Destiny High, L'École pour An...

By Stephy_75

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|| ⚠️ CE TOME EST LA SUITE DU TOME 1 DE DESTINY HIGH, L'ÉCOLE POUR ANGES ET DÉMONS ! Soyez vigilants : lisez... More

- Résumé du tome précédent -
Prologue
1 - La fin du Commencement et le commencement de la Fin # 1
2 - La Fin du commencement et le Commencement de la fin #2
3 - Bienvenue chez les Anges ! (Première Partie)
4 - Bienvenue chez les Anges ! (Deuxième Partie)
5 - Bienvenue à la Cité des Démons !
6 - Just Give You a Little Break
7 - Un retour à Destiny High en grande pompe ! (Première Partie)
8 - Graine de Démon
9 - Un retour à Destiny High en grande pompe ! (Deuxième Partie)
10 - "Tous les deux, il faut qu'on parle" #1
11
EXPLICATIONS
12 - Bienvenue chez les Anges ! (Troisième partie)
13 - Ma Première Mission Angélique (Première partie)
14 - Les Prémices d'une Parfaite Entente
15 - "I'm Burning Up" #1
16 - Quand le Destin s'en mêle.......
17 -........ Il produit toujours des étincelles #1
18 - Ma Première Mission Angélique (Deuxième Partie)
19 - Prends ton Envol petit Ange
20 - Le Cœur a ses raisons que La Raison ignore #1
21 - Quand la Tentation s'en mêle.......
22 - Te Souviendras-tu de Moi ?
23 - I'm Burning Up #2
24
25 - Des Questions plein la tête #1
26 - Des Questions plein la tête #2
27 - Des Questions plein la tête #3
28 - Apprentissage Magique, Mirifique et Humain (Première Partie)
29 - Apprentissage Magique, Mirifique et Humain (Deuxième Partie)
30 - Séances d'entraînement Magique (Première Partie)
31 - Séances d'entraînement Magique (Deuxième Partie)
32 - Quand l'Enfer s'invite chez Muza (Première Partie)
33 - Quand l'Enfer s'invite chez Muza (Deuxième Partie)
34 - Quand L'Enfer s'invite chez Muza (Troisième Partie)
35 - Quand L'Enfer s'invite chez Muza (Quatrième Partie)
36 - Le Cœur a Ses raisons que La Raison ignore #2
37 - "Tous les deux, il faut qu'on parle !" #2
38 - "Tous les deux, il faut qu'on parle !" #3
39 - Rerpilitium (Première partie)
40 - Rerpilitium (Deuxième partie)
41 - Un Arden à Cœur ouvert (Première Partie)
42 - Un Arden à Cœur ouvert (Deuxième Partie)
43 - Un Arden à Cœur Ouvert (Troisième Partie)
44 - Ce que l'Amour peut faire...
45 -... l'Amour ose le tenter
46
47 - Les Anges mènent l'enquête #1
48 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #1
49 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #2
50 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #3
51 - Coopération Angélique, Démoniaque et Magique
52 - Les Ailes de l'Espoir
53 - Sentences et Révélations #1
55 - Sentences et Révélations #2
56 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #1
57 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #2
58 - Quand la Tentation s'en mêle....
59 - .... Elle provoque toujours des étincelles #2
60 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #3
61 - Rerpilitium (Troisième Partie)
62 - Rerpilitium (Quatrième Partie)
63
64 - (Quand la Tentation s'en mêle)... Elle produit toujours des étincelles #3
65 - Quand la Tentation s'en mêle...
66 - Rerpilitium (Cinquième Partie)
67 - ... Elle produit toujours des étincelles #4
68 - Sentences et Révélations #3
69 - Sentences et Révélations #4
70 - "À nos Étoiles Contraires"
71 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #3
72 - Pris au Piège (Première Partie)
73 - Les Douze Travaux d'Arden et Muza (Première Partie)
74 - Les Douze Travaux d'Arden et Muza (Deuxième Partie)
75 - Pris au piège (Deuxième Partie)
76 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #4
77 - Quand le Destin s'en mêle.....
78 - ...... Il provoque toujours des étincelles #2
79 - Le Coeur a ses raisons que la Raison ignore #3
Épilogue
Commentaire de l'auteure + Remerciements
Bonus #1 - FAQ des personnages
Bonus #2 - FAQ de l'auteure

54 - (Quand la Tentation s'en mêle)... Elle produit toujours des étincelles #1

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By Stephy_75

Où suis-je ?.....

Je suis allongée par terre et mes paupières sont closes.
J'ouvre ensuite brusquement les yeux. Je lève la tête et me redresse lentement. Je ne porte en tout et pour tout qu'un mince linge de couleur blanc qui entoure mon corps nu.
Je tourne la tête de part et d'autre mais ne reconnais pas du tout l'endroit où je me trouve. La seule chose notable dans cet espace qui m'entoure, sont les fleurs blanches qui poussent les unes après les autres sur le sol sur lequel je suis actuellement assise.

Des roses ?......

Je me lève et regarde une nouvelle fois autour de moi : l'ambiance qui règne ici est lourde et inquiétante et il y fait froid : ma peau se recouvre immédiatement de chair de poule. Lorsque je respire, un nuage de buée se forme près de ma  bouche.

En réalité....

Je sais très bien où je me trouve.

Le parterre de fleurs, la solitude froide des lieux....

Tout ça m'est très familier.
Je décide d'avancer parmi le parterre de roses blanches qui, par la même occasion, représentent mon unique source de lumière.
Comme la dernière fois, à seulement quelques mètres devant moi, se trouve une impressionnante et magnifique sculpture florale faite de lierre et de roses blanches.

Un arc fleuri....

Je m'avance encore un peu et c'est là que je la vois.

La belle inconnue qui connaît mon nom....

Ses longs cheveux blonds raides cascadent dans son dos et son visage avenant est tourné vers le mien. Ses yeux marrons sombres me regardent avec bienveillance et un joli sourire commence à se former sur ses lèvres.

- Bonjour Muza.

- Bon.... Bonjour.

- Tu te souviens de moi ?

Sa voix est... Douce, posée.
Ajoutée à la bienveillance et à la gentillesse dont elle semble faire preuve, cette jeune femme me donne l'envie de lui faire confiance.

- Oui. Oui je me souviens de vous. ai-je dit. Mais... Mais qui êtes-vous ? Et quel est cet endroit ?

Au lieu de me répondre, la jeune femme me sourit, puis décide de me tourner le dos. Je la vois faire quelque pas devant elle avant de se retourner vers moi.

- Eh bien alors ? Tu as des questions non ?

- Oui mais....

- Viens : je ne mange pas Muza tu sais. Tu n'es pas en danger ici.

- Comment savez-vous que j'ai été... Que j'ai été en danger dernièrement ?

Elle sourit sans répondre une nouvelle fois à ma question et décide de continuer à avancer devant elle.

Fais chier !....

J'hésite pendant quelques secondes mais me décide à la suivre moi aussi.
Aux moindres de nos pas, des fleurs apparaissent sur le sol. Leurs belles pétales, si fragiles, se déploient lentement, paresseusement. Nous marchons pendant quelques minutes et j'aperçois devant moi, deux autres arcs de fleurs. Ils sont nettement plus petits que celui sous lequel la jeune femme s'était tenue mais ils n'en restent pas moins splendides pour autant.
Nous nous rapprochons et me rends compte que des petits bancs sont disposés en dessous de chaque arc de fleurs.

- Vas-y installe-toi. me dit-elle en indiquant l'un des petits bancs en question.

Nous nous asseyons toutes les deux et elle continue de me sourire. Je sais que je n'ai aucune bonne raison de me méfier d'elle mais, je reste tout de même sur mes gardes.

- Eh bien alors ? Tu as perdu ta langue ? rit-elle. J'étais pourtant sûre que tu avais des centaines de questions sans réponses !

- Non vous ne vous trompez pas. lui ai-je répondu.

- Tutoie-moi Muza je t'en prie : t'entendre me vouvoyer n'est pas très agréable.

J'esquisse un petit sourire et acquiesce.

- Tu n'as pas trop froid ? s'enquit-elle.

Je jette un coup d'œil aux poils hérissés sur mes membres : il est vrai que cette impression de chair de poule ne s'en est pas allé loin de là.

- Euh.... Si un peu mais ce n'est pas....

Elle ne me laisse pas le temps de finir ma phrase puisque je la vois lever ses deux mains et faire apparaître entre celles-ci une espèce de longue cape de couleur claire. Généreuse, la jeune femme me la tend et je l'enfile volontiers autour de mon corps presque nu. La texture douce et très couvrante du vêtement me ravit.

- Merci. Merci beaucoup.

- Mais je t'en prie. me répond-elle en hochant la tête. Que veux-tu savoir ?

- Où sommes-nous ? ai-je demandé. Quel est cet endroit ?

- C'est un peu... Compliqué à contextualiser, m'avoue-t-elle, mais disons que tout se passe... Dans ta tête.

- Parce que je suis en train de rêver. ai-je affirmé.

- Pas tout à fait.

Je fronce légèrement les sourcils tandis qu'elle m'explique :

- Oui tu es en train de rêver puisqu'une fois notre discussion terminée, tu te retrouveras de nouveau à Destiny High, parmi les Anges, Démons et tous les Êtres Mirifiques mais... Tu n'es pas "inconsciente" Muza. L'espèce de rêve que tu es actuellement en train de faire, là maintenant, n'est pas un rêve comme les autres.

- C'est un rêve lucide.

- Presque. me dit-elle. Tu comprendras la nuance lorsque tu apprendras à maîtriser la Magie des Rêves.

- La Magie des Rêves ?! Vous la connaissez ? Vous pouvez m'en dire plus dessus ? Vous pensez donc que je possède ce genre de magie en moi ?

- Oui, la Magie des Rêves, oui je la connais, oui si tu as des questions dessus et oui évidemment : tu ne serais pas capable de voyager entre les différents sworkes. me dit-elle en répondant à chacune de mes questions. Mais malheureusement, le temps nous est compté.

- Comment ça ?

- Je ne pense pas que tu l'aies remarqué jusqu'ici mais la première fois où tu es venue ici, c'est moi qui t'ai appelée.

Ah oui ?....

- Et cette fois-ci aussi. m'apprend-elle.

- Mais je... Comment faîtes-vous? Comment faites-vous pour me faire revenir ici ? À chaque fois ?

- Grâce à la magie. me répond-elle simplement.

Je reste interdite pendant de longues secondes avant de demander, dans un souffle :

- Mais qui êtes-vous ?

- Personne en particulier.

- Dîtes-moi la vérité : qui êtes-vous ? ai-je demandé de nouveau.

La femme baisse les yeux vers le collier qui pend autour de mon cou.

- Je suis l'esprit d'elpitheià.

Je baisse les yeux vers le bijou qui pend autour de mon cou.

"Elpitheià" ?....

- Vous... Enfin : tu... Tu veux parler de mon collier c'est ça ? Le collier de la Vérité des Ailes de...

- L'Espoir. achève-t-elle à ma place. On lui donne bien des noms c'est vrai.

Mes yeux font l'aller-retour entre elle et entre mon collier.

L'esprit de mon collier ?....

Je sais que Sophie, le Professeure Arkiansas et même la Diseuse de Bonne Aventure m'avaient toutes dit que mon collier n'est pas comme les autres, que c'est un artefact doté de magie mais jamais je n'aurais pu imaginer qu'il... Qu'il puisse déceler en son sein un quelconque esprit. À l'apparence féminine en plus de ça.

- Si tu es bien l'esprit de mon collier comme tu dis... C'est donc grâce à toi que mon collier réagit quand j'ai besoin d'aide ?

- Entre autre oui.

- Ta présence... Est-ce là une autre faculté du collier ?

- Tu veux dire comme celle de la "Création" que tu avais déjà découverte par le passé ?

Je hoche la tête.

- Oui. En quelque sorte.

- Mais alors pourquoi seulement maintenant ? Pourquoi est-ce que tu ne te dévoiles que maintenant ? Pourquoi ne pas l'avoir fait dès le début ? Dès que la Diseuse de Bonne Aventure t'a confié à moi ?

- Parce que tu n'étais pas encore prête Muza, me répond-elle, chaque chose en son temps. Et puis, le collier ne réagit que lorsqu'il sent la magie de son ou sa gardien, gardienne.

Lorsqu'il sent la magie de sa gardienne....

Je baisse les yeux vers mes mains.

Si mon collier a réagi, c'est bel et bien parce qu'il a senti la magie au fond de moi....

- Et puis comme te l'a dit la Diseuse de Bonne Aventure, il vaut mieux que tu découvres toutes les fonctionnalités du collier par toi-même pour que tu puisses les apprivoiser et les maîtriser toute seule.

- L'Ailyès Barryùm en est une aussi ? ai-je demandé.

L'esprit féminin de mon collier hoche vivement la tête.

- Oui oui : le collier peut également te servir de bouclier en cas de danger imminent. Et il y a quelques heures, c'était bien le cas n'est-ce pas ?

C'est à mon tour d'opiner de la tête.

- Merci d'ailleurs : sans cette barrière ailée, j'ignore comment mon amie et moi aurions finis.

- Tu n'as pas à me remercier Muza : le collier, la magie à répondu à ton appel. L'envie de sauver ton amie, l'altruisme et le courage dont tu as fait preuve étaient si forts que ta magie s'est décuplée : c'est en partie grâce à cela que la magie du collier a été aussi forte.

- Vous voulez dire que c'est grâce à lui que j'ai pu me déplacer dans l'espace-temps comme l'a mentionnée Sophie ?

Mon interlocutrice acquiesce.

- Et elle a raison : tu as bel et bien voyagé entre deux espace-temps.

- Waouh... Mais... Mais comment ai-je fait ? ai-je demandé, époustouflée par mes prouesses.

- Il n'y a pas de quoi être gênée Muza : tu es très puissante. Même si tu ne le soupçonnes pas encore.

- Mais arrêtez de me dire ça ! Plus vous me le répéter, plus ça m'effraie !

C'est vrai quoi ! J'ai l'impression de devoir tenir un rang d'excellence que je ne connais même pas !

- Je ne te dis pas ça pour t'embêter Muza. me rassure-t-elle. Mais parce que c'est la vérité. Tu as une magie puissante. Associons-là maintenant à un artefcat comme l'Elpitheià... Ça fait de toi quelqu'un d'exceptionnel.

- Oui je vois.

- Mais tu n'es pas seule dans ce long périple : tu peux compter sur tes amies et sur moi pour te guider. Et surtout, surtout sur ta magie.

- Je ne sais plus trop si je peux réellement me fier à cette dernière....

- Pourquoi dis-tu ça ? s'enquit-elle, intéressée par mon désarroi.

Je la regarde, pousse un soupir et lui avoue le fait que ma magie avait disparu, il y a quelques semaines.

- Et maintenant, elle semble être réapparue mais... Mais je n'arrive pas à me réjouir et je ne sais pas trop pourquoi.

- Moi je pense savoir. m'avoue-t-elle. Tu as peur Muza. Tu appréhendes le jour où elle pourrait, potentiellement, disparaître à nouveau. Puisque, si elle l'a déjà fait une fois, cela pourrait tout aussi bien se répéter non ?

Je hoche la tête, heureuse de voir qu'elle est parvenue à mettre un mot sur mes tourments, mieux que moi-même.

- Ce que tu ressens est normal. Mais il faut que tu surpasses ce sentiment de crainte Muza. Parce que ta magie le ressentira et tu ne seras plus en osmose avec elle. Tu ne dois faire qu'une avec ta magie et si tu la crains, cela ne sera plus possible.

- Mais comment ? Comment suis-je censée m'y prendre dans ce cas ?

L'esprit de mon collier m'offre alors un petit sourire.

- Laisse éclater toute la magie qui est en toi Muza. Laisse-la vivre au fond de toi, offre lui de nouveau la liberté de circuler en toi et laisse-la briller de mille feux en toi.

Je me redresse brusquement en position assise sur mon lit.

Ce rêve....

Je baisse les yeux vers mon collier, qui scintille en-dessous de mon tee-shirt, entre mes clavicules. C'est alors que je remarque que ma vue a... Changé. Je perçois à présent nettement tout l'environnement qui m'entoure et je vois l'intégralité de ma chambre en bleu. Comme si j'avais placé une lentille de couleur bleue juste devant mes rétines.

L'Accuorama....

Si je suis capable de l'utiliser cela ne veut dire qu'une chose : mes yeux ont revêtu leur couleur bleu d'Ange.

Ma magie....

L'esprit de mon collier m'avait conseillé de laisser "briller" ma magie en moi et j'ai dû le faire sans m'en rendre compte.

Je n'arrive pas à croire que mes pouvoirs soient revenus ! Complètement revenus !....

Euphorique, je décide de descendre de mon lit pour me regarder dans un miroir et m'assurer une bonne fois pour toutes que tout ceci est bien réel mais lorsque je pose ma main sur le matelas de mon lit pour m'aider à descendre, je réalise que ce n'est pas sur ledit matelas que ma main s'est posée mais sur autre chose.
Je baisse les yeux et ouvre grand les yeux quand je réalise avec surprise de quoi il s'agit ou plutôt de qui il s'agit.

- Arden ?! Arden ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Ce dernier est à demi-allongé sur mon matelas. Ses bras sont posés sur ma couche, repliés l'un sur l'autre et sa tête est posée dessus. Il porte un grand sweat sombre et sa capuche est rabattue sur sa tête.

Mais comment... Quand a-t-il.....

Je l'ignore ! Tour ce que je vois là maintenant, c'est un grand gaillard aux cheveux châtains qui n'écoute pas ce qu'on lui dit !

- Arden. Arden !

Je touche son épaule et le secoue légèrement pour tenter de le réveiller.

- Arden ! Allez, réveille-toi !

Ce dernier se met alors à grogner comme le gros ourson qu'il est et à légèrement bouger. Il relève la tête puis lève ses bras en l'air pour s'étirer et bailler bruyamment.

- Mais ça ne va pas ! l'ai-je réprimandé en le tapant sur le bras. Arrête tu vas réveiller tout le monde !

- Muzy ? T'es réveillée ? me demande-t-il en se frottant les yeux.

- Non c'est actuellement ta conscience qui te parle ! ai-je répondu sur le ton de l'ironie. Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'avais dit de ne pas venir ! Tu réalises que Cherry, Mia ou même d'autres Anges auraient pu te voir ?! Tu aurais pu avoir des ennuis !

La seule personne qui risque de m'en attirer là tout de suite c'est uniquement toi si tu continues de parler aussi fort. me répond-il via notre lien télépathique.

Je lève les yeux au ciel mais encaisse son reproche.

Après tout il n'a pas tort....

- Pourquoi est-ce que tu as activé ton Pouvoir d'Ange ? Hé mais attends : tes pouvoirs sont revenus alors ! s'exclame-t-il.

- Chuuuuut ! Et après c'est à moi que tu viens faire des reproches ?

Grâce à l'acuité de ma vision, je vois le petit sourire en coin d'Arden dans l'obscurité de ma chambre.

- Tu rates jamais une occasion pour me lancer des piques toi. me taquine-t-il en chuchotant. Tes pouvoirs sont revenus c'est super ça !

Je hoche la tête.

- Oui c'est... Je suis contente.

- Tu vois il suffisait juste d'attendre : rien de bien sorcier !

- J'aurais bien aimé t'y voir moi ! Ce n'était vraiment pas drôle d'attendre comme ça et d'être complètement impuissante !

- Cela s'appelle la patience Muzy.

- Ce n'est pas du tout fait pour moi ça. ai-je ronchonné.

Le sourire qu'Arden affiche sur son visage s'élargit un peu plus.

- Qu'est-ce qui te fait sourire ?

- Toi. m'a-t-il simplement répondu. On arrive difficilement à se passer de toi. J'arrive difficilement à me passer de toi.

Ne sachant quoi répondre face à cette... Honnête et touchante déclaration et me sentant rougir par la même occasion, je décide de prendre l'oreiller derrière moi et d'abattre ce dernier sur la tête d'Arden.

- Hé mais...! C'était pour quoi ça ? rit-il.

- Par réflexe. ai-je répondu.

- Ah oui ? De la violence gratuite alors que je ne t'ai rien fait ?

- Oui c'est exactement ça !

- Ah ouais ?

- Ouais !

La réaction d'Arden ne se fait pas attendre : en quelques secondes, ce dernier est totalement redressé et il se jette sur mon lit pour me plaquer sur le dos. Mais malheureusement pour lui, étant doté de l'Accuorama, j'arrive à anticiper son assaut et à renverser la situation en ma faveur : ce n'est pas lui qui est au-dessus de moi, mais bel et bien moi qui suis au-dessus de lui.

- Tu triches : tu utilises la magie là !

- Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. N'est-ce pas toi qui me l'a montré Hardin ?

- Eh bien ! J'ai une bonne élève dîtes-moi : tu apprends très vite !

- Un jour j'arriverai à surpasser mon maître. ai-je plaisanté.

- Pas quand il s'appelle Arden Martins, se vante-t-il, ça c'est quasi impossible.

Je lève les yeux au ciel.

Des fois je me demande comment est-ce qu'autant de vantardise et d'orgueil peut être contenu dans un si petit corps !....

Comme Arden ne semble pas vouloir se dégager de mon emprise, je juge inutile le fait de garder mon pouvoir activé. Et elle a été là mon erreur : au moment même où Arden a remarqué  cela, il en a profité pour reprendre l'avantage. À l'aide de ses avant-bras qu'il place judicieusement à l'arrière de mes deux genoux, il me fait basculer sur le lit et se retrouve au-dessus de moi. Et tout cela en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

- Porchaine leçon : toujours rester sur ses gardes. Ne laisse jamais ton adversaire te distraire. Même s'il s'agit d'un beau gosse.

- Ça va la tête de baudruche aussi ? ai-je ironisé en riant. Faudrait que tu dégonfles un jour Arden.

Je décide de réactiver mon Pouvoir d'Ange et une fois que mes yeux retrouvent leur éclat bleu, la première chose que je remarque c'est la proximité qu'ont nos deux visages.

Seuls quelques petits centimètres les séparent....

Ses pupilles, qui apparaissent clairement grâce à ma vision sont dilatées.

Des pupilles peuvent se retrouver à être dilaté pour deux raisons...

Soit à cause de l'obscurité ambiante, soit parce que la personne en question regarde avec attention l'objet de son désir.

Mais dans le cas précis d'Arden, quelle en est la raison ?....

J'ai un peu de mal à croire que je sois capable, moi, juste moi, de le mettre dans un état pareil. Il me l'avait déjà dit mais jusque-là, je ne l'avais pas tellement pris au sérieux : j'avais plutôt pris tout cela à la rigolade. Un peu.

Arden me désire-t-il tant que ça ?....

Après bien sûr, tout l'espèce de sketch "d'interdits" entre Anges et Démons ajoute encore plus d'attraits à la chose : ça devient plus excitant, plus jouissif d'enfreindre, d'aller au-devant des règles mais...

Jusqu'où cela nous mènera-t-il ?....

Parce qu'il est clair que nous jouons avec le feu Arden et moi. Nous l'avons créé, l'avons alimenté et à présent, nous attendons que ce brasier fou de désir nous embrase tous les deux.

En ressortirons-nous indemnes ?....

Telle est la question.

- Bah alors ? Tu ne bouges ? Tu assumes ta défaite ? l'ai-je entendu me taquiner.

Je reporte toute mon attention vers lui.

- Ce n'est pas un jeu Arden. Vraiment pas.

- Dixit l'Ange qui me donnait encore des leçons il y a encore quelques secondes.

- Comment... Comment es-tu entré ?

- Un bon magicien ne révèle jamais ses secrets.

- Arden. Je suis sérieuse : on aurait pu te voir, tu aurais pu... Tu vas t'attirer des ennuis !

- Mais je m'en fiche de tout ça moi !

- Moi non. Ce n'est pas drôle vraiment ! Tu peux pas te permettre de désobéir aux règles et te ramener dans ma chambre ! Je t'avais interdit de le faire en plus !

- Hun hun, fait-il en bougeant son index de la gauche vers la droite, techniquement, tu m'avais dit de rester dans ma chambre toute la nuit. Tu ne m'as pas interdit de venir à l'aube donc....

Quoi ?!...

- T'as veillé jusqu'aux aurores uniquement pour ça ?!

- Non quand même pas ! m'avoue-t-il. J'ai mis un réveil. À la première sonnerie, j'ai bondi de mon lit et je suis venu.

Je ne sais pas pourquoi mais je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire.

- Mais arrête de rire ! Je suis sincère et en plus tu vas réveiller tes amies !

- O... Oui c'est... C'est vrai. ai-je admis entre deux hoquets de rire. Descends de là maintenant : tu m'empêches de bouger.

- Nop.

- Arden. ai-je demandé sur un ton sérieux. Sérieusement, je veux retrouver ma liberté de mouvement.

- Déloge-toi toute seule. me répond-il.

- Je vais te tuer.

- Ah, Muzy Muzy, on en est à combien de cette menace ? C'est la... Cent-cinquantième fois que tu le dis ? Eeeeeet, tu n'as toujours rien fait.

Je décide de me redresser face à lui. Par réflexe et parce qu'il m'a senti bouger sous lui, Arden a l'intelligence d'éloigner sa tête. S'il ne l'avait pas fait, nous nous serions probablement cognés la tête l'un contre l'autre et, non seulement nous aurions eu mal mais en plus, pire que ça, nos peaux seraient rentrés en contact.

- Dégage de là ou je n'hésiterais pas à utiliser la magie sur toi. Et je ne plaisante pas. lui ai-je dit.

- Alors ça c'est pas juste : tu oserais m'attaquer alors que je ne pourrais pas me défendre ? s'offusque-t-il. Et tout le délire des bonnes vertus chez les Anges, c'est du pipeau en fait tout ça !

Encore une fois Arden réussit à me faire éclater de rire malgré moi.

- Descends de là.

- Non.

- Descends de là allez !

Je le vois secouer la tête avec un sourire malicieux scotché sur les lèvres.

Bon aux grands maux les grands remèdes !....

Je décide de poser mes mains sur ses épaules et de le pousser vers le sol pour que son corps arrête d'entraver mes jambes.

- Hm ! T'arriveras pas à me faire bouger comme ça ! se moque-t-il. Je suis bien trop grand et bien trop fort !

- Mais... L'humilité tu connais ?

- C'était pas de la vantardise là : c'était de la franchise. Je m'en vante pas puisque c'est la vérité.

Je lève les yeux au ciel et continue d'essayer de le pousser. La vantardise ainsi que la pseudo-franchise de Mossieur Arden Martins me fatigue au plus haut point.
Comme il ne bouge toujours pas, je décide de joindre mes jambes et mes pieds à l'effort et c'est sans compter sur le fait que l'un de mes genoux se lève et vise... Le point sensible d'Arden.

Et de toutes personnes possédant des organes masculins...

Plus que gênée, je me confonds en excuses alors qu'Arden glisse de lui-même au sol.

- Ah ! Ça c'était un sacré coup bas par contre ! s'exclame-t-il.

Euh... C'est le cas de le dire !....

- J'ai vraiment pas fait exprès ! me suis-je excusée en désactivant mon Pouvoir d'Ange.

- Hé ! J'ai entendu ce que tu viens de penser ! s'exclame-t-il en riant. Et oui, littéralement c'était vraiment un coup bas.

Je pouffe de rire et Arden aussi même s'il continue de légèrement continuer à gesticuler suite à l'inconfort qu'il ressent dans son entrejambe.

- Tu t'en vas maintenant Arden.

- Aide-moi à me relever alors. Tu me dois bien ça après le sympathique high-kick que j'ai reçu.

Je pouffe une nouvelle fois de rire et me redresse sur mon lit. Je lui tends mon avant-bras couvert de mon gilet pour qu'il puisse l'attraper. Arden tend sa main dans ma direction et avant même que je ne comprenne quoi que ce soit, il tire sur mon avant-bras pour m'attirer à lui, au sol. Nous roulons tous les deux par terre en riant comme deux idiots. Arden se retrouve encore au-dessus de moi et je l'entends pousser un soupir de satisfaction.

- Ah ! Avant je me sentais mal mais maintenant ça va bien mieux maintenant que je me suis vengé ! Ça fait du bien non ?

En réponse, je ferme mon poing et le frappe sur le torse.

- Espèce d'imbécile !

Arden rigole puis recule un peu. Il pose ensuite sa tête sur mon ventre, juste en dessous de mon thorax puis s'allonge sur moi en me serrant contre lui.

- Arden ? Eh oh ?

Il ne bouge pas du tout et à mon avis, il n'aura pas du tout envie de le faire non plus.

- Arden sérieusement je ne suis pas un putain de matelas ! ai-je rigolé. Lève-toi allez !

Toujours aucune réponse.

- Arden bon sang allez lève-toi ! Lève-toi ! Arden !

- Mmmmh.... Muza....

Je tourne aussitôt la tête vers la voix endormie de Cherry.

- C'est quoi... Pourquoi tu fais autant de bruit.... Ton lit il craque et bouge dans tous les sens.... Mmmh...

- Désolée ! Je... J'ai un peu de mal à trouver le sommeil du coup je bouge et change de position sans arrêt.

Cherry râle puis se rallonge sur sa couche.

- Si ce n'était pas ça je jurerais que tu es en train de faire des galipettes dans ton lit... Avec Antonio ou Joachim.... Ou même Arden tiens.... marmonne-t-elle dans son sommeil.

Le rouge me monte rapidement aux joues alors que je sens Hardin bouger au-dessus de moi.

Des "galipettes" ? se moque-t-il.

Arrête de te moquer je vais te taper !

Même sans avoir à te voir, je suis sûr que la tomate est de retour !

Arden !

Bah quoi ? Cherry a raison après tout : on faisait vraiiiment pas mal de bruit !

Arden !

Je me demande vraiment comment ton lit a tenu le choc ! continue-t-il. Tu crois que si je saute dessus il s'effondrera pour de bon ?

N'ose même pas ! l'ai-je mis en garde. Et maintenant dégage de là ! Lève-toi !

Non.

Et après c'est toi qui oses comparer Antonio à Winnie l'Ourson ? Sérieusement ?

Au début, je ne reçois aucune réponse : ni verbalement, ni par le biais de notre lien "télépathique".

- Arden ? ai-je chuchoté. Tu as entendu ce que...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase puisque je me sens brusquement soulevée dans les airs. Je gesticule quelque peu et par réflexe active de nouveau mon pouvoir. C'est là que je réalise que je me trouve... Sur l'épaule d'Arden.

T'es pas croyable putain ! Laisse-moi descendre ! Laisse-moi descendre !

D'abord on sort et promis tu retrouveras la terre ferme !

Mais....! Arden !

Vrai ou faux si je t'avais proposé de sortir tu aurais accepté ?

Je ne réponds pas à cette question et Arden prend mon silence comme une affirmation.

Tu vois ? J'ai raison.

Je n'ai rien dit !

Mais ton silence veut tout dire ! contrecarre-t-il.

C'est en format sac à patates sur l'épaule d'Arden que nous sortons tous les deux de ma chambre. Le couloir du Quartier des Anges est toujours plongé dans le noir même si, grâce à ma super vision, j'arrive à déceler quelques raies de lumière. Arden marche encore pendant quelques minutes avant d'ouvrir une nouvelle porte. Il appuie sur l'interrupteur et la lumière inonde aussitôt la pièce.

La cuisine ?!....

En très bon gentleman qu'il est, notez l'ironie, Arden me fait descendre de son épaule et mes petits pieds touchent à nouveau le sol.

- Vas-y assis-toi Muzy. Je ne vais rien tenter de nouveau je te promets.

Sans le quitter une seule fois du regard, je me glisse sur l'une des chaises et continue de l'observer d'un mauvais œil.

- Tu m'en veux pas n'est-ce pas ?

- Absolument pas : actuellement je suis en train de vivre ma meilleure vie ! ai-je ironisé.

Ma réaction à chaud lui arrache un sourire.

- Comme j'ai dit : j'arrive difficilement à me passer de toi.

Je me sens une nouvelle fois rougir et pour ne pas lui donner la satisfaction d'avoir réussi à me troubler, je préfère tourner la tête pour ne plus avoir à le regarder.

- Tu joues à l'autruche toi maintenant ! me taquine-t-il.

- La ferme.

Je l'entends rire doucement. J'entends aussi le bruit de placards qu'on ouvre et qu'on referme, le bruit d'ustensiles que l'on manipule, le bruit d'un liquide qu'on verse et plus que ça, je sens. Je sens...

La bonne odeur du chocolat....

Je tourne la tête et bois Arden me tendre un grand mug fumant de chocolat chaud.

- Pour me faire pardonner ?

Son attitude, sincère, enfantine et terriblement attachante parvient à me faire arracher un sourire et je l'invite à s'asseoir à mes côtés.

- Qu'on soit bien clair : tu ne m'as pas achetée. C'est juste que j'aime le chocolat.

- Oui : bien sûr. sourit-il. Nous sommes très clairs là-dessus.

Je rigole, porte le mug fumant à mes lèvres et apprécie la bonne odeur sucrée et chocolatée du liquide qui coule dans ma gorge.

- Mais sérieusement Arden, ai-je repris après quelques instants de silence, tu ne peux pas venir comme ça... Quand ça te chante. Tu aurais pu être vu.

- Ce qui n'est pas arrivé.

- Pour cette fois, ai-je avancé, mais qui dit que ça n'arrivera pas la prochaine fois ?

- Tu aimerais qu'il y ait une prochaine fois ? me demande-t-il en haussant un sourcil.

- Arden.... ai-je soupiré en levant les yeux au ciel face à ses taquineries sans fin.

En vérité je ne vais pas nier non plus que ca à été... Une sacré surprise !....

Une sacré surprise oui !

Mais pas totalement désagréable non plus....

C'est vrai qu'on a pas mal ri ensemble ! Et je ne peux pas dire que je n'ai pas du tout apprécié cela.

- Muzy. rigole Arden.

Je lève les yeux vers lui alors qu'il me montre son front à l'aide de son index.

- J'entends ce que tu te dis. Ne l'oublie pas.

Je reste interdite pendant quelques secondes avant de m'emporter :

- Arden !

- Quoi ? rigole-t-il.

- Désactive le lien ! l'ai-je menacé.

- Bah tiens ! Comme si je savais comment faire moi ! continue-t-il de rire. Tu n'as qu'à le désactiver de ton côté si tu souhaites que tes pensées restent totalement privées.

- C'est justement le sens du mot "pensées" Arden.

- Naaah : pas quand ça me concerne. rétorque-t-il, tout à fait sérieux.

J'ouvre la bouche pour répondre quelque chose mais finis par me raviser.

- Tu me fatigues. ai-je fini par avouer en souriant.

- C'est bien alors. Parce que si tu me réponds ça en souriant ça veut dire que c'est positif.

- Ah oui ?

Il hoche vivement la tête.

- Je te l'ai déjà dit Muzy : j'ai tous les torts, je ne le nie pas mais ce n'est pas parce que je pars perdant que ça m'empêchera d'essayer.

- Essayer ?

- Essayer de faire revivre le désir que tu avais pour moi. De mon côté, il ne s'en est jamais allé : il est toujours là, au fond de moi. dit-il en pointant le milieu de sa poitrine à l'aide de son doigt.

- Comment peux-tu être aussi sûr que tu réussiras ? Que tu parviendras à raviver un feu qui n'existe peut-être plus ?

- Exactement grâce à ce que tu viens de dire. me répond-il honnêtement. Tu n'es pas catégorique et tu ne me repousses pas non plus. Alors j'ai bon espoir. Tant que tu ne diras pas clairement que tu ne voudras plus jamais me voir, je ne m'avouerai pas vaincu.

- C'est un peu tard tu ne crois pas ? Pour courir après la personne que l'on désire j'entends.

- Tu as raison. Tu as toujours été près de moi par le passé et j'ai préféré jouer au con.

Ce n'est pas moi qui vais te contredire à ce sujet !....

- Tu n'en aurais pas besoin de toute façon. me répond-il suite à la pensée qu'il a entendue. Et rien, rien ne pourra jamais effacer ce que j'ai fait et je m'en voudrais toujours pour cela. Toujours.

Je le regarde d'un air légèrement attendri.

- Tu es un peu mon "premier" tout en fait. ai-je déclaré dans un souffle.

Et c'est en partie à cause de ça, même si je le nie sans cesse, que je n'arrive pas à...

Alors que je suis sur le point d'aller jusqu'au bout de ma pensée, je me ravise aussitôt me rappelant sur le coup qu'Arden est capable de lire dans mes pensées.

- À quoi est-ce que tu pensais ? C'était quoi la fin de ta phrase ?

Qu'est-ce que j'avais dit ?....

- Rien de très important. ai-je répondu en esquivant sa question.

- Muzy. me dit-il en me regardant d'un air inquisiteur. Tu sais que je sais que tu t'apprêtais à dire quelque chose. Mais tu t'es ravisée. Dis-moi ce que c'était.

- Non.

- Ça veut dire que ça me concerne. me taquine-t-il.

- Pas forcément.

- Très bien alors dis-moi ce que c'est si ce n'est pas très important.

- Mais... Je ne suis pas obligée de tout te dire ! me suis-je exclamée en riant. Ça ne te concernait pas.

- Pourquoi est-ce que tu n'as pas fini ta phrase alors ?

- Parce que je savais que tu lisais dans mes pensées. Et, il y a des choses qui sont de l'ordre du privé et qui doivent le rester. Aussi simple que ça. ai-je répondu en haussant les épaules.

Le coin gauche de sa bouche s'étire en un petit sourire en coin. Arden entrelace ses doigts à l'arrière de sa tête et pousse un profond soupir.

- Soit. Je te l'accorde tu as raison : je devrais arrêter de lire dans tes pensées. Mais, techniquement, le terme "lire" n'est pas tout à fait adapté. En vrai, ce sont plus tes pensées qui viennent à moi. Et moi bah... Je me contente juste de les regarder !

- Eh bien arrête dans ce cas, lui ai-je dit en me levant pour amener nos deux tasses vides dans l'évier de la cuisine, trouve un moyen pour les bloquer.

- Comme si c'était aussi simple ! s'exclame-t-il en souriant. Je ne sais même pas comment fonctionne notre... "Lien" alors trouver le bouton pour l'arrêter t'imagines !

- Ouais et puis si on part du principe que c'est moi qui l'ai réellement activé aussi... ai-je soupiré. Voilà encore un truc sur lequel je vais devoir faire des recherches.

J'entends dans mon dos le bruit d'une chaise que l'on râcle sur le sol. Je n'ai pas besoin de me retourner pour le voir : je sais qu'Arden est derrière moi.

- Tu sais, commence-t-il sur le ton de la confidence, quand je lis dans tes pensées je ne veux pas que tu le prennes comme une intrusion ou quoi.

- C'en est une Arden. ai-je rétorqué en finissant de laver les deux tasses que je laisse égoutter juste à côté de l'évier.

Je m'essuie ensuite les mains à l'aide d'un torchon et me retourne enfin pour faire face à Arden.
Il a abaissé la capuche qui avait été sur sa tête et me regarde d'un air... Soucieux ?
Il est proche de moi. Très proche.
Ses cheveux châtains parsemés de mèches plus clairs ci et là ondulent un peu dans tous les sens sur sa tête.

Ses cheveux ont vraiment poussé...

- C'est vrai que c'est la première fois que je me revois avec autant de cheveux sur la tête. rit-il. La dernière fois je devais avoir quoi ? Six ans ?

- Tu ne les laissais jamais pousser ?

Il secoue la tête.

- Non : c'était pas pratique après une bonne journée de surf. C'est chiant à sécher sinon.

- C'est marrant parce que le bon vieux cliché du surfeur c'est un homme grand, avec un corps gainé et des cheveux longs qui marche dans l'océan, avec des gouttelettes d'eau qui coulent partout sur son corps.

- Ah mais c'est de votre faute ça ! rétorque-t-il. Ça, c'est le cliché des surfeurs californiens créés par les Américains. En Australie, ils ressemblent pas à ça. Enfin pas tous.

J'éclate de rire alors qu'Arden poursuit :

- Mais sinon je corresponds trait pour trait au cliché du surfeur californien : la taille, le corps, sauf les cheveux.

- Plus maintenant. ai-je répondu en passant furtivement ma main dans des cheveux.

À ce moment-là, je ne sais pas trop ce qui s'est passé dans ma tête : l'envie de le faire avait été là depuis le début et j'y ai simplement... Succombé.

En plus c'est tout doux...

- Hé ! Tu pensais sérieusement que ça allait être aussi rêche que de la paille ?! s'exclame Arden. Merci hein mais je sais quand même prendre soin de moi !

Le fait qu'il ait été légèrement piqué à vif par ce que j'ai pensé de ses cheveux me fait grandement sourire.

Oh mais c'est que ça devient facile d'énerver petit Arden en fait....

Haha très drôle : jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas moi qui suis obligé de lever la tête pour te regarder.

Je lui lance un sale regard et le gratifie en plus d'un doigt d'honneur.

- Touché !

- Eh bien quoi monsieur le vantard ? On sait aussi parler français aussi ?

- Oui, Madame-je-me-moque-sans-arrêt.

J'arrondis les yeux de stupeur.

- Pour de vrai ?!

Arden hoche la tête.

- Quand j'étudiais à Salt Lake City, j'avais pris "francais" en option.

- Tu sais réellement parler français ?! me suis-je encore étonnée.

- Je me débrouille. m'a-t-il répondu en haussant les épaules avec un accent légèrement prononcé.

Waouh....

Je penche légèrement la tête sur le côté, me demandant ce que sa courte phrase incompréhensible signifie.
L'air ridicule que j'affiche le fait rire et il me dit que cela signifie simplement qu'il sait se débrouiller quand il lui faut parler français.
Arden et moi ne disons plus rien dans la minute qui suit. Pourtant, pour une raison qui m'échappe, j'éprouve une sensation... D'inachevé. Et... J'ignore pourquoi : la proximité que nous avons l'un l'autre, nos jeux de taquinerie, notre complicité.... Tout cela devrait me satisfaire je ne devrais pas avoir à ressentir, à avoir envie de plus.

Et pourtant....

Et pourtant, malgré cela, malgré moi, cette envie, cette irrésistible envie est bien présente au fond de moi.

- Tu veux encore les toucher c'est ça ? me demande Arden avec un petit sourire taquin sur la face.

Je lève la tête vers lui.

- Mes cheveux. Ils t'intriguent donc tant que ça ?

J'esquisse un petit sourire et accepte sa proposition : je lève la main droite et la passe pour la deuxième fois dans ses cheuveux mais cette fois-ci je n'arrête pas mon geste.

- Tu les tiens de ton père j'imagine ?

Je le vois froncer les sourcils.

- La couleur de tes cheveux. ai-je ajouté. Tu m'avais bien dit que ta mère était blonde non ?

- Tu te souviens de ce que je t'ai dit ? m'a-t-il demandé, légèrement désorienté.

Je hoche la tête.

- Toujours.

Arden sourit puis hausse les épaules.

- Au moins une chose que j'apprécie que ce connard de mes deux m'aura bien légué. dit-il.

Comme je lui caresse les cheveux, une mèche rebelle tombe devant ses yeux. Par réflexe, j'utilise mon autre main pour la redresser, évitant soigneusement de le toucher, lui.
Le regard incandescent d'Arden est rivé sur moi et, bien que je me sente rougir devant lui, l'envie de détourner la tête ne m'effleure pas l'esprit une seule fois. De par notre proximité, les battements de mon cœur ont, malgré moi, grimpé en intensité : je les sens cogner avec force contre ma cage thoracique.
Tout à coup, je vois Arden se baisser devant moi puis attraper mes cuisses. Il me soulève et en moins d'une seconde je me retrouve assise sur le plan de travail de la cuisine.

- C'est plus pratique non ? me dit-il en se positionnant entre mes jambes. Comme ça on est à la même hauteur.

Je ne trouve rien de mieux que de hocher la tête.
Je sens mes joues cuir et ma respiration devenir haletante. La proximité que nous avons tous les deux, mes mains dans ses cheveux et lui entre... Mes jambes ! Tout ceci, toute cette situation est devenue... Plus qu'intime. Le silence aidant, la tension que je ressens dans ma poitrine qui se crée juste à cause de mes mains dans ses cheveux et qui se diffuse comme par vagues dans l'entièreté de mon corps me fait légèrement paniquer parce que je n'ai jamais rien ressenti de tel !

Mais ce que c'est agréable !....

- Et sinon ? C'est quoi les recherches dont tu parlais tout à l'heure ? Tu en as mentionné plusieurs non ?

J'acquiesce et lui confie mes prochaines intentions ainsi que le drôle de rêve que j'ai fait tout à l'heure avec l'esprit de mon collier.

- J'aimerais bien connaître la définition de tous ces rêves étranges que je fais. ai-je dit. Ça me permettra d'arrêter de torturer mon esprit pour rien.

- Je pourrais t'aider si tu veux. me propose-t-il gentiment.

- Pourquoi est-ce que tu ferais ça ?

Arden ouvre la bouche comme pour me répondre mais se ravise ensuite.

Arden ?....

- Pour t'aider tout simplement. Et puis ça m'instruira aussi c'est pas plus mal.

Je hausse les épaules ne refusant pas son aide.

Pourquoi pas après tout ?....

- C'est drôle qu'il y ait eu un petit esprit caché dedans depuis le début non ? Depuis le temps que tu l'as !

Je hoche vivement la tête.

- J'ai eu la même réaction que toi quand je l'ai appris !

Arden me sourit puis tend la main vers mon collier et tient le pendentif entre deux de ses doigts quand, soudain, ce dernier se met à scintiller fortement. Hardin le relâche aussitôt en secouant vivement sa main.

- Aïe ! Ton collier m'a brûlé ! s'exclame-t-il.

Mon yeux font l'aller-retour entre le visage pincé par la douleur d'Hardin et mon collier dont le scintillement a viré du bleu... Au rouge vif.

Qu'est-ce que c'est encore que ce phénomène ?....

Remarque ça a l'air marrant on dirait que mon collier n'est pas content ! Mais alors, cela voudrait-il dire que mon collier est donc en capacité de rejeter les gens dont il n'a pas connaissance ?
Vu l'inconfort qui se lit sur le visage d'Hardin, je devine que oui.

Je viens de découvrir une nouvelle fonctionnalité à mon collier...

Remarque cela m'aurait bien été utile face à Drago il y a quelques mois !

- En voilà encore un qui ne semble pas t'apprécier. ai-je plaisanté.

- La liste commence à être assez longue là ! me répond-il en passant sa main sous l'eau claire. À cette allure je risque vraiment de me mettre toute l'École à dos ! Alors que j'ai rien fait en plus ! Enfin... La plupart du temps.

Je lance ma tête en arrière puis éclate franchement de rire.

- Ça m'avait manqué ça aussi.

- Mais... On s'est vu il n'y a pas si longtemps que ça tu sais.

- Je sais. me répond-il en hochant la tête. Mais comme je te l'ai dit : je n'arrive pas à me passer de toi.

J'esquisse un sourire et préfère baisser la tête, me sentant encore rougir.

Je suis vraiment trop facilement intimidée.....

- Ça, c'est parce tu penses toute seule que la situation est gênante. me répond Arden d'un ton bas. Tu te dis que c'est une situation plus que compromettante pour toi alors que cette pensée n'a pas lieu d'être. Mais c'est aussi parce que tu es pudique et ça, on n'y peut rien : ça fait partie de ton caractère.

Je relève la tête vers lui.

- Tu n'as pas à te sentir gênée de quoi que ce soit avec moi Muzy. me murmure-t-il. Absolument pas.

Je hoche la tête, enregistrant parfaitement bien ses paroles. En vérité, et je le sais, ce n'est pas que de l'intimidation que je ressens à son égard.

C'est bien plus....

Et c'est fort, brusque et ça ravage tout : dans ma tête, dans mon esprit, dans mon corps et jusqu'à mon cœur. Même la dernière partie de mon cœur la dernière que j'avais souhaité protéger de lui se retrouve submergé par lui.

Je ne dois pas me sentir gênée c'est ce que tu as dis ?

Oui : pas avec moi, Muzy.

Je prends une pronfonde inspiration et toujours la tête baissée, ose lui poser la question qui depuis toujours m'a trotté dans la tête :

- Quand tu... Quand tu as couché avec Arina tu... Tu as apprécié... Tu as apprécié chaque moment ? Chaque moment passé avec elle ?

Arden ne me répond pas tout de suite et moi, je me maudis aussitôt pour avoir osé poser cette question.

- Muzy. Regarde-moi.

J'inspire puis lève les yeux dans sa direction et relève lentement la tête.
Arden me regarde longuement dans les yeux d'un air bienveillant. À aucun moment je n'y vois une quelconque trace de jugement.

- C'est super gênant ! ai-je rigolé nerveusement.

- De quoi ? Ta question ou le fait que je te regarde ? me taquine-t-il.

Je fais mine de le regarder d'un air ahuri ce qui lui arrache un sourire.

À moi aussi ton sourire m'a manqué...

- Non. me dit-il. Pour répondre à ta question c'est non.

Je le vois prendre une légère inspiration avant de poursuivre :

- Biologiquement parlant, nos corps réagissent donc je n'ai rien à dire là-dessus. Mais pour ce qui est de la tête et du cœur, c'est autre chose.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Tu peux coucher avec une personne avec qui tu n'es pas lié de manière sentimentale ou autre. Des gens désapprouvent mais ça se fait. Dans ce genre de "relations", rien ne vous lie : les sentiments, le cœur, rien n'est engagé. Ce sont juste... Deux corps, deux personnes qui passent un bon moment. Et... C'est ce qui s'est passé pour Arina et moi.

- Un bon moment ?

- Juste du sexe. Et rien d'autre. Je te jure Muzy : je n'étais pas lié et je ne suis pas lié de manière sentimentale à Arina. tente-t-il de me rassurer. Peut-être un peu amicalement, je l'avoue, un tout petit peu mais ça s'arrête là : ça n'ira pas plus loin. Pas même jusqu'à une potentielle sex-friend. Vraiment pas.

Je hoche lentement la tête.

- Pour pouvoir profiter à fond, d'un moment comme celui-là, il faut le partager avec une personne qu'on aime. Qu'on aime réellement. Pas juste une personne qui nous attire  parce que ça va plus loin que ça.

Il ferme un instant les yeux avant de les rouvrir et de dire :

- Quand on partage un moment intime avec une personne qu'on aime, une personne dont on est amoureuse, tout ce qu'on ressent et qu'on fait ressentir à l'autre est démultiplié Muzy. On le ressent là, dit-il en pointant son cœur à l'aide de son doigt. On le ressent au plus profond de notre être. Et dans mon cas à moi, j'ai décidé de préserver tout ça. Parce que quelqu'un y a élu domicile. Et plus jamais, plus jamais je ne me permettrai de faire passer quoi que ce soit au-dessus de cette personne.

Arden place délicatement ses deux mains sur mes cuisses, geste qui m'incite à lever une nouvelle fois la tête vers lui.

- Plus jamais.

Je prends une profond inspiration à défaut de pouvoir répondre quoi que ce soit.
Je lui avais fait remarqué par le passé qu'il n'avait jamais réellement été honnête avec moi par rapport à ses sentiments, ses pensées et à présent... Il l'est. Arden apprend à l'être et c'est tout ce pour quoi je m'étais battu. En quelque sorte.

- Je ne peux pas... commence-t-il après quelques instants de silence et aucune réaction de mon côté, je ne pourrai jamais effacer la peine et le souvenir atroce que je t'ai causé. Que je nous ai causés mais mon but ici, ce n'est pas de te faire chier avec mes mille et une excuses parce que je pense bien que t'en as entendu assez non ?

J'esquisse un petit sourire en coin en opinant de la tête.

- Je veux que tu te souviennes. Je veux que tu te rappelles à nos bons souvenirs d'avant. Je veux que tu te rappelles de la sensation d'être aimée, d'être aimée justement, à sa juste valeur, pour la personne que l'on est. Je veux que tu te souviennes des sensations que cela procure quand... On est proche de la personne que l'on aime, tout proche. Quand on se sent tout faible mais en même temps plus fort à ses côtés. Quand on a l'impression de se sentir mourir à cause des forts battements de notre putain cœur qui nous trahit.

Mon sourire s'élargit et je glousse de rire. Arden sourit à son tour et ses mains dérivent lentement de mes cuisses pour arriver jusqu'à ma taille. Arden me lance un regard comme pour me demander l'autorisation et d'un léger hochement de tête, je lui la donne. Ses mains trouvent facilement leur place de part et d'autre de mes hanches : comme si là, avait toujours été leur place.

- Je veux que tu te souviennes de la sensation de se sentir con et complètement démuni face à la personne qui parvient à nous mettre dans tous nos états. De la sensation de la poitrine qui se serre, du ventre qui démange à cause du puisant désir qu'on est capable d'éprouver. Je veux que tu te souviennes de tout cela Muzy. Oui ça fait peur mais, c'est tellement agréable aussi ! C'est tellement bon de se sentir et de se savoir aimé. Et je sais, je sais que tu as déjà ressenti tout cela par le passé et je veux que tu te remémores tout ça Muzy. Parce que moi à présent je ressens tout cela. Pour toi.

Je hausse les sourcils de surprise.

Alors ça !....

Honnêtement, je ne pense pas qu'Arden parviendra, un jour, à ne plus me surprendre.

Mais là....

Cette... Cette déclaration, parce que oui, c'en est une, dépasse de loin toutes mes espérances !
Je sens mon ventre se serrer d'appréhension et de nervosité parce que... Je ne m'étais clairement pas attendue à un tel élan de sentimentalité venant de sa part.

Ce n'est pas désagréable non plus loin de là....

Tout en cherchant une réponse adéquate à la déclaration d'Arden, je décide de continuer à lui caresser les cheveux. Même si ce geste augmente la tension déjà présente dans mon être tout entier, il m'apaise aussi bizarrement.
Je me mets à tracer de petits cercles partout dans sa chevelure à l'aide de mes doigts sans le quitter une seule fois du regard quand soudain, la pression de ses mains sur mes hanches se fait plus forte et que je le vois se tendre devant moi, en retenant sa respiration.
Je m'arrête aussitôt.

Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?.....

- A... Arden ?

Je le vois inspirer fortement avant de me dire dans un souffle :

- Ne refais plus jamais ça... À moins que tu veuilles que je te prennes sur cette table de travail Muzy. Tu te souviens des galipettes dont avais parlé Cherry ? Eh bien elles auront lieu ici et pas dans ta chambre !

Mon cœur rate un battement et je sens mon visage cuir aussi vite qu'une plaque de cuisson.
Une forte chaleur se répand partout dans mon corps. Non pas parce que je suis gênée par les paroles crues d'Arden mais bel et bien à cause de ce qu'il a dit justement. C'est une chaleur vivace et... Très agréable. Je sens les doigts de mes pieds se tendre et par extension, mes jambes aussi.

Mais c'est quoi tout ça ? Qu'est-ce que je suis en train de ressentir en ce moment ?.....

J'essaye de légèrement bouger mes jambes pour les détendre à nouveau mais quelque part, quelque part au fond de moi, je n'ai pas envie d'arrêter de ressentir cette espèce de tension dont je n'ai aucune connaissance.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? ai-je demandé d'une petite voix.

- Quoi ?! Non, non : tu n'as rien fait et c'est justement ça le problème ! s'exclame-t-il.

Je fronce les sourcils, ne voyant pas là où il veut en venir.
Arden soupire en se passant la main sur le visage.

- Tu ne te rends vraiment pas compte du pouvoir attractif que tu as sur moi Muzy. Tu es... Tellement innocente mais en même temps tellement coquine, putain de merde !

- Arden !

- Quoi ? C'est vrai ! rigole-t-il. Tu ne vas pas me dire que tu ne savais pas que tu venais d'activer une de mes zones érogènes là !

Zones quoi ?.....

- Zones érogènes. répète-t-il. Ce sont... Des zones particulières du corps qui, lorsqu'elles sont correctement stimulées, te font frémir.

- Sexuellement parlant. ai-je affirmé.

Arden hausse les épaules en esquissant un petit sourire.

- Entre autres.

Je retire aussitôt mes mains des cheveux d'Hardin ce qui le fait éclater de rire.

Mais comment... Comment....

- Ça ne sert à rien de te poser des questions Muzy. me dit-il. La seule chose à retenir, c'est que tu es instruite maintenant. Ce n'est pas plus mal : l'éducation peut se faire à tout âge tu sais.

Je lui montre mon doigt d'honneur et le frappe sur l'épaule tandis qu'il continue de se foutre de moi et de mon innocence.

- T'es quand même douée faut l'avouer. dit-il par la suite.

- Pourquoi ça ?

- Parce que tu n'es pas une Démone et pourtant...

Il se redresse parfaitement devant moi. Ce faisant, son visage se retrouve quasiment à la même hauteur que le mien, si ce n'est un peu plus bas.
Les mains toujours posées sur mes hanches, Hardin m'attire un peu plus à lui.

- Et pourtant tu arrives à manier l'art de la Tentation comme personne. murmure-t-il. Et malheureusement, je ne suis pas loin d'y succomber.

J'ignore pourquoi mais ses paroles, résonnent en moi.
Je penche mon visage vers le sien : nos deux nez se frôleraient presque.
Tout à coup, au moment même où j'avais souhaité déclarer quelque chose, je décide de tourner subitement la tête vers la porte de la cuisine.

- Quelqu'un arrive.

Arden a tout juste le temps de m'aider à descendre de la table de travail pour que m'assois rapidement sur une chaise que la porte s'ouvre sur une jeune femme aux cheveux blonds.

- Tiens ! Déjà réveillée Muza ?

Je hoche vivement la tête.

- Avec... Arden ? demande Sophie en regardant ce dernier d'un air inquisiteur.

- Je suis venue donner quelque chose. À Muzy. répond-il.

- Ah ! Tu veux parler du collier dont tu m'avais parlé l'autre fois ? Celui avec le symbole de l'infini c'est ça ?

L'autre fois ? ai-je demandé par la pensée en regardant Arden.

- Oui : celui-là.

Je t'expliquerais.

- Eh bien ! Il avait l'air d'avoir une sacrée valeur pour que tu te donnes la peine de te déplacer jusqu'ici pour que tu puisses le lui donner. À une heure pareille en plus. déclare Sophie qui ouvre un des placards pour en sortir une tasse de couleur sombre.

Je rêve où elle prétend soupçonner quelque chose ?

Non tu ne trompes pas. Mais laisse je m'en charge.

- C'est juste un collier tu sais. avance Arden.

- Ah oui ? Tu t'es quand même donné la peine de te déplacer jusqu'ici à cette heure, ce qui sous-entend que tu t'es levé aux aurores uniquement pour donner un collier à Muza ? Je sais qu'elle peut être très attachante mais quand même !

- C'est exact. assume Arden.

Arden !

Laisse-moi faire je te dis !

- Mais entre nous Sophie je ne suis pas et ne serais sans doute pas le dernier Démon à m'aventurer ici pendant la nuit non ?

Sophie plisse légèrement les yeux tandis qu'Arden continue :

- Parce que si je me rappelle bien, la première fois que je suis venu ici, ce n'est pas du tout mon prénom qui est sorti de ta bouche, mais vas-y je me trompe peut-être, non ?

Je vois Sophie hausser légèrement les sourcils et tambouriner sur sa tasse noire. Leur échange de regards silencieux dure pendant un assez long moment. Moment durant lequel, je suis moi, complètement perdue.

Mais de quoi est-ce que tu parles Arden ? Quand est-ce que tu es venu ici la première fois ?

Mais il ne me répond pas : il continue de mesurer Sophie du regard.

- Il se fait tard non ? est-elle la première à dire. Tu devrais retourner dans tes quartiers Arden. Si on te voyait ici, tu pourrais avoir des ennuis. Ou en attirer à une autre personne qui ne le mérite pas.

- Techniquement, il commence à se faire tôt mais oui tu as raison : je vais m'en aller.

Arden sort de la cuisine en regardant une dernière fois derrière lui dans ma direction en souriant puis disparaît.
Sophie braque ensuite son attention vers moi mais elle ne dit rien : elle ne me bombarde pas de question ou quoi. Et je fais pareil de mon côté. Elle se prépare un thé, tire une des chaises près de moi et s'installe en silence. Nous restons toutes les deux assises dans la cuisine en silence : aucune de nous deux ne souhaite poser la question qui pourtant, j'en suis sûre, nous brûle les lèvres.

Que vient-il de se passer ?....

Parce qu'il est clair que Sophie avait eu l'air de vouloir nous faire "avouer" quelque chose et qu'Arden de son côté, a fait de même.

Mais que s'est-il donc passé entre ces deux-là ? Qu'Arden sait-il à propos de Sophie que cette dernière veut garder secret ?....

Au jeu du bluff et du poker menteur, il est clair que nous remportons tous les trois la palme d'or.
Je la vois jeter un coup d'œil à l'horloge accroché au mur dont les aiguilles représentent deux ailes d'ange.

Il va être sept heures....

Le Quartier des Anges va petit à petit s'éveiller et tous ses occupants vont à nouveau envahir les lieux.

- Bon. Il va être temps.

Je porte mon attention vers elle.

- Temps pour quoi ?

- Temps pour vous de connaître votre sanction. Un rendez-vous avec le directeur a été pris très tôt dans la matinée. Vous n'aurez pas le temps d'assister aux cours de la matinée et encore moins de prendre un petit-déjeuner. Tu ferais mieux d'aller te changer Muza : hors de question d'arriver en retard.

Je hoche la tête, approuvant ses paroles.
Je regagne rapidement ma chambre et réveille mes deux amies. Nous nous douchons et nous habillons en moins de vingt minutes.
Comme me l'avait dit Sophie, nous n'avons pas eu le temps de prendre notre petit-déjeuner et c'est l'estomac dans les talons que nous arrivons, Sophie, Chris, Xander, Mia, Antonio, Cherry et moi devant le bureau de M. Law. Étant déjà venue ici, le côté solennel de l'aile du bâtiment conduisant à son bureau ne me choque plus ce qui n'est visiblement pas le cas de mes camarades.
À chaque pas qui nous rapproche un peu plus de son bureau, je sens mon ventre se serrer d'appréhension : quelles genre de sanctions pourraient bien être appliqué à un groupe d'Êtres Mirifiques désobéissants ? Et surtout dans quelle mesure le directeur comprend le terme "sentences exemplaires" pour reprendre les mots du Professeure Kary ?

























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Commentaire de l'auteure :

Hey hey !

Comment allez-vous tous ?

Vos vacances ? Est-ce qu'elles se passent bien ? N'oubliez pas d'effectuer les gestes barrières : c'est très important ! Ce n'est pas parce que nous sommes été, en vacances que ce fichu virus a totalement disparu !

J'ai adoré écrire ce chapitre ! Écrire ces moments complices entre Arden et Muza m'avait manqué xD. Et ce chapitre-là, fait indéniablement partie de mes préférés !

Vos avis ?

L'esprit du collier ?

Son entrevue avec Muza ?

Les révélations à propos des pouvoirs de Muza ? Concernant la Magie des Rêves ?

La venue d'Arden qui brave les interdits ?

Leur petit moment complice ? Leurs taquineries ?

Leur complicité et leur relation muy caliente ? Bien sûr ça reste subtil mais ca commence à devenir très très chaud dîtes-moi !

Les paroles très explicites d'Arden envers Muza ?

Muza qui incarne la Tentation inavouable d'Arden ?

La venue de Sophie ? Soupçonne-t-elle réellement quelque chose ou bien nos deux héros se font des idées ?

Arden qui se permet d'attaquer Sophie en retour ?

Leur venue jusqu'au bureau de M. Law ?

Qu'attendez-vous pour la suite des chapitres ?

Voter&commenter si ça vous a plu !

Bisous, bisous tout le monde !

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