Sihem - Je ..
Avant même de terminer sa phrase, elle s'effondre dans mes bras. Je la prends et la sers, tout en lui caressant les cheveux. Au bout d'un moment, elle se calme, seche ses larmes et reprend :
Sihem - Désolée.
Moi - T'as pas de quoi l'être. Tu sais Sihem, si ..
Sihem - Oui t'as raison. Je n'y arrives pas. J'ai pas envie d'en parler tout de suite.
Moi - T'inquietes je comprends.
Sihem - Va te recoucher si tu veux, j'ai besoin de prendre l'air moi.
Moi - T'es sûr ?
Sihem - Oui.
Moi - D'accord, bah .. bonne nuit. A demain Insha'Allah.
Sihem - À demain.
Je sors du balcon, fermes la porte et vais me recoucher.
À vrai dire je ne me suis pas rendormie directement. Je repensais à ce qui venait de se passer. Je me demandais d'où pouvait provenir tout ce sang ? Qu'était-il arrivé pour que Sihem revienne dans cet état là ? Des questions sans réponses.
Pendant une bonne partie de la nuit j'ai entendue Sihem faire des aller et retour dans la chambre, je l'avais entendue marmonner des choses aussi, puis pleurer. Elle avait mal, ça s'était sûr, mais j'ai préférée la laissé seule, ce dont je penses, elle avait le plus besoin, et trouver le sommeil de mon côté, qui n'a pas tardé à revenir.
__________
2 semaines plus tard, la veille de notre retour en France.
Ce jour-là, nous avions prévu pour notre dernier jour au Sénégal, d'aller sur l'Île de Gorée, une magnifique île aux multiples facettes, connue non seulement pour sa beauté, mais aussi pour l'ancienne maison des Esclaves, s'y trouvant.
Le départ prévu pour 15 heures, tout le monde se lève dans les environs de 11 heures et se prépare. Nous prenons ensuite notre petit-déjeuner et allons prendre des taxis direction le port. Étant d'un grand nombres, nous avons du prendre deux taxis ;
1 : Fatou, Kadiatou, Sophie et Modou.
2 : Maya, Sihem, Bass et moi.
Durant le trajet, je sentais que Sihem était ailleurs. Depuis le soir où elle était revenue à la maison dans un mauvais état, elle ne rigolait plus ou sinon que tres rarement, elle ne prenait plus soin d'elle comme avant et pleurait tout les soirs.
Soit. Arrivés au port, tout le monde descend et nous entrons. On a fait la queue durant un long moment, avant que la péniche que nous devions prendre arrive. Une fois là, nous montons dessus, puis le chauffeur démarre.
Au bout d'environs 15 minutes, nous arrivons sur l'Île, et elle était comme me l'avait décrit Sihem : Sable blanc, eau bleu ( très très claire ! ), couleurs chaleureuses, etc .. LE CADRE PARFAIT !
Nous décidons de nous assoir sous une de ses tantes, posons nos affaires, puis allons nous baigner !
*
Au moment de la visite de la " Maison des Esclaves ", sur le chemin, je décides d'aller tout derrière avec Sihem.
Moi - Ça va Sihem ?
Sihem - Oui, pourquoi ?
Moi - Ça n'a pas l'air d'aller très bien en ce moment ..
Sihem - Non tout va très bien ! Tout baigne dans le meilleur des monde haha !
Moi - Hm ..
Sihem - ..
Moi - J'te crois pas.
Sihem - Et franchement t'a bien raison.
Moi - Qu'est-ce-qu'il y a Sihem ? Tu sais tu peux m'en parler, j'suis là pour ça !
Sihem - Je sais Arbia mais .. mais, j'ai pas l'courage putain ! J'y arrive pas.
Moi - D'accord. Pas d'soucis.
Sihem - T'es véxée ?
Moi - Non pas du tout t'inquietes ! Prends tout le temps qu'il te faudra.
Sihem - ..
Moi - ..
Sihem - ..
Moi - Sinon, tu ..
Sihem - On l'a fait Arbia !
Moi - De quoi tu parles ?
Sihem - Je l'ai fais avec Ama.
Sa phrase m'a refroidit sec. Je réalisais pas tellement ce qu'elle venait de me dire enfet. Ces quelques mots se répétaient en boucle dans ma tête, sans pouvoir se placer correctement, dans la bonne case, afin de bien décrypter la phrase.
Moi - Tu peux répéter ce que tu viens de me dire là Sihem ?
Sihem - Je le lui ai donnée Arbia ..
Moi - Quoi ? Comment ça ? Explique.
Sihem - J'ai commis l'inpardonnable.. (les larmes aux yeux) Je me sens tellement mal.
Moi - Quand ça ?
Sihem - Après vous avoir quitté le soir où on devait aller au SeaPlaza.
Moi - Continue.
Sihem - Ama et moi sommes allés dans un petit restaurant pas loin des Almadies, on a mangés tranquillement, puis nous sommes allés nous promenés. C'étais super bien, personne ne se prenait la tête, c'était calme quoi. Puis après la petite balade nous sommes allés chez lui vu que le temps commençait à se rafraîchir et que le ciel devenait bizarre. Bref, arrivés dans son appart' il m'a directement mis à l'aise, j'étais dans ses bras, on regardait le télé, jusqu'à ce qu'il m'embrasse. Au début c'était tranquille puis ça a commencé à aller loin, j'en avais envie à ce moment là, j'avais envie de lui, que Dieu m'en pardonne. Il a commencé à me toucher de partout puis j'me suis rendue compte de l'erreur que j'étais sur le point de commettre. Lui, étant sur moi, j'ai essayé tant bien que mal de le pousser, de lui dire d'arrêter mais non, il ne m'écoutait pas, il n'arrêtait pas, il était bien trop à fond dans son truc. Je me suis donc mise à hurler et il m'a giflé, en m'insultant et en me disant que cela ne servait à rien de crier et de faire genre car il savait tres bien quel genre de meuf je suis..
Je me suis débattu, je l'ai frappé, griffé, .. J'ai tout fais, mais rien. Il a réussi à me la prendre Arbia.
Pendant tout le long de son récit elle a versée des larmes.
Moi - Mais .. Mais .. Tu t'rends pas compte Sihem j'crois !
Sihem - Si Arbia. Je m'en rends comptes. J'me rends compte de l'erreur que j'ai commises ! Tu vois quand je te dis que je suis devenue comme elles, que ..
Moi - Non non ! C'est pas de ça que j'essayes de te parler. Sihem il t'a violé.
Sihem - Dis pas n'importe quoi, il ne m'a pas violé puisque j'en ai eu envie.
Moi - Au début oui, puis après, au moment où t'as voulu tout stopper il t'a forcé !
Sihem - ..
Moi - Et après ça ?
Sihem - Quoi après ça ?
Moi - T'as fais comment pour t'en sortir ?
Sihem - Il m'a dégagé de chez lui.
Moi - ..
Sihem - PUTAIN MAIS TU T'RENDS COMPTE QUE J'VIENS DE PERDRE MA FIERTÉ ? .. JE .. JE .. J'VAIS DIRE QUOI À MA FAMILLE MOI ?! HEIN ?! J'ME DETESTES PUTAIN.
Étant beaucoup trop loin, les autres n'ont pas entendu les hurlements de Sihem.
Moi - Calme toi Sihem.
Sihem - MAIS COMMENT VEUX-TU QUE J'ME CALMES ?! C'EST FINI POUR MOI TU COMPRENDS ?! C'EST FINI !
Moi - Dis pas n'importe quoi Sihem.
Sihem - Biensûr que si ..
Moi - Viens dans mes bras.
Elle s'est directement blottit dans mes bras et a pleurée. Une fois calmée, elle m'a remercié puis nous sommes allées rejoindre les autres
*
Le soir du départ a été vraiment dur, c'est toujours comme ça lorsqu'on s'attache aux gens. La famille de Sihem a beaucoup pleurée ce jour-là et nous aussi. Franchement si ce vouage été à refaire, ce serait avec plaisir !
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Quelques jours après être rentrées en France, la mère et le père Sihem ont du aller en Algérie pour régler quelques papiers concernant je ne sais quoi. Nous nous retrouvions donc seuls avec la maison.
Soit, c'était durant le mois de Janvier et personne n'était à la maison. Je regardais la télé, lorsque j'ai entendu un hurlement provenant du couloir.
Je me lèves et cours vers les chambres :
.. - NOOOOOOON ! NON NON ! C'EST PAS POSSIBLE !
Sihem !
Je cours vers sa chambre et l'ouvres. Sihem est assise au sol et pleure. Je me baisses à sa hauteur :
Moi - Sihem ? Ohoh ! Sihem !
Sihem - NOON W'ALLAH NON ! J'VEUX PAAAAS !
Moi - SIHEM CALME TOI ! Y'A QUOI PARLE MOI PUTAIN !
Sihem - YA RABBI NON !
On aurait dit qu'elle était possédée. Je tournes ma tête sur le côté et vois un test de grossesse, même pas la peine de regarder les résultats, je sais déjà ce qu'il se passe : Sihem est enceinte ! Je la lèves, la mets sous la douche et allumes l'eau froide, esperant la raisonner un peu.
Une fois calmée, je la sors et la sèche. Je l'habilles ensuite et l'allonges sur son lit.
Moi - Sihem, parle moi.
Elle ne me répond toujours pas, trop concentrée à regarder dans le vide.
Je lui prends sa main et la caresses. Au bout d'un certain moment, elle se décide enfin à parler.
Sihem - Qu'est-ce-que je vais faire ?
Des larmes coulent sur ses joues.
Moi - Rester forte Sihem.
Sihem - Comment tu veux qu'après avoir apprise une chose pareille je restes forte ?
Moi - C'est le mektoub Sihem, tu peux rien y faire.
Sihem - Biensûr que si.
Moi - Ah oui ? Et comment ?
Elle tourne sa tête en ma direction et me dit :
Sihem - Avorter. C'est la meilleur des solutions.
Je lâches sa main et me mets debout, face à elle.
Moi - Mai t'es completement tarée ou quoi ? Tu veux enlever la vie d'une personne qui n'a rien demandé ! Ça va pas ?
Sihem - Comprends moi aussi putain ! J'vais faire comment moi ? Comment j'vais annoncer ça à la famille ?!
Moi - Je serai avec toi moi !
Sihem - C'est pas assez ça, et puis de toute façon ça ne sert à rien, c'est décidée. J'avortes.
Moi - Ok, fait c'que tu veux.
Sihem - Ne l'dis à personne Arbia.
Je lui lançes un regard et m'en vais, sans lui dire un mot.
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Je passes quelques jours.
( Je sais que je fais beaucoup de sauts dans le temps mais c'est pour en arriver plus vite au fait : Arbia et Nahir, qui commencera dans la prochaine partie, ne vous inquiétez pas. )
Les parents de Sihem sont revenus d'Algérie, entre Sihem et moi c'est plutôt froid, j'arrives toujours pas accepter le fait qu'elle veuille avorter enfet. Ça passe pas ça. Elle veut enlever la vie à un enfant qui n'a rien souhaité de tout ça, mais bon si tel est son choix.
*
Nous sommes tous assit au salon, lorsque khelti débarque au salon avec un sac de sport.
Harouna - Wesh la daronne, t'vas faire du sport ou quoi ?
Amir - Hahahaha !
Khelti - Non non.
Sihem - Bah pourquoi t'as ça alors ?
Khelti - C'est pour toi.
Elle le prend et lui balançe à la figure.
Khelti - Alors comme ça ma fille c'est une khemja ?
Sihem - Hein ? De quoi tu parles ?
Khelti - DE QUOI JE PARLES ?! DE QUOI JE PARLES ?! DE ÇA LÀ !
En pointant le ventre de Sihem du doigt.
Sihem - Yemma ..
Khelti - Chuuut ! Je-n'veux-plus-t'en-tendre !
Harouna - Attends c'est quoi cette histoire là ? Sihem ?!
Khelti - L'histoire ? L'histoire c'est que en allant au marché j'ai croisée la mère de Sihem. Elle m'a arrêtée et a commençée à faire des sous-entendus comme quoi la roue avait tournée ou je n'sais quoi, que c'était bien fait et que je n'avais que ce que je méritais.
Harouna - Et ?
Khelthi - Elle m'a dit que la derniere fois en allant à la pharmacie, elle a vu Sihem acheter un test de grossesse.
Harouna - Wesh mais c'est du mytho ! Tu crois à ça ?
Khelti - Au début non, avant que je n'trouves ça dans sa chambre.
Elle met sa main dans la poche de son tablier et en sort la boîte d'un test de grossesse.