𝕀𝕀𝕀.
𝕁 𝔼 ℕ 𝔼 𝕍 𝔸 ℍ
𝑁𝑜 𝑙𝑜𝑣𝑒, 𝑛𝑜 𝑙𝑜𝑣𝑒
🥀
Qᴜᴇʟǫᴜᴇs jours plus tard...
KAROL - J'espère pour toi que t'es prête à passer à la casserole, les délires de virgin c'est fini.
Amina la tchip en secouant la tête, désespérée.
AMINA - Zoba na classe elle a attendu toute sa vie pour se préserver tu crois elle va se donner à lui juste parce qu'ils sont mariés ? Elle l'aime même pas.
Preach girl ! Elle a tout compris elle. L'autre sirène là il faut la laisser.
KAROL - Tss' le pauvre. Il va voir une déesse passer tous les matins et il pourra pas taper dedans les soirs.
— Tu veux aller à ma place connasse ? Dis-je pour rire.
Elle me fait un doigt et croque dans son Big Mac. J'enchaine mes deux wrap comme si j'ai pas mangé un gros plat de riz sauce hier. Manger avant que la vie vous mange hein.
AMINA - J'ai rencontré quelqu'un et je pense que ça va durer nous deux.
Elle a lâché ça comme si de rien était.
KAROL - Wesh tu penses nous annoncer la météo ou quoi ? Depuis quand, c'est qui ?
Je lâche un rire.
— La vie tu nous négliges toi, tu rencontres quelqu'un tu nous le dis que quand t'es en couple avec.
AMINA - Laissez-moi finir. En gros... les complexes tout ça, c'est fini. Ma thérapie et la prière, qui est d'ailleurs pour moi le plus mieux des remèdes, ont marché et je m'accepte enfin moi-même, j'ai... rencontré ma propre personne vous avez capté ?
Avec Karol on se regarde émues et surprises.
KAROL - J'suis trop fière de toi.
— Pareille. Il était temps que t'ouvre tes yeux pour voir la Ami' qu'on voit tous.
Elle sourit, je peux voir d'ici ses yeux brillants.
Ami', elle revient de loin. Dans sa famille, il n'y a presque que des filles et la plupart sont vraiment très influentes. Deux d'entre elles sont mannequins, maquilleuse professionnelle ou encore directrice artistique. Ses soeurs ont réussi là où ses parents pensent qu'elle a échoué. Tout ça, parce qu'elle n'est pas mariée. Le mariage est une étape primordiale chez eux, mais pas chez Aminata.
C'est une fille avec du caractère qui est très indépendante et sûre d'elle dans tout ce qu'elle fait. Elle a refusé un mariage arrangé comme le mien et à partir de là sa famille a commencé à la dénigrer, lui faire la misère, la rabaisser continuellement jusqu'à ce qu'elle doute d'elle même alors elle s'est mariée pour leur faire plaisir. Seulement, elle a vécu un enfer avec ce mec. Il l'a battu, violée, trompée et il l'a dégoûtée d'elle-même. Jamais je ne pardonnerai ce fils de pute. Oui de pute. Je pèse mes mots.
Heureusement, elle est restée dans le silence seulement deux ans, si je peux me permettre de dire « seulement ». En tout cas, après ça, sa famille a essayé de se faire pardonner et en tant qu'amis ont l'a conseillé de s'éloigner et de voler de ses propres ailes.
Malheureusement, elle a tellement traversé qu'elle a eu du mal à se relever physiquement et mentalement.
Par la grâce de Dieu, elle va mieux maintenant. Et je peux vous dire que la plus croyante de notre groupe c'est Aminata. Élevée et mariée dans l'Islam, elle a fini par trouver la voix de Jésus Christ. Cette nouvelle rencontre et relation l'a changé, les fruits qu'elle produits sont bénis et je sais qu'elle est l'enfant chérie de Dieu.
Enfin bref, vous en savez plus sur elle maintenant.
AMINA - Bon raconte c'était tes premiers jours de vie maritale ? Dit-elle en croquant dans ses frites.
— En fait, il est sympa, on rit beaucoup ensemble. On est allé chercher sa petite cousine à l'école la dernière fois et quand on est rentré on s'est amusé avec elle. Il ressemble pas à l'image qu'il renvoie. Au départ, il a été froid avec moi puis on a parlé et on pense à devenir des amis, c'est le plus mieux.
Amina me fixe en m'écoutant attentivement.
AMINA - Si jamais il... tu... fin...
Je souris et pose ma main sur la sienne.
— Pour l'instant tout se passe bien t'inquiète pas.
AMINA - Rendons grâce à Dieu alors.
KAROL - En tout cas il te touche il va tâter de mon point et j'lui fais une réputation sur Twitter.
Je ris.
— Grosse folle, vous êtes vraiment la sirène et la pieuse.
KAROL - Il a pas des potes sexy à me présenter ?
— Demain soir je rencontre ses amis, ils les invitent. J'ai cas lui demander si je peux vous ramener. En plus, il y aura ses copines filles, vous savez j'suis mal à l'aise devant les filles.
Je sais pas pourquoi mais j'aime pas spécialement les filles.
KAROL - Bah lui demande pas, on vient.
AMINA - Sois mature un peu toi, il veut lui présenter ses amis donc c'est à elle de demander si elle peut un peu changer le programme. D'ailleurs en vrai, c'est vraiment bien que vous procédiez comme ça.
— Être amis ?
AMINA - Hm.
KAROL - Nan ça va finir en friendzone, moi j'vous dit qu'il y en a un qui va tomber. Te lo juro.
— On verra. En tout cas soyez prêtes à venir hein.
AMINA - Je pourrai pas moi, je dois garder mon fils.
Ah oui, j'ai oubliez de vous mentionner qu'elle a eu un enfant de ce chien de la casse. Évidemment, ce petit bout de chou on le chéri comme notre bijou. Il s'appelle Émir, c'est notre petit prince.
— Bah Kaka tu viens.
KAROL - Oui querida.
Vrr. Vrr.
IMESSAGE
HK :
J'suis devant.
MOI :
J'arrv.
FIN IMESSAGE
— Bon il est là, j'y vais.
KAROL - Besos.
Amina me fait un clin d'œil et je sors en mangeant mon McFlurry. Je repère sa voiture, je monte côte passager et lui souris avant de mettre ma ceinture.
HAKAN - Labès ?
— Hakan !
Il lâche un petit rire.
HAKAN - J'ai dit ça va.
— Euh... na'am ?
Il tourne la tête vers moi, le sourire en coin.
HAKAN - C'est bien.
Je souris en continuant ma glace.
HAKAN - Si tu verses une goutte, je te bois.
— Oulaaa... sisi le jeu de mots.
HAKAN - T'as capté, Hakan de Maupassant.
J'explose de rire.
HAKAN - T'es chefraî avec ta robe hein.
Mes joues ont brûlé net, et j'ai baissé la tête comme une conne. Il me trouve belle ?
— Merci, dis-je fermement pour éviter de paraître pour une coincée à mort.
HAKAN - C'est une perruque ou tes veuch ?
— Une perruque.
HAKAN - J't'ai même pas vu l'enlever.
— Magie magie. Non en vrai c'est une perruque avec de la colle qui va jusqu'à une semaine.
Il hoche la tête.
HAKAN - On va à Carrefour puis on passe chez le boucher ?
— Perf'.
HAKAN - Azé.
Son téléphone qui est posé au milieu de nous se met à vibrer inlassablement. J'y jette un coup d'œil et vois écrit : Tasnîm galbi.
— Ça sonne.
HAKAN - Woua j'ai la tête ailleurs moi gueh. Décroche stp ça va aller sur les enceintes.
APPEL
TASNÎM : Oh mon n'amoureux ?
Rawe... j'ai tourné la tête vers la fenêtre pour regarder où on est. Oh il y a ma maternelle mdrr. Ça me rappelle des souvenirs. J'ai un peu décroché de leur conversation.
HAKAN : Sah sahbi on verra hein.
TASNÎM : T'es pas tout seul ?
HAKAN : J'suis avec ma femme.
Le « ma femme » ne m'a absolument rien fait qu'on s'le dise, c'est qu'un titre, rêvons pas trop. Il tourne la tête deuspi vers moi avant de se reconcentrer sur la route.
TASNÎM : arabe
Je lève un sourcil, elle veut pas que je comprenne ? Ma foi.
HAKAN : Eh on s'rappelle tahu j'suis occupé.
TASNÎM : arabe
HAKAN : Oui demain soir, fait pas n'imp heychik.
TASNÎM : Aurevoir mon n'amoureux. *rire*
Hakan soupire en raccrochant.
HAKAN - Euh... smeh. Elle est... elle est un peu jalouse mais c'est que ma shab.
Je hausse les épaules.
— Ça me dérange pas, moi je t'ai déjà garant de ce qui n'me plairait pas.
Il me fixe quelques secondes puis sourit.
HAKAN - *murmure* arabe
— Arrête de m'critiquer en arabe là.
Il rit et moi aussi.
HAKAN - J'ai dit de la khra t'inquiète.
Je hoche la tête et descends de la tchop dès qu'il se gare. Je vais prendre un cadi et le rejoins pour entrer dans le Carrefour. On passe de rayon en rayon, parfois il va de son côté et revient avec des bonbons et du jus.
Je le regarde en riant.
HAKAN - Quoi ?
— Y a que de la merde là HK.
C'est son petit surnom.
HAKAN - Et alors c'est la khra le plus bon.
— C'est toi qui paye donc prends mais tu vas manger ça de façon modérer avec moi.
Il sourit et passe sa main sur ma perruque.
HAKAN - Toute hnina hedi *murmure*
— Hein ?
Il me fait un clin d'oeil et lance ses merdes dans le caddie.
— Oh il me faut de la lessive à la main.
HAKAN - Pourquoi y a une machine à laver wesh, dit-il en prenant des pastilles pour le lave-vaisselle.
— Y a certaines choses qu'on lave pas à la machine, dis-je en mettant dans le caddie.
Il me regarde de haut en bas, lentement, ce qui a le don de me gêner, puis il sourit.
HAKAN - Tes culottes ? Tes string ?
Je me sens rougir à mort.
— Vas te faire mettre Hakan, dis-je en avançant.
Je l'entends rire puis me suivre quand le paquet de papier toilettes que j'ai mis dans le petit compartiment du caddie, tombe. Je le ramasse mais en me relevant je me prend quelqu'un.
— Oh merde ! Désolée ! Dis-je confuse.
C'est un grand métis, locksé. Il tapote son jean où mon caddie a tapé puis sourit, amusé ?
— Euh... je, vraiment j'suis désolée j'ai fait tomber mon papier toil... fin on s'en fout en fait. Je...
... - Eh respire, y a rien t'as dit pardon khlass.
Je hoche la tête et sans le vouloir mes yeux prennent le temps de l'analyser quand une autre personne nous interrompt.
HAKAN - T'fais quoi là ?
— Je lui suis rentrée ded-
En levant la tête, je me rends compte qu'il ne m'a pas sonné en fait. Hakan et l'inconnu se regarde bizarrement. Mon mari avec colère et l'autre avec amusement. C'est carrément de l'insolence qui baigne dans son regard.
... - Alors le p'tit HK est rangé maintenant zehma ?
HAKAN - Sur ma vie t'ouvre ta gueule on se goume ici.
J'ai été heurté par la violence de son ton et de ses mots. On va pas dire que sa vulgarité me surprend, il parle mal à longueur de journée mais là je sens qu'il y a quelque chose de plus profond en dessous.
Je décide de calmer les choses, j'attrape l'avant bras d'Hakan pour qu'il me regarde. Ce qu'il ne fait qu'au bout de quelques secondes.
HAKAN - T'veux quoi zeh ?! Tu vois pas j'parle ya zebi ?!
Ok alors ça, ça va pas le faire. Pas du tout. Si y a un autre truc aussi que je déteste dans la vie, ce sont les gens qui mettent leur humeurs sur toi. Je vais le laisser ici, y va se goumer comme il le dit si bien tchrrr.
— On y va, dis-je froidement.
Il me fixe quelques secondes puis fait demi tour. Je tourne mon caddie sous le regard de locksé boy et me retourne pour m'adresser à lui.
— J'aimerais que t'évite d'énerver mon mari dans la rue, je déteste les mouvements gênants comme ça. Bonne journée.
Sur ce, je pars continuer mes courses sans vraiment calculer Hakan qui traîne des pieds et qui préfère guetter son téléphone que ce qu'il va prendre pour torcher ses fesses et qu'il va mettre dans son ventre.
M'énerve.
Je me dirige vers la caisse, on passe nos articles. Heureusement, il n'y a pas trop de monde, c'est assez fluide. On remet tout dans le caddie, dans le silence, il paye puis on rejoint la voiture. Je range les sacs dans le coffre puis vais remettre le caddie à sa place avant de rejoindre Monsieur qui dès que je ferme la porte, démarre à toute vitesse.
Je ne dis rien.
Faut dire aussi, que j'ai aucune foutu idée de qui est ce mec qu'on vient de rencontrer et dans le fond je ne connais pas Hakan non plus donc, je compte pas me mêler. Le moins j'en sais le mieux je me porte, par contre...
— Par contre Hakan qu'on soit d'accord, quand t'es zehef tu mets tes nerfs sur quelqu'un d'autre que moi, je suis pas ta fille pour que tu hausses le ton sur moi ET devant les gens en plus. Fais pas ce que je me permettrai pas de faire t'as compris ? Moi j'te respecte donc j'te réprimande dans la voiture et pas sous les yeux des autres, merci.
Oui j'ai dit « zehef » mdrrr.
Alors oui, je vous ai dit qu'il est rare de me voir aller au conflit ou d'exprimer mes désaccords mais je supporte pas le manque de respect surtout quand il y a des témoins. C'est ma faiblesse.
Il ne dit rien quelques secondes et du coin de l'œil je le vois serrer son volant.
HAKAN - Tu crois tu pètes le score là hein ?
Mon cœur s'est ralenti et serré en même temps. Tu vois cette sensation quand quelqu'un te dit un truc que tu sais qui va t'énerver mais que t'attends la suite ? Hmm, c'est ça même.
Je tourne la tête vers lui.
— Pardon ?
HAKAN - Arrête de faire zehma la meuf pleine de tmeniks je m'en bats les klewis de ta gueule, si t'es trop zehef saute d'la tchop t'crois j'suis ton fils tu veux m'hagar ? Va t'faire mettre ma fille si y'a heja qui t'dérange comme j'ai dit tu saute, mehboula hedi.
À partir de là, je me suis braquée net. La soirée avec ses amis va être compliquée parce qu'une fois que je suis fermée, je le suis vraiment et j'aurai du mal à faire la meuf gentille et amusée.
On verra bien. En tout cas, tu veux m'parler comme une salope Hakan ? T'inquiète même pas, tes phase de petite pourriture tu vas pas les faire longtemps avec moi. J'ai juré.
— Tchrrrrrrr.
Je vous promets, il était super long et bien claquant.
HAKAN - Tss'. Miskina.
Ta gueule en plus, on a oublié d'aller chez le boucher.