𝕍.
𝕁 𝔼 ℕ 𝔼 𝕍 𝔸 ℍ
𝑉𝑒𝑜, 𝑣𝑒𝑜 𝑞𝑢𝑒 𝑣𝑒𝑠
🥀
— Nala j'rigole pas habille toi vite là.
Elle passe devant moi en soutif avec sa brosse à dent dans sa bouche.
— Yahya toi aussi !
Mon père entre dans le salon.
— Bonjour papa.
PAPA - Comment tu vas ?
— Bien et toi ?
PAPA - Bien ma fille bien, ton mari a pris en charge la petite opération que je dois faire, je suis heureux.
Je le regarde surprise.
— Opération ?
PAPA - Oui je vais me faire opérer de la mâchoire car le médecin m'a dit que toutes mes dents risques de tomber.
Alors là je suis sur le cul.
— Et c'est Hakan qui paye tout ? Tout seul ?
PAPA - Oui ma fille. Il a insisté.
— Ça va lui coûter une blinde je pourrai jamais rembourser ça sans piocher dans mon PEL ou mon épargne.
Depuis que je suis petite mes parents ont mis chaque mois 20€ sur mon compte et 10€ sur celui de mon frère et ma sœur. J'ai beaucoup d'argent de côté pour mes projets. Tu vas te dire mais s'il galerait pourquoi garder des comptes de côté ? Et bien ils n'ont jamais voulu nous mettre dans les problèmes alors malgré leurs soucis d'argent ils n'ont jamais cessé d'alimenter nos comptes pour nous assurer une base pour l'avenir.
Les parents c'est sacré. Je vous le jure. C'est Pq me marier pour leur confort bien que l'acte est degueu, j'ai accepté. Je me sens redevable.
PAPA - Tu ne vas pas rembourser c'est lui qui a choisi de me payer.
Parfois je me demande où la dignité et fierté de mon père est passée.
— D'accord. Que Dieu t'accompagne dans cette épreuve alors.
PAPA - Amen ma fille, amen. Dieu a mis sur ma route une bonne personne.
Je hoche la tête en scrollant mon fil Instagram. Une entreprise à la tête de plusieurs salles, immeubles et entrepôts a posté. Je connais quelqu'un dans cette entreprise qui m'a déjà parlé de promouvoir et s'occuper de la construction de mon restaurant. On est entré en contacts il y a quelques mois, d'ailleurs je dois le voir demain. Il s'appelle Amidou Bakary. Beau garçon comme ça et gentil comme tout.
Au bout de dix minutes de silence, mes petits sortent de leur chambre. Je souris.
PAPA - Vous allez où ? Qui va faire le ménage, votre mère est au travail ?
Je me lève en le regardant dégoûtée. C'est normal qu'on le fasse mais dans sa bouche et avec ses airs de chef là ça me froisse.
NALA - Papa j'ai fait le ménage hier.
PAPA - Faut pas me répondre toi faut prendre balai là.
YAHYA - Bah nan wallah elle a fait le ménage hier.
Je tape le bras de Yahya.
— Je le ferai à mon retour.
PAPA - Nan toi c'est pas ta maison, eux ils vont le faire. Vous payez loyer ici ? Non. Donc on frotte le sol pour dédommager.
NALA - ... quand je rentre.
PAPA - Je préfère cet état d'esprit là ma fille. Que Dieu vous accompagne.
NOUS - Amen.
Il m'énerve tant.
On sort de chez mes parents sans un mot pour se diriger vers la voiture d'Hakan. Il me l'a prêtée pour la journée. D'ailleurs j'ai trouvé ça trop gentil de sa part.
Nala monte devant avec moi.
— Vous allez bien mes semblables ?
YAHYA - Nan sah moi j'en ai marre d'être chez les vieux. J'vais habiter avec ma meuf parce que j'peux plus me les voir. Même ta mère j'la vois en bizarre maintenant.
— Ah bon ? Pourquoi ?
NALA - Me laisse pas seule Yahya ! Yayassé (s'il te plait en bété)
— Il va pas déménager.
YAHYA - Biensur que non mais la vie j'aimerais mieux qu'ils me marient.
NALA - Maman elle nous défend même plus devant lui.
— Ah oui ?
NALA - Hier il m'a giflée parce qu'un pote m'a appelée à table.
YAHYA - J'ai failli m'battre avec. Et là y fait comme si de rien était devant toi.
Je plisse les yeux en regardant la route. Je savais qu'en partant les choses se dégraderaient chez moi. Mes petits souffrent et ça me fait chier.
— Les enfants, je veux que vous n'oubliez pas de les respecter et je suis sûre que vous le faite. Après on choisi pas sa famille donc je sais pas essayez d'occuper votre temps pour pas trop les croiser.
NALA - Ouais mais t'as vu il fait exprès de nous persécuter pour qu'on craque après y nous frappe et ta mère elle dit rien.
— Je sais pas quoi faire les enfants. En tout cas, je vais faire comme je vous ai dit. Je vais mettre de côté pour vous trouver un appartement à vous deux.
NALA - Habiter avec Monsieur Prout non merci.
YAHYA - Ta gueule c'est toi t'as des indigestions tout le temps. Madame Cake.
Je rigole en prenant le rond point quand mon téléphone sonne dans les hauts parleurs de la voiture.
NALA - Raiiiight téléphone connecté et tout !
— Ah tu ceuuunnais.
J'appuie sur le bouton pour répondre à Hakan.
APPEL : HK
— Allo ?
HK : Allo ? Tu conduis là ?
— Ouais j'suis avec mes tipeu et toi ?
HK : Ah j'suis couché sah j'crois j'suis malade zebi.
— Tu veux que j'passe te prendre des medocs ?
HK : J'tenvoie mon ordonnance par message, ma médecin elle m'a fait en ligne. Tu peux ?
Sa médecin hein...
- Pas de problèmes mais t'as quoi genre ?
HK : Toux nez tête froid chaud. La vie on dirait on m'a fait du shour. J'suis sûre c'est mon ex.
J'explose de rire et mes petits aussi.
— C'était une marocaine ? Comme toi ?
HK : Azy toi ta gbeve.
— Ouhh tu parles comment toi ?
Hakan je sais pas si c'est le fait de traîner avec trois noirs qui fait ça mais il aime trop parler comme nous. Parfois, il tchip et tout. Il me surprend.
HK : J'vais aller boire un thé t'sais comment on fait ?
— Tu chauffes de l'eau puis tu mets le sachet dedans pour infuser. Simple comme bonjour.
HK : Ouais ouais parler arabe simple comme bonjour aussi hein.
Je ris.
— Bon HK j'suis en voiture je t'appelle si jamais il y a un problème.
HK : Azé j'salue tes reuftons. Faut j'amène Yahya dans le magasin de chaussures sur Châtelet là, y m'a dit y voulait une paire.
Je regarde mon frère dans le rétro. Je savais même pas qu'ils se parlent !
— Euh... ok. Mais Hakan arrête de nous payer des trucs j'ai appris pour mon père et j-
HK : C'est ma tune j'fais c'que j'veux Jenevah. Azy.
FIN APPEL
Il a raccroché ce batard.
Nan mais PUTAIN ! En fait il a une facilité à se braquer qui m'énerve ! Connard.
NALA - Il a l'air d'avoir du caractère de fou. Déjà au mariage j'le trouvais trop charismatique.
— Il a les deux mais qu'est-ce qu'il m'énerve.
YAHYA - Moi j'le kiffe wallah y l'est trop gentil la dernière fois j'rentrais des cours et mon bus y m'a niqué, y m'a vu y m'a déposé.
— Il me l'a pas dit.
YAHYA - T'sais j'crois y t'kiffe bien. J'aime pas les mecs qui t'parlent mais il a un bail lui. Y parle bien de toi et tout.
— Tu lui parles souvent ?
YAHYA - Y prend de mes nouvelles.
NALA - Même moi.
Bah putain ! Il est pas aussi prévenant et doux avec moi. Par contre, ça me touche qu'il prenne soins de mes reuftons. C'est un acte qui me va vraiment droit dans le cœur.
— Il est gentil je sais mais bon on a un peu de mal vous voyez à être naturel. J'espère jamais vous vous retrouvez dans un mariage arrangé.
NALA - La vie. Là y'a une place !
— Merci princesse.
Je me gare puis on sort avant d'aller dans le O'Parinor. C'est journée cadeaux pour eux. Mon petit salaire d'éducatrice sportive me le permet.
— Vous voulez aller où ?
NALA - JD Sport.
YAHYA - Cartier.
Je le tchip en le dévisageant.
— Imbécile. Moi j'ai faim un peu.
NALA - Un peu ou beaucoup ?
— Beaucoup j'avoue.
YAHYA - Attendez j'vais demander un snap, dit-il en partant vers une tismé qui est de dos.
Comme il a vu son visage même.
Quand il lui tape sur l'épaule elle se retourne, et je crois déchanter en voyant Tasnîm. PUTAIN !
— Fais chier.
NALA - C'est qui ? Tu connais ?
— C'est elle la meuf dont je t'ai parlé là, Tasnîm.
Je parle tous les jours avec ma petite sœur sur Snap elle sait les moindres détails des backstages de ma vie.
NALA - Oh non ! Elle te regarde wesh.
A peine ma sœur fini sa phrase que la meuf s'approche de nous, accompagnée de Maïmouna. Les deux me dévisagent.
MAÏMOUNA - Quelle surprise.
TASNÎM - Ça va Madame Zainoûn ?
Je sens de l'hypocrisie dans sa voix et son regard.
— Oui et vous ?
TASNÎM - T'es pas avec Hakan ?
— Non je suis avec mes petits.
TASNÎM - J'sais pas si Hakan t'as dit mais ce week end on part entre potes dans le Sud pour trois jours, tu viens ?
— Oui.
Je mens, il m'en a grave pas parlé. Vois-tu y a toujours un bail qui vient à l'encontre de ce que je pense de lui.
TASNÎM - Ah c'est con, pourtant c'est une tradition dans le groupe et on emmène nos mecs et meufs.
NALA - Bah peut-être qu'il lui en parlera avant le départ y'a pas le feu aux poudres.
Elle baisse le regard sur ma soeur.
TASNÎM - T'es sa sœur ?
NALA - En chair et en or.
Elle et ses expressions.
Yahya est assis sur un banc au téléphone avec je ne sais qui.
— Bon on va y aller.
TASNÎM - Attends Jenevah. J'ai l'impression que tu m'aimes pas trop j'me trompe ?
— Et toi ?
Elle hausse les sourcils.
TASNÎM - Moi j'te connais pas t'es arrivée dans la vie de mon m... pote du jour au lendemain, j'apprend à te connaître.
MAÏMOUNA - Elle peut paraître dure mais elle est juste sans filtre. C'est pas une hypocrite.
— Si vous le dites mais sachez que je suis pas mauvaise après j'ai rien à prouver.
TASNÎM - Il y a beaucoup de filles qui ont joué avec Hakan, vu son statut et son charisme il a tout pour plaire mais il se trouve qu'il est notre chouchou donc on se méfie tu m'suis ?
NALA - Eh bah il pouvait pas mieux tomber que sur ma soeur, c'est sûrement la femme de sa vie vue tout ce qu'il nous offre pour lui faire plaisir. On apprécie beaucoup cet homme. On doit y aller bye bitches !
Elles ouvrent les yeux en grand et moi je me retiens de rire. Ma sœur me traine par la main. J'entends de loin « elle a dit bitches ou je rêve on est où en Californie ? ». Une vraie rageuse cette Tasnîm.
J'ai pas trop compris si elle a essayé de me garant de quelque chose mais ce que je vois moi, c'est une fille jalouse. Et amoureuse.
~~~
— Je suis rentrée ! Dis-je en fermant à clés.
J'entends le bruit de la télé puis un éternuement ce qui me fait rire parce qu'il l'a fait comme un enfant. Tu sais quand t'éternue et que tu lâches un « atshou » mdrrr.
J'ai mes sachets en main et ceux pour lui, il est couché dans le canapé avec un plaid sur lui et un gros pull sur lui. Tout ça face à One Piece.
HAKAN - Ah t'es là.
Son nez est tout bouché et tout rouge.
— Attends en une journée t'as déjà le nez tout rouge ? Ça va ?
HAKAN - J'ai tarpin froid j'me pèle les illeucou.
Je souris et m'assois sur la table basse face à lui en sortant les médicaments.
— Alors... je t'ai pris comme elle a dit du Spedifen 400 mg en sachet et en comprimés on va voir ce que tu préfères, et je t'ai pris en plus deux boîtes de Ventoline, elle a conseillé. T'as fait quoi aujourd'hui ?
Je vois qu'il ne répond pas tout de suite alors je lève la tête et le surprend à me fixer avec un sourire en coin.
— Quoi ?
HAKAN - C'est benef d'avoir une infirmière à la maison.
— Mdrrr j'suis plus educ sportive qu'infirmière, c'est moins gracieux.
Il sourit.
— Bon du coup sachet ou comprimé ?
HAKAN - J'sais pas docteur tu me conseilles quoi ?
Sa voix est toute cassée et son regard tout pétillant. Il est beau.
— Je te propose comprimés, ils sont moins degueu à avaler.
HAKAN - J'te fais confiance.
Ses mots m'ont un peu surprise alors je l'ai regarde quelques secondes avant de me lever pour aller chercher de l'eau. Je reviens m'asseoir et lui tend ce qu'il lui faut.
HAKAN - Aujourd'hui du coup, j'ai ahérer comme tu m'as dit, j'ai fait que dormir, j'me suis hydrater comme tu m'as dit, j'ai bien jeté mes mouchoirs et laver ma chambre comme j'pouvais.
Malgré moi j'ai lâché un rire de groupie et j'ai malheureusement dit :
— T'es beaucoup trop mignon !
Un silence s'est installé, pendant lequel il m'a fixée avant de sourire et d'attraper ma main puis d'embrasser le dos. Tout mon corps a frissonné.
— Euh... je...
HAKAN - Choukran.
— De... derien. Je vais ranger tout dans ta chambre.
HAKAN - J'ai commandé à manger et j'ai changé tes draps parce que j'voulais prendre ta crème que tu mets sur ton visage même t'as dit ça enlève les shtars sauf que j'ai vu tes draps sales par terre avec... avec tu sais quoi.
OH MY GOD ! PUTAIN !
J'ai eu mes règles pendant la nuit. J'ai deglingué mes draps et j'osais pas les laver tout de suite parce que la machine à laver se trouve dans une piece près de celle d'Hakan.
J'suis trop gênée putain.
Je me lève prête à partir après avoir lâché un timide « merci ».
HAKAN - Attends Jenevah.
Je ne me retourne pas mais m'arrête.
HAKAN - C'est rien ça arrive. J'suis... j'suis ton mari, oklm. Sois pas timide avec moi.
Bizarrement, tout mon corps s'est réchauffé et j'ai senti des picotements dans le bout de mes doigts.
Je me retourne et le regarde, il s'est levé avant de m'approcher et d'embrasser mon front. Je frissonne.
Je suis trop gênée.
HAKAN - J'aime bien quand t'es blonde, ça fait zehma Black Barbie gueh, dit-il en souriant avant de retourner sur le canapé.
Je monte dans ma chambre avant de m'asseoir sur mon lit, bêtement je me rends compte que je souris comme une imbécile.
Mdrrr. N'importe quoi vraiment.
Il faut que je prépare l'entraînement de mes filles pour demain soir.