chapitre 4

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Une fois le film fini, tout le monde se lève, prêt à partir. William me tend son bras et je m'en empare. Lorsque nous sortons de la salle, les flashs nous aveuglent jusqu'à ce que nous retournions dans la limousine censée nous ramener à notre hôtel. Depuis la vitre teintée, j'observe le ciel désormais tout noir. On voit très peu les étoiles a cause de la pollution de la ville mais ça reste vraiment très beau.

- Je sors fêter Halloween avec des potes ce soir, m'informe alors William sans lever la tête de son téléphone portable.

- Tu es sortie avant l'avant-première et tu veux sortir maintenant également ? Tu ne crois pas que tu abuses un peu ?

Il sort une flasque de la poche de sa veste et en boit plusieurs gorgées.

- Commence pas à m'emmerder.

- Parce que c'est t'emmerder de te demander de passer un peu de temps avec ta fiancée ?

Il lève le regard dans ma direction.

- Pourquoi, t'as envie que je te baise ?

Je fronce les sourcils tandis qu'il descend trois nouvelles gorgées. Je soupire.

- Tu comprends rien, comme toujours.

- Ferme-la. Pourquoi est-ce que tu me fais des reproches comme si j'en avais quoique ce soit à foutre ?

Je le regarde droit dans les yeux avec un dégoût immense. Heureusement que le chauffeur ne peut pas nous entendre, j'aurais honte de me faire humilier de la sorte devant témoin.

- T'es vraiment un sale con.

- Répète ? fait-il en se redressant.

Je croise mes bras sur ma poitrine.

- T'es qu'un sale con, William.

Il n'attend pas une seconde et balance sa flasque dans ma direction. Elle cogne contre mon visage et je recule dans ma banquette, surprise.

- Ça ne va pas ?? Ne recommence plus jamais ça ! je lance en m'emparant de la flasque pour la ranger dans mon sac.

Il se redresse et s'approche de moi.

- Rends-la moi.

- Non, tu vas déjà assez te saouler avec tes potes, je me trompe ?

- Putain rends-la moi ! s'exclame-t-il en essayant d'agripper mon sac.

Mais je l'éloigne de lui. C'est alors qu'il attrape mes deux bras et me plaque contre la banquette de la limousine. Il a déjà dû boire pendant la séance sans que je ne m'en rends compte, ses yeux sont injectés de sang...

- T'es une salope, Céleste.

Et sur ces mots, il crache sur mon visage. Je tourne la tête sur le côté, dégoûtée. Puis, il lâche un de mes bras pour essayer de s'emparer de mon sac mais je profite d'avoir une main libre pour le pousser en arrière, ce qui semble ne pas lui plaire puisqu'il se rapproche de moi et me met un coup de poing dans le ventre. Je me redresse immédiatement et m'éloigne de lui en balançant mon sac à l'opposé.

- Tiens vas-y, bois sale ivrogne ! je lance avec le souffle à moitié coupé à cause du coup que j'ai reçu dans le ventre.

- T'as vraiment décidé d'être chiante ce soir, lance-t-il en récupérant sa flasque.

- Et toi tu te comportes comme un putain d'enfoiré mais ça ce n'est pas nouveau.

La rage passe dans ses yeux et c'est alors à ce moment précis que je regrette mes mots. Il se rapproche de moi, m'agrippe par le cou et me balance sur le sol de la limousine.

- Tu ne fermes jamais ta gueule, hein ? Je dois faire quoi pour que tu la fermes enfin, Céleste ? Je dois te peter la mâchoire pour que t'aies tellement mal que tu ne souhaites même plus ouvrir ta sale gueule ? Parfait.

Et il me met alors un premier coup de poing dans le visage tandis que je me débats. Hélas, il se met à califourchon sur moi pour m'empêcher de bouger. Il agrippe ensuite mon menton et me met un autre coup de poing en plein dans le nez, suivi par deux coups supplémentaires dans les lèvres et l'arcade sourcilière. Je sens le goût du sang dans ma bouche et je me demande si je vais survivre à ses coups, ce soir. Il faut que je m'en sorte. Je dois m'en sortir.

Alors, je réunis mes dernières forces et le pousse. Là, il part en arrière et j'en profite pour me dégager de sa prise. J'actionne le mécanisme d'ouverture de la porte et saute en dehors de la voiture, qui ne roulait heureusement pas vite à cause des fameux bouchons new-yorkais. Il ne sort pas de la voiture et je ne peux pas voir s'il m'observe à cause des vitres tintées. Je me redresse rapidement et tente de ne pas trébucher à cause de ma tête qui tourne. Quelques coups en plus, et il me tuait. J'en suis persuadée. Je prends alors une grande inspiration et m'éloigne de la route. Ce qui est certain, c'est que je ne rentrerai pas à l'hôtel ce soir...

FaçadeWhere stories live. Discover now