Façade

chapitre 11

- Et si on faisait une photo pour pouvoir la poster sur instagram ? je propose.

Il hoche la tête.

- Au fait, je suis passée sur ton compte Instagram hier soir et c'est vrai que tu te prends énormément de critiques, c'est fou.

Un air agacé se dessine sur son visage.

- Mêle-toi de ce qui te regarde tu veux ?

Un faux rire m'échappe.

- Ta vie me regarde puisque désormais, je la partage.

- T'as compris ce que je voulais dire.

Je lève les yeux au ciel, m'empare de mon téléphone et ouvre l'appareil photo. Il n'y a rien de mieux qu'un selfie pris à la va-vite pour plaire aux fans. Je me rapproche donc de lui et nous posons. Je prends quelques photos et les regarde une à une.

- Il y en a une que tu préfères ? je lui demande alors.

- J'en ai rien à foutre de la tête que je peux avoir sur ces photos, je ne suis pas toi.

- Encore heureux, je lance avec sarcasme.

Cette fois-ci, c'est à son tour de lever les yeux au ciel. Je ne sais pas ce que cette cohabitation va donner, nous verrons bien. En tout cas pour le moment, nous ne semblons pas vraiment sur la même longueur d'onde.

Je choisis donc les deux photos que je préfère et les poste sur mes réseaux sociaux avec un emoji coeur pour officialiser notre relation. Rapidement, les commentaires fusent. Certains ne sont pas ravis de me voir avec « cet assassin » comme ils l'appellent eux-mêmes, tandis que d'autres sont très contents que je sois avec ce footballer qu'ils admirent. Il y a aussi quelques commentaires qui disent ne pas comprendre pourquoi je ne suis plus avec William.

Concernant ce dernier, il m'appelle immédiatement. Agacée, je prends l'appel et m'éloigne d'Exton.

- Qu'est-ce que tu veux ? Je t'ai dit qu'il n'y aurait plus jamais rien entre nous.

- T'es vraiment une pute, Céleste.

- Revoies ta définition de pute, William. Et je peux te dire que des prostituées ont bien plus de valeurs que toi.

Je l'entends grogner de rage derrière le téléphone. Je regrette tellement que nous ne nous soyons jamais entendu. J'aurais été si heureuse, si ça avait été le cas. Malheureusement déjà petits nous n'avions pas d'atomes crochus, mais alors quand la puberté est arrivée c'est à ce moment-là qu'il a commencé à devenir ingérable.

- On rend bien ensemble. Tu le sais autant que moi. Sortir avec ce type va te faire une sale réputation. Et tu peux compter sur moi pour ruiner ton image si tu ne reviens pas à mes côtés.

Je soupire. Je ne voulais pas jouer cette carte mais je crois que je n'ai plus vraiment le choix.

- William, j'ai pris des photos des bleus que tu m'as fait, et j'ai des cicatrices qui témoignent de ta violence, comme ce jour où tu m'as explosé une bouteille en verre sur le bras. Fais moi une mauvaise réputation et je t'en ferrais une encore pire. Tu devrais déjà t'estimer heureux que je ne balance pas tout à la presse. Tu serais foutu et ça anéantirait aussi l'image de ton père le pervers.

- Ne parle pas de mon père comme ça, salope.

Je ferme les yeux.

- Ton père est un pourri et tu ne vaux pas mieux que lui. Laisse-moi tranquille.

Et je finis par raccrocher le téléphone. Lorsque je retourne vers Exton, il me dévisage.

- Qui est-ce que c'était ?

- Mon ex.

- Qu'est-ce qu'il voulait ?

Je fronce les sourcils. Je suis déjà de mauvaise humeur à cause de l'appel avec William, je n'ai pas envie de subir un interrogatoire par la suite.

- Je ne crois pas que ça te regarde, ce n'est pas comme si nous étions vraiment ensemble.

Il souffle bruyamment avant de partir s'enfermer dans ce qui semble être un bureau, tandis que je me contente de me poser sur le canapé. Les mois à venir vont être compliqués mais ils ne pourront jamais être pires que les derniers que j'ai passé aux côtés de William...