Je suis tellement affaiblie depuis ton départ, que ma grossesse est encore plus fatiguante qu'elle aurait dû être. Le médecin m'a prescrit des vitamines car les antidépresseurs sont déconseillés à la femme enceinte. Mais à vrai dire, je ne vois aucune différence par rapport à avant. Tes parents, ta soeur et moi, on s'attache de plus en plus à ce petit prince que tu m'as offert. C'est lui, le plus proche de toi ! Alors c'est lui qui recevra tout l'amour et l'attention qu'on te donnais en plus de celle qu'il aurait dû avoir de notre part. Je ne serai pas seule pour élever Valentin donc, mais ton absence est insurmontable, personne ne peut effacer ta présence...
Tu sais, quand notre fils sera en mesure de comprendre que tu es décédé, j'ai peur que sa vie devienne sombre et douloureuse. Comment va t-il surmonter les épreuves des bricolages de fêtes des pères à l'école ? Je suis consciente que je vois déjà loin, mais cela me tracasse déjà maintenant !
Bientôt, je vais aller faire des achats pour le bébé car il faut que je m'y prépare coûte que coûte. Mais il faudrait surtout faire ces travaux, la pièce qui est censée être la chambre du bébé est un vrai désastre, tout y est vieux et sans la moindre beauté ! Tout est à refaire alors il faudrait que je m'active malgré ma tristesse...
Je t'aime plus que tout mon ange !