'impression de ne plus pouvoir avancer sans lui à mes côtés.

Soudain, j'entendis un craquement de vielles chaussures résonner autour de moi. Je levais le regard curieusement, la vue encore embrumée. Et là, je vis les yeux chocolats de Malik me regarder avec compassion. Je sentis mon coeur chuter brutalement.

LOVE MURDERER I z.mWhere stories live. Discover now