Avant j'aimais un monde bien différent du tien, je me réjouissais du silence de mes voisins, de leur intolérance et de leurs cinémas. J'épousais avec joie les caprices quotidiens et je vivais sans cesse d'images inexistantes. Dans cette vie morose je maquillais le vide, je m'approchais souvent du précipice, et je l'observais en silence du haut de mon palais d'argile. Maintenant le monde a changé. Les jours déclinent et se métamorphosent. Quand j'ai peur de la nuit, tu la changes en nuées d'étoiles multicolores. Tu ne te méfies pas de ce qui est nuisible. Il y a longtemps que tu aimes les choses inaccessibles. Je crois que tu m'aimais avant de me connaître. Et dans ce monde où tout est noir et terne, tu me murmures qu'ailleurs je toucherais le ciel.