Chapitre 4 - Nuage

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HAZEL

Même si ce type est un sale con, il est quand même venu pour m'aider. Je suppose qu'après cette journée où je l'ai traîné à droite à gauche, je peux bien lui accorder un peu de ma bonté légendaire.

Ma mère dit que je suis trop gentille.

Les gens ont tendance à profiter de ma naïveté et j'en ai conscience, mais je crois que je suis comme ça.

Réellement à côté de mes pompes la plupart du temps.

— Qu'est-ce que t'aimes manger ? demandé-je pendant qu'il s'installe sur le canapé en consultant son portable.

Son regard sombre rencontre le mien, et son sourire s'étire en plissant sa cicatrice qui lui donne un air un peu cruel.

— Tu essaies de me mettre dans ton lit en me faisant à bouffer ?

Je soupire en levant les yeux au plafond, et m'ordonne de rester zen.

Je vais cracher dans ton plat connard.

— Tu as fait un effort aujourd'hui, et j'admets que j'apprécie que tu sois là. Juste un peu, précisé-je.

Il penche la tête en m'étudiant, moi et ma louche dans la main que je tiens fortement pour ne pas l'écraser sur son crâne.

— Ne tombe pas amoureuse Colombe.

Il est tellement insupportable.

— Ne me donne pas envie de vomir alors que je vais préparer à manger.

Je lui tourne le dos en soupirant, et entends son rire résonner alors qu'il se redresse. Mes mains posées sur le plan de travail, il s'approche dans mon dos en écartant mes cheveux de ma nuque.

Son souffle s'échoue sur ma peau, l'éveillant de frissons qui la parcourent. Il ne se colle pas à moi, ne me touche pas plus que ça, et ne semble pas du tout perturbé par notre proximité.

— Peu importe, j'aime tout. Mais je sens que je vais rester sur ma faim... Tu ne me donneras pas mon dessert favori, n'est-ce pas Hazel ?

Est-ce que je rougis ? Évidemment bordel !

Je suis une romantique, j'aime qu'on m'offre des fleurs, qu'on passe des heures à discuter, ou juste qu'on s'intéresse à ma musique.

Mais ce type est littéralement tout l'inverse de ce que je connais. C'est un playboy, il est grossier, et c'est un con.

— C'est beaucoup trop facile de te perturber, raille-t-il amusé.

Il se marre, et retourne sur le canapé pendant que je reprends mes esprits.

Néanmoins, je lui fais quand même à manger. Sa présence a quelque chose de rassurant. Je sais qu'il prend son rôle au sérieux, il m'a posé des questions sans jugement, cherchant juste à faire ce que moi je n'ai pas réussi plus tôt.

Déterminer la nature de mon harceleur.

Je nous fais des pâtes à la carbonara, ce sera rapide et je n'ai aucune envie qu'il ait l'impression que je me plie en quatre pour lui. Je mets la table pendant que monsieur est occupé à je ne sais quoi, et je sers le plat en lui jetant un regard.

Il m'observe, la tête penchée, prêt à me sortir une nouvelle connerie.

— C'est impressionnant cette capacité que tu as à jouer les parfaites ménagères. Une vraie pub ambulante pour pousser les hommes au mariage.

— Ta capacité à me gonfler est très impressionnante aussi. Maintenant tais-toi et viens manger.

Il ricane, me nargue et me rejoint alors que je l'observe.

Ugly ContractOù les histoires vivent. Découvrez maintenant